Chapter 1: Avertissement & Mentions légales
Chapter Text
Tous les personnages, lieux et éléments de l'univers de Harry Potter appartiennent à JK Rowling et à leurs ayants droits respectifs. Les personnages originaux présents dans ce texte sont ma création. Certains personnages secondaires sont inspirés d'autres fanfictions, et je tiens à remercier exclusivement leurs auteurs pour l'inspiration.
Cette histoire est influencée par de nombreuses œuvres, mais en particulier par The Harem War . De Radaslab Cette fanfiction est classée comme MATURE. Je suis responsable de ce que j'écris, mais pas de ce que vous lisez. Je m'efforcerai de signaler, quand c'est possible, les contenus sensibles via des trigger warns . Les contenus sexuellement explicites seront signalés et placés de manière à pouvoir être sautés sans se perdre dans l'intrigue.
Je précise que je ne soutiens en aucun cas les propositions ou positions de JK Rowling à la rencontre de la communauté LGBT+. Cette fanfiction se veut inclusive et respectueuse de toutes les identités.
Enfin, je m'excuse d'avance pour les éventuelles fautes de français (grammaire, conjugaison, syntaxe). Elles seront corrigées si on me les signale, mais je n'ai actuellement pas d'aide pour la relecture.
Mes publications seront occasionnelles, car j'écris et poste l'histoire au fur et à mesure que l'inspiration vient.
Cette fanfiction se déroule dans un monde sorcier encore en retard sur le plan moral, car les sorciers vivent entre 150 et 200 ans. On l'oublie souvent dans l'œuvre originale, mais Dumbledore meurt vers 115 ans, alors qu'il aurait pu vivre encore plus longtemps. Il est donc logique que leur société évolue lentement. Même avec les nombreuses guerres et épidémies mortelles depuis l'ascension de Grindelwald, et malgré le rajeunissement des membres siégeant au Magenmagot, leur société n'a pas réussi à rattraper le retard sur les normes morales moldues de l'époque victorienne.
Certaines situations vécues par Harry, qui nous choquent aujourd'hui, s'expliquent lorsqu'on les remplace dans le cadre moral de l'époque victorienne. Par exemple, être enfermé dans le placard sous l'escalier par les Dursley serait aujourd'hui considéré comme de la maltraitance grave, mais à l'époque victorienne, les enfants étaient souvent punis de manière stricte et il était socialement acceptable de les maintenir dans des conditions austères pour « leur apprendre la discipline ». De même, les tâches ménagères imposées aux enfants ou la négligence affective étaient fréquentes et perçues comme des moyens de former leur caractère plutôt que comme un abus. Donc, pour les adultes de Poudlard avec lesquels Harry aurait pu parler, c'est simplement une éducation austère ; il est donc normal pour eux de le laisser chez les Dursley.
La morale victorienne explique aussi pourquoi les femmes dans le monde des sorciers occupent des positions subordonnées, notamment chez les sang-pur. Les mariages et alliances familiales pesaient lourdement sur la vie des jeunes filles, et leur rôle domestique était valorisé comme un devoir moral. Ainsi, la relative absence de figures féminines puissantes dans certains contextes, ou l'insistance sur l'apparence et la conduite des sorcières, reflète une norme sociale héritée d'une vision ancienne du monde, où les femmes étaient censées se conformer à des normes strictes plutôt que chercher à s'émanciper.
En comprenant ces éléments, on peut mieux saisir que les comportements des personnages, ainsi que certaines situations choquantes pour un lecteur contemporain, s'inscrivent dans une tradition morale et sociale profondément influencée par l'époque victorienne et la longue longévité des sorciers.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Chapter 2: L’Héritage
Summary:
Harry reçoit une lettre et découvre un héritage de sa mère qui lui a été caché.
Notes:
TW: évocation légère d'abus émotionnel sur mineur
Bonne lecture à toutes et à tous.
(See the end of the chapter for more notes.)
Chapter Text
La pluie tombait doucement sur le toit du 4, Privet Drive, et l'eau ruisselait dans la rue. Harry Potter, assis sur le rebord de sa fenêtre, contemplait l'obscurité sans vraiment la voir. Depuis son retour de Poudlard, les jours s'étaient enchaînés dans une monotonie étouffante, rythmés par les crises de l'oncle Vernon, les menaces à peine voilées de la tante Pétunia et les regards méprisants de Dudley.
Mais ce matin-là, un hibou inconnu, aux plumes d'un noir d'encre et aux yeux d'ambre, avait frappé à la vitre avec une insistance presque cérémonielle. Dans ses serres, un parchemin épais, scellé d'un blason qu'Harry n'avait jamais vu : un dragon entrelacé à une clé d'or, entouré de runes anciennes. Il avait hésité avant de briser le sceau.
À l'attention de M. Harry Potter
Par ordre du Haut Conseil des Héritages Magiques , vous êtes officiellement convoqué à Gringotts, au bureau du Service Héréditaire des Droits et Titres Ancestraux, afin de procéder à la validation de vos droits et prérogatives familiales.
Cette convocation concerne l'ensemble de vos titres, domaines et héritages reconnus par la loi magique, ainsi que toute succession attachée à votre lignée. Il est impératif que vous vous présentiez avant le solstice d'été, muni de toute documentation ou artefacts en lien avec votre ascendance (baguettes, clés de coffre, certificat de naissance…), afin de faciliter la vérification et l'enregistrement de vos droits.
Veuillez noter que tout refus ou omission de répondre à cette convocation entraînera la perte définitive et irrévocable de vos titres, domaines et privilèges héréditaires, conformément aux règlements du Haut Conseil.
Nous comptons sur votre diligence et votre coopération pour assurer la continuité et l'intégrité de votre héritage familial.
Avec la plus stricte considération,
Thraknar Greshnik
Gobelin en charge du Service Héréditaire
Gringotts – Département des Droits Ancestraux
Harry a relut la lettre une dizaine de fois, le cœur battant. Des droits ancestraux ? Des titres ? Il n'avait jamais entendu parler de ça. Même Dumbledore ne lui avait rien dit. Et pourquoi maintenant ?
Le silence dans la maison était inhabituel. Les Dursley étaient partis pour la journée, laissant Harry seul — une rare bénédiction. Il n'avait pas l'intention de la gaspiller. Depuis la réception de la lettre de Gringotts, il repensait à sa tante Pétunia. Malgré son aversion pour tout ce qui touchait à la magie, elle avait connu Lily. Elle avait grandi avec elle. Et si elle avait gardé quelque chose ?
Il se dirigea vers la chambre de sa tante et de son oncle, hésita un instant, puis entra. La poignée sourit légèrement sous sa main. À l'intérieur, tout était rangé avec une précision maniaque. Harry se glisse dans l'embrassure. Il n'y était jamais entré sans permission, mais aujourd'hui, il n'y personne avait pour l'en empêcher. Il se dirigea vers la commode, ouvre les tiroirs un à un. Rien d'utile — des factures, des carnets, des brochures de régimes. Il fouilla les tiroirs des armoires, les boîtes à chaussures. Rien. Puis, dans le fond de l'armoire de sa tante, derrière une pile de couvertures, sous de vieux vêtements, il trouva une boîte en bois ancien, gravée de lys et verrouillée par un loquet. Pas besoin de magie. Il l'ouvre avec précaution. À l'intérieur : un médaillon terni, un carnet à couverture de cuir vert, et une lettre pliée soigneusement, entourée d'un ruban violet. Harry défit le ruban, les mains tremblantes.
Pétunia,
Je sais que tu ne veux rien avoir à faire avec mon monde, mais je te demande une dernière faveur. Si quelque chose m'arrive, gardez ces documents en sécurité. Ce sont des copies — des fragments de notre histoire, de notre famille, de ce que nous avons été avant que la guerre ne nous emporte.
Un jour, Harry devra savoir. Il devra comprendre qui il est, et ce qu'il représente. Ces documents contiennent des vérités qu'il devra connaître pour avancer, des souvenirs qu'il devra porter avec lui pour se souvenir d'où il vient.
Je t'en fournis, ne les détruis pas. Même si nous ne partageons pas le même chemin, ces fragments sont notre héritage commun, et leur préservation est plus importante que toute rancune ou peur.
Avec tout mon amour,
Lily
Harry sentit sa gorge se nouer. Il n'avait jamais vu l'écriture de sa mère. Chaque lettre semblait vibrer d'émotion, de peur, d'espoir. Il comprit alors que sa mère avait tenté de préserver leur histoire, malgré la guerre, malgré la peur. Et que Pétunia, malgré toute sa haine, avait obéi. Sous le choc Harry s'assit sur le lit de sa tante, le carnet posé devant lui. Il hésite un instant, puis l'ouvre. La première page était vierge, sauf pour une phrase écrite à la main, en lettres fines et élégantes :
"Pour Harry. Que tu ne sois jamais perdu dans les ombres de ton nom."
Il tourne la page. Ce n'était pas un journal. C'était un recueil. Un travail de mémoire. Des arbres généalogiques dessinés à la main, entrelacés de symboles magiques et de notes personnelles. Chaque branche semblait vivante, chaque nom portait une histoire.
Sur la première double page, il reconnaît le blason des Potter : un cerf argenté sur fond bleu nuit. La lignée remontait loin, bien plus loin que ce qu'il avait imaginé. Et là, au détour d'une branche, un nom surgit : Ignotus Peverell. Relié par une fine ligne dorée, presque effacée.
«Lignée unifiée par mariage en 1292. Héritage transmis par artefact.»
Harry fronça les sourcils. Qu'est-ce que cela voulait dire ?
Plus loin, une autre branche s’étendait, plus complexe. Le blason des Black apparaissait, sombre et élégant. Il y avait des noms qu’il connaissait — Sirius— mais aussi des noms inconnus : Cassiopeia, Phineas, Druella, Nymphadora. Et là, une note griffonnée :
“Sirius a désigné Harry comme héritier par droit de sang et de volonté magique.”
Harry sentit un frisson lui parcourir l’échine. Sur d’autre pages, des arbres plus anciens, presque mystiques. Les noms des Fondateurs de Poudlard : Godric Gryffindor, Rowena Serdaigle, Helga Poufsouffle, Salazar Serpentard. Mais ce n’était pas un simple rappel historique. Des lignes reliaient certains fondateurs à des familles modernes : Rosier, Prewett, Carrow, Marchbanks, Vallenthorne — ce dernier nom était inconnu de Harry. Des points d’interrogations parsemés les lignées.
“Lignée Vallenthorne : magie rituelle, gardiens des savoirs anciens. Disparue en 1743 ?”
Et au centre, une branche isolée, entourée d’un cercle d’encre rouge. Le nom Lily Evans y figurait, relié à plusieurs lignées un seul prénom : Harry.
Mais ce n’était pas tout. Une note discrète, presque effacée, était glissée dans la marge :
“Si Harry survit… il portera beaucoup d’héritages. Il devra choisir les valeurs qu’il incarne.”
Harry referma doucement le carnet, le cœur battant. Il avait l’impression d’avoir entrevu une vérité enfouie depuis toujours — une vérité que personne ne voulait lui révéler.
Mais la boîte n’avait pas livré tous ses secrets. Sous le carnet, soigneusement rangé, se trouvait un porte-document épais, en cuir noir, fermé par une boucle métallique. Il le tira avec précaution, le posa sur ses genoux, et l’ouvrit. À l’intérieur, des copies de documents officiels, classés dans des pochettes transparentes. Chaque feuille semblait porter le poids d’une histoire oubliée.
Acte de naissance magique
Nom : Harry James Potter
Date de naissance : 31 juillet 1980
Lieu : Godric’s Hollow, Comté de West Country
Parents : James Fleamont Potter & Lily Rose Evans
Statut : Héritier, confirmation magique en attente
Harry cligna des yeux. Confirmation magique en attente ? Il n’avait jamais vu ce document. Le Ministère ne lui avait jamais transmis quoi que ce soit. Le document suivant était un livret relié, semblable à un passeport, sur la couverture rouge, en lettre d’or, était écrit « carnet de famille », le petit livret contenait les armoiries des Potter, des sceaux magiques, et des annotations de Lily.
“Harry est né sous la conjonction des lignées. Il porte en lui les droits anciens. Ce carnet est une copie — l’original est conservé à Gringotts, coffre 687.”
Le document suivant stupéfia Harry.
Certificat de désignation d’héritier magique et spirituel
Émis par : Sirius Orion Black
Date : 10 juillet 1981
Lieu : Gringotts
Par la présente, et en vertu des anciens droits des lignées Black et Potter, moi, Sirius Orion Black, dernier détenteur légitime des biens et secrets de la maison Black, désigne Harry James Potter, né le 31 juillet 1980 de James Fleamont Potter et Lily Rose Evans, comme héritier magique et spirituel.
En conséquence de cette désignation :
- Harry James Potter recevra l’intégralité de mes biens matériels, incluant les possessions enchantées et artefacts familiaux.
- Il sera héritier de tous mes titres et prérogatives liés à la lignée des Black.
- Il est également dépositaire de mes secrets, connaissances et protections magiques, devant être transmis uniquement lorsqu’il sera jugé prêt.
- Toute personne ou entité tentant d’interférer avec cette désignation se verra confrontée à la protection magique totale qui entoure l’héritier légal.
Ce document a été scellé par mon sceau personnel, enchanté pour résister à toute altération ou falsification. Il restera valable jusqu’à ce que l’héritier ait accompli son droit et son devoir de lignée.
Sirius Orion Black
Harry sentit une chaleur étrange dans sa poitrine. Sirius avait tout prévu.
Déclaration officielle de parrain et marraine
Par les pouvoirs conférés par les anciennes traditions magiques et les droits ancestraux des lignées Black et Londubat, nous, soussignés :
Alice Seraphine Londubat née Fortescue et Sirius Orion Black, certifions par la présente notre engagement solennel en tant que parrain et marraine de Harry James Potter, né le 31 juillet 1980 à Godric’s Hollow.
Nous nous engageons, avec la plus grande diligence et loyauté :
- À veiller à l’éducation magique, morale et éthique de notre filleul,
- À préserver et transmettre l’héritage et les secrets des familles ancestrales,
- À protéger Harry de toute menace magique ou non-magique,
- À l’accompagner dans sa destinée, conformément aux traditions anciennes et aux principes de justice et de sagesse qui régissent nos familles.
Vœux contraignants :
Nous jurons sur l’honneur des lignées Black, Londubat et Fortescue que ces engagements seront respectés en toutes circonstances. Ce serment est scellé par magie : toute tentative de rupture, négligence ou manquement volontaire entraînera une sanction magique immédiate, pouvant inclure :
- La perte temporaire ou permanente de nos pouvoirs héréditaires,
- L’invalidation de tout droit sur les biens et secrets des familles,
- En cas de manquement grave, l’exclusion éternelle des magies familiales.
Qu’il en soit ainsi.
Fait et scellé à Londres, ce 15 juillet 1980, sous le sceau des familles Black et Londubat .
Harry était bouche bée il ne savait même pas qu’il avait une marraine, Alice Seraphine Londubat, était-elle apparentée à Neville ?
Certificat de Mariage Magique
Par les pouvoirs conférés par le Ministère de la Magie et les traditions ancestrales des familles Potter et Evans, nous, soussignés :
James Fleamont Potter et Lily Rose Evans,
Certifions par la présente l’union sacrée de nos vies par le lien du mariage magique , en ce jour du 30 juillet 1979, à Godric’s Hollow, Comté de West Country.
Nous jurons solennellement :
- De nous soutenir mutuellement dans toutes les épreuves, magiques ou non,
- De préserver l’honneur, la mémoire et les secrets de nos familles respectives,
- De transmettre à nos descendants l’héritage magique et moral de nos lignées,
- De protéger ensemble ceux qui nous sont chers, conformément aux lois magiques et aux traditions anciennes.
Clauses magiques et garanties :
- Ce mariage est scellé par le sceau magique du Ministère, garantissant son caractère sacré et inviolable.
- Toute tentative de rupture ou violation volontaire de ce lien entraînera :
- L’invalidation des droits héréditaires sur les biens et artefacts familiaux,
- L’application d’enchantements correctifs décidés par le Conseil des Héritiers Magiques,
- En cas de manquement grave, la perte de tout privilège de protection magique sur les descendants directs.
Lily Rose Evans
James Fleamont Potter
Harry resta assis sur le lit, le porte-document ouvert devant lui, les mains posées sur ses genoux. Le silence de la maison semblait s’être épaissi, comme si le monde retenait son souffle avec lui. Il avait lu chaque document. Lentement. Deux fois. Trois fois.
Et pourtant, il n’arrivait pas à y croire. Il n’était pas simplement Harry Potter, le garçon qui a survécu. Il était Harry James Potter, fils de Lily Rose Evans et James Fleamont Potter, filleul de Sirius Orion Black et Alice Seraphine Londubat née Fortescue, héritier de lignées anciennes, porteur de titres oubliés, par son père, par Sirius, sûrement aussi par sa mère, comme le gardien d’un héritage que personne ne lui avait jamais expliqué.
Un mélange de vertige et de colère monta en lui. "Pourquoi personne ne m’a jamais parlé de ça ?” Il se leva brusquement, fit quelques pas dans la chambre, puis s’arrêta devant le miroir. Son reflet lui renvoya un visage pâle, les yeux écarquillés, les traits tirés. Il pensa à toutes les fois où il avait demandé des réponses. Et toutes les fois où on lui avait dit “plus tard”, “ce n’est pas le moment”, “tu n’es pas prêt”, “ne pose pas de question”. Et pourtant, sa mère avait tout prévu. Elle avait tout consigné. Elle avait tout confié à Pétunia — cette même tante qui l’avait élevé dans le mépris et le silence, mais qui, malgré tout, avait gardé les documents.
Harry se rassit, le regard perdu dans les pages étalées devant lui. Il passa ses doigts sur l’écriture de sa mère. Chaque lettre semblait vibrer d’une tendresse oubliée. Il sentit une bouffée de chagrin, brutale, profonde. Elle avait voulu le protéger. Même dans la guerre. Même dans la peur. “Tu as essayé, maman. Tu as vraiment essayé.” Et puis, lentement, une autre émotion prit le dessus : la détermination. Il n’était plus un pion. Il n’était plus un enfant perdu dans un monde qu’il ne comprenait pas. Il avait des droits. Des secrets à découvrir. Des vérités à réclamer. Il referma le porte-document avec soin, reposa le carnet en cuir vert et la lettre par-dessus, puis verrouilla le loquet de la boîte en bois. Il sortit de la chambre de son oncle et de sa tante après avoir pris soin de bien tout ranger exactement à sa place. “Je vais savoir. Je vais comprendre. Et je vais reprendre ce qui m’appartient.”
Harry referma doucement la porte de la chambre de Pétunia, le cœur battant. Il jeta un dernier regard vers le couloir sombre, puis descendit les escaliers en silence. Arrivé au rez-de-chaussée, il s’arrêta devant le placard sous l’escalier.
Ce vieux placard, son premier “chez lui”. Il y avait vécu, rêvé, pleuré. La porte était cadenassée, il inspira profondément, se souvenant de l’endroit exact où Pétunia avait caché la clé : sous l’évier de la cuisine, dissimulée derrière un pot de savon.
D’un geste rapide mais précis, il saisit la clé, la glissa dans la serrure du cadenas et tourna doucement. Le clic résonna dans le silence du couloir. Il retira le cadenas et le laissa tomber sur le sol, puis ouvrit la porte. Il ouvrit sa malle et récupéra sa cape et sa baguette, ainsi qu’un vieux sac à dos dans lequel il glissa sa précieuse boîte. Il verrouilla à nouveau la porte puis sans un regard en arrière, sortit de la maison.
Une fois dehors, la pluie lui fouetta le visage. Le silence du quartier était presque irréel. Il s’avança jusqu’au trottoir, posa son sac, et se mit à scruter la rue qui était déserte. Il brandit sa baguette bien haut avant de la ranger rapidement. Quelques secondes plus tard, un bang sonore retentit, et dans un éclair violet, le Magicobus apparut, grinçant et clignotant. La porte s’ouvrit dans un souffle. Stan Rocade, les sourcils levés et un air à la fois surpris et amusé, s’exclama :
« Eh ben, si c’est pas Harry Potter en personne ! Ça fait un bail qu’on ne vous a pas vu par ici. On vous conduit quelque part ? » Harry, jouant l’innocence avec soin, répondit en haussant légèrement les épaules « J’ai besoin d’aller à Gringotts. » Stan le dévisagea, un mélange de suspicion et de curiosité dans le regard, mais esquissa un léger sourire.
« Gringotts, hein ? Vous devez avoir des affaires importantes là-bas. Très bien, montez. On file. Tu as entendu ça Ernie, direction le Chemin de Traverse ! ». Alors qu’Harry prenait place sur la banquette étroite, Stan ajouta « Onze Mornilles, mais pour quatorze, tu as droit à une tasse de chocolat chaud en plus, et pour quinze, on te donne une bouteille d’eau chaude et une brosse à dents de la couleur de ton choix. » Harry fouilla dans sa poche et sortit quelques Mornilles, les tendant à Stan « Je vais prendre juste le trajet simple, merci… » dit-il en souriant. Stan attrapa les pièces et les glissa dans la boîte à monnaie du Magicobus « Parfait ! Accroche-toi, Harry, le chemin de Traverse nous attend ! » Le bus démarra en trombe, secouant légèrement le jeune sorcier, mais celui-ci gardait son sac et ses documents bien serrés contre lui, prêt pour la suite de sa mission.
Le Magicobus s’arrêta dans un crissement de roues et un soupir magique devant le Chaudron Baveur aux alentours de 9h00. Harry ramassa son sac, il ouvrit la porte du bus et posa un pied à terre, ses chaussures heurtant le pavé humide. Avant de disparaître dans la foule, il tourna légèrement la tête et adressa un signe de tête à Stan et Ernie, un remerciement muet chargé de reconnaissance. Le moteur magique rugit doucement derrière lui, comme si le Magicobus saluait son départ, prêt à disparaître au prochain virage pour une autre course effrénée.
À l’intérieur du Chaudron Baveur, l’ambiance était calme. Quelques sorciers lisaient la Gazette du Sorcier, une sorcière âgée sirotait un thé fumant, et Tom, le barman, astiquait des verres derrière le comptoir. Harry passa sans un mot, évitant les regards. Il traversa le pub, poussa la porte menant à la cour arrière, et sortit sa baguette. Il hésita une seconde — pas de sortilège visible, pensa-t-il — puis se contenta de frapper les briques dans l’ordre qu’Hagrid lui avait montré des années plus tôt. Les pierres tremblèrent, s’écartèrent, et le Chemin de Traverse s’ouvrit devant lui.
Le soleil baignait les pavés dorés du Chemin de Traverse. Les boutiques ouvraient leurs devantures, les hiboux volaient entre les toits, et les premiers clients se pressaient devant les vitrines. Mais Harry n'avait d'yeux que pour Gringotts, imposante, majestueuse, gardée par deux gobelins en armure. Il s'arrête devant les marches, le cœur battant. Il avait les documents. Il avait les preuves. Et il avait des questions. Il grimpa les marches quatre à quatre impatients.
Notes:
J'espère que ce premier chapitre vous a plu, la suite devrait arriver rapidement, j'ai quelques chapitres d'avance.
Chapter 3: Le labyrinthe administratif (Maitre Griphorn)
Summary:
Le périple de Harry à Gringotts commence au service héréditaire des droits et titres ancestraux.
Notes:
J’ai toujours trouvé étrange qu’un seul gestionnaire de compte puisse s’occuper de tout un tas de démarches différentes. Voici donc ma version, plus complexe, de ce que devrait être la nation gobeline.
Bonne lecture à toutes et à tous.
(See the end of the chapter for more notes.)
Chapter Text
Harry franchit les grandes portes de Gringotts, le marbre froid résonnant sous ses pas malgré le brouhaha du hall. Il s'approcha du comptoir principal, où un gobelin au regard perçant l’observait déjà. « Bonjour. J’ai reçu une convocation officielle. Je suis attendu au Service Héréditaire. » Il tendit la lettre de convocation, scellée du blason de Gringotts. Le gobelin la lut rapidement, hocha la tête, et fit signe à un collègue. Harry fut conduit dans une aile latérale, loin du tumulte des coffres et des clients.
On le fit patienter une bonne vingtaine de minutes dans une antichambre étroite, où des piles de registres montaient presque jusqu’au plafond. La lumière verdâtre des lanternes magiques accentuait l’impression d’humidité et de poussière ancienne. On entendait parfois le froissement sec de parchemins qu’on déplaçait derrière les murs et, de temps à autre, un coup sec de tampon qui résonnait comme un jugement irrévocable.
Enfin, un gobelin au visage anguleux et à la tunique impeccablement boutonnée vint le chercher. Il le conduisit à une porte devant laquelle, fixée sur un socle de pierre poli, une plaque gravée annonçait en lettres argentées :
"
Maître Archiviste Griphorn – Service Héréditaire des Droits et Titres Ancestraux,
Département sorcier et demi-humain
."
(Agréé par le Bureau Central de Certification des Maitres Gobelin– B.C.C.M.G.)
Lorsque la porte basse s’ouvrit enfin, un jeune gobelin à l’air pressé l’introduisit dans un bureau austère, tapissé de registres anciens aux tranches dorées et de parchemins roulés empilés avec une précision maniaque.
Une odeur de cire et de poussière saturait l’air.
Derrière un imposant bureau de pierre grise veiné d’argent, un gobelin âgé, la peau parcheminée et les oreilles légèrement tombantes, l’attendait. Ses lunettes cerclées d’or captaient la lumière des chandelles, jetant de minuscules reflets sur ses traits sévères.
« Monsieur Potter. Veuillez présenter vos documents. »
Harry déposa soigneusement sur le bureau : son acte de naissance, le certificat de mariage de ses parents, la déclaration officielle de parrain et marraine, le certificat de désignation d’héritier magique et spirituel et le livret de famille. Puis, après une hésitation, il ajouta un carnet de cuir vert.
Griphorn les examina un à un, avec un petit cliquetis de griffes sur les bords des feuilles, puis referma brusquement le dossier.
« Hmm… copies » grogna-t-il. « Nous ne traitons jamais les copies. Jamais. »
« Mais… ce sont les seuls documents que j’ai ! » balbutia Harry. Griphorn leva les yeux vers Harry, le regard scrutateur.
« Conformément à la clause 42-Oméga de la Charte de la nation Gobeline, nous devons vérifier les originaux. Selon les notes de votre mère ils sont conservés dans votre coffre, numéro 687. Cela nécessite une autorisation formelle de votre part ». Sans attendre de réponse, il sortit de son tiroir un formulaire épais à trois volets, intitulé :
Autorisation de Consultation et d’Extraction Temporaire des Documents Originaux – Accès Restreint.
Chaque volet comportait un encadré à signer à l’encre indélébile, une case pour empreinte magique, et un espace pour un contre-sceau fait par un second fonctionnaire gobelin. Griphorn poussa le document vers Harry avec une plume de faisan à manche d’onyx.
« Vous signez ici, ici, et là. La dernière signature doit être apposée en pensant à votre nom complet. »
Une fois le formulaire complété, le gobelin siffla. Une petite cloche sur le bureau tinta, et un autre gobelin entra, portant une chaîne dorée et un médaillon frappé du sceau de Gringotts.
« Thrak, escortez Monsieur Potter à la Salle des Mandats. Les documents originaux seront extraits de son coffre et rapportés sous scellé. »
Harry suivit le gobelin jusqu’à la Salle des Mandats. Sur la porte, une plaque en laiton indiquait :
" Service des Archives, Département sorcier et demi-humain. Salle des Mandats "
À l’intérieur, un hall bondé de gobelins affairés à trier et tamponner des piles de documents. L’un d’eux prit le formulaire avec une expression solennelle.
« Nom et coffre, » exigea le gobelin. « Vérification de la baguette obligatoire. Présentez-la. »
Harry tendit sa baguette. Le gobelin la fit tournoyer dans ses doigts, la consulta avec une loupe magique, et murmura des formules d’authentification. « Parfait. L’identité est confirmée. » Il nota chaque détail dans un registre à triple colonne avant de se diriger vers le coffre de Harry.
Pendant que le gobelin récupérait les originaux, Harry attendit, stressé. Lorsqu’il revint enfin, il déposa les documents devant Harry sonna une petite cloche et se dirigea vers un autre guichet. Quelques secondes plus tard Thrak apparut et le reconduisit jusqu’au bureau de Griphorn. Le vieux gobelin brisa le scellé et examina les pièces une par une.
« Chaque page doit être vérifiée ligne par ligne. Signatures comparées. Sceaux confirmés. Filigranes magiques validés. »
Harry prit une profonde inspiration et suivit les instructions : parapher chaque document, réciter les formules d’authentification dictées par le gobelin, et attendre que chaque sceau soit tamponné.
« Très bien, très bien, » murmura le gobelin après une inspection minutieuse. « Répétez maintenant après moi : Je certifie l’authenticité de ces documents selon les lois de Gringotts et du magenmagot britannique. »
Harry répéta la phrase solennellement. Le gobelin hocha la tête, ajouta le sceau final gravé d’un dragon entrelacé à une clé d’or et un rouleau de parchemin, il rangea les documents validés dans une pochette magique. Griphorn, reposa ses lunettes sur le bout de son nez et regarda Harry d’un air solennel.
« Très bien, Monsieur Potter, » déclara-t-il. « Vos documents sont officiellement validés, ils seront contre-signés par un autre maître archiviste, puis replacés dans votre coffre. Le service des archives vous recontactera en cas de besoin. Vous pouvez maintenant vous rendre… » Il s’interrompit soudain, son regard attiré par le carnet en cuir vert encore dans la pochette des documents scellés. Curieux, il le ramassa. Griphorn feuilleta lentement les pages, ses yeux gobelins parcourant les écritures serrées et précises. « Hmm… fascinant. » murmura-t-il. « Ces travaux de généalogie sont extrêmement détaillés. Chaque branche, chaque mariage, chaque alliance est soigneusement notée. Et ces suppositions plausibles sur les filiations, Hmm… cracmols intéressant… »
Il fronça les sourcils, semblant se débattre avec un dilemme intérieur. « Très intéressant… mais… » Il leva un doigt comme pour marquer un point crucial. « Tout ceci dépasse mes attributions. Je ne peux pas me permettre de valider ou d’intervenir dans ce genre de recherches. »
Harry sentit une petite inquiétude monter. « Donc… que dois-je faire maintenant ? »
Le gobelin reposa le carnet avec un soupir solennel. « Vous devez vous rendre au Service de Préservation des Lignées Historiques. Département sorcier et demi-humain. Là-bas, vos informations et celles de votre mère seront examinées par des experts habilités. »
Harry esquissa un sourire nerveux en pensant à la réaction de sa tante et son oncle s’il rentrait après eux « Et ça va être long ? »
Griphorn le fixa, impassible. « Ici, Monsieur Potter, tout est long. Très long. Les dossiers se comptent par milliers, et chaque note doit être vérifiée avec la minutie d’un horloger gobelin. »
Il tendit à Harry une petite carte de visite gravée en relief. « Suivez le couloir en marbre vert, prenez l’ascenseur jusqu’au septième niveau, et demandez Griphak. Il supervisera votre dossier. »
Harry prit la carte avec précaution. « Merci, Monsieur Griphorn. »
Le gobelin hocha la tête, les yeux déjà attirés par un autre tas de documents à examiner. Harry partit, son carnet vert, prêt à affronter un nouveau niveau de bureaucratie gobeline, cette fois dans les profondeurs du Service de Préservation des Lignées Historiques.
Notes:
J’espère que vous avez pris autant de plaisir à lire que j’en ai pris à écrire. La suite arrive dans quelques jours.
Chapter 4: Le labyrinthe administratif (Maitre Griphak)
Summary:
Harry se rend au bureau de généalogie magique de Gringotts. Là, un test sanguin est effectué pour vérifier sa lignée et confirmer ses droits d’héritier.
Notes:
Trigger Warnings :
-Discussions sur la discrimination de genre et de sang
-Références à la mort et aux confrontations mortelles
-Détails sur le sang et prélèvements sanguins
On commence à entrer dans le vif du sujet en ce qui concerne Gringotts, alors bonne lecture à toutes et à tous !
(See the end of the chapter for more notes.)
Chapter Text
Harry suivit les indications de Griphorn, serpentant dans le couloir de marbre vert pour éviter de percuter les gobelins qui allaient et venaient d’un pas pressé et chaque mouvement le forçait à ajuster sa trajectoire. Les dalles polies reflétaient la lumière tremblotante des torches, et l’ascenseur étincelait au fond du couloir, ses portes gravées de runes argentées. Il descendit jusqu’au septième niveau, où des plaques de cuivre gravées indiquaient les différents départements. Devant une porte sobre mais imposante, une plaque annonçait :
"Maître
Griphak, Expert en Généalogie Magique
–
Service de Préservation des Lignées Historiques, Département sorcier et demi-humain
."
(Agréé par le Bureau Central de Certification des Maîtres Gobelin– B.C.C.M.G.)
Harry frappa.
« Entrez ! » résonna une voix grave et méthodique depuis l’intérieur.
Le nouveau bureau était plus mystérieux, éclairé par des cristaux flottants. Des fioles, des plumes enchantées bougeaient paresseusement, et des arbres généalogiques animés tapissaient les murs. Un gobelin vêtu d’une robe brodée de runes l’attendait.
« Monsieur Potter, bonjour ! Venez ici. »
Après avoir fait asseoir Harry, Griphak posa le carnet vert devant lui et le parcourut lentement, ses yeux brillants derrière ses lunettes rondes. « Hmm… Potter James… intéressant. Votre lignée paternelle est relativement stable, quelques mariages bien choisis, et peu de branches. Cette analyse correspond au registre magique de Gringotts. »
Harry, curieux, demanda : « Et vous pensez que ma mère avait raison sur certaines suppositions ? »
Le gobelin sourit avec un mélange d’admiration et de prudence. « Oh, absolument. Ses observations sur les mariages, et les alliances entre maisons anciennes sont remarquablement précises. Prenons par exemple les Peverell, Ignotus évidemment est lié à la maison Potter, il a même changé de nom pour prendre celui de son épouse afin que le nom des Potter ne disparaisse pas. La manière dont votre mère a rattaché certaines unions périphériques et branches secondaires à la lignée principale relève d’un véritable travail de maître. Mais parvenir à établir un lien direct entre les Gaunt et les Peverell… voilà qui témoigne d’un véritable génie.
Il tapota une autre page. « Et voyez ici : Rycroft, une maison ancienne, presque éteinte. Elle a correctement noté les disparitions de certaines branches masculines et la consolidation des biens vers un seul héritier supposé. Même nos archives gobelines n’étaient pas aussi complètes sur ces micro-lignées. »
Harry fronça les sourcils. « Donc elle a vraiment étudié chaque branche ? »
Griphak hocha la tête. « Elle n’a rien négligé : chaque mariage, chaque disparition d’une lignée, tout a été pris en compte. Elle a reconstitué les généalogies de toutes les familles du Magenmagot, en incluant chacun de leurs membres, jusqu’aux femmes et aux cracmols. Là où d’autres auraient ignoré les lignées féminines, elle les a suivies avec clairvoyance, anticipant même le cas improbable où une descendance masculine viendrait à s’éteindre. »
Il se pencha vers le carnet comme pour en chuchoter les secrets. « Vallenthorne, Aldwych… elle est même allée jusqu’à envisager que certaines lignées puissent se réactiver par les descendantes féminines. Peu de gens auraient eu une telle intuition. C’est subtil, cela demande une lecture attentive de chaque arbre. À vrai dire, son approche me paraît plus fiable que bien des registres officiels. Certes, rien n’égale les registres magiques par vérification sanguine… mais trop peu de sorciers en font la demande. La généalogie, monsieur Potter, est un univers fascinant ! Ce n’est pas une simple suite de noms et de dates : c’est un réseau vivant d’alliances, de mariages calculés, de transmissions imprévues. Même la plus modeste des unions peut transformer l’avenir d’une lignée. Votre mère l’avait saisi mieux que quiconque, et son travail est d’une précision admirable. » dit Griphak, presque émerveillé. « Regardez les alliances : certains mariages paraissaient mineurs, et pourtant elle en a montré le rôle décisif dans la survie ou la disparition de certaines lignées. Voilà ce que nous appelons une lecture exacte de la dynamique familiale. »
Harry hocha la tête, impressionné. « Je ne pensais pas que ça pouvait être aussi compliqué. »
Griphak se redressa, le regard pétillant. « Oh, c’est très compliqué. Et c’est pour cela que nous passons des heures à vérifier, recouper, anticiper les anomalies et les extinctions. Chaque branche éteinte ou chaque union inattendue est un petit choc dans le continuum des lignées. »
Il posa enfin le carnet avec précaution. « Votre mère a fait plus que supposer : elle a lu les ramifications invisibles, anticipé des événements qui, normalement, ne seraient découverts qu’après des décennies de recherches. C’est impressionnant. »
Griphak se redressa, contemplant le carnet comme s’il s’agissait d’un trésor. « Monsieur Potter, ce travail est exceptionnel. J’aimerais le copier pour une étude approfondie ultérieure. »
Harry hocha la tête. « Bien sûr, faites comme vous voulez. »
Le gobelin fit apparaître des parchemins et de l’encre, nota avec soin les informations les plus pertinentes, les arbres généalogiques et les hypothèses de Lily. Une fois son travail terminé, il referma son rouleau de notes et sourit : « Voilà. Tout est consigné. »
Il referma le carnet et le tendit avec précaution, comme s’il rendait un objet sacré. Harry le reprit, soulagé de le voir intact.
« Maintenant voyons voir jusqu’où votre mère avait raison, continua Griphak, si nous voulons confirmer la véracité de vos lignées, nous devons procéder à un test de lignées. »
Harry cligna des yeux. « Un test ? »
Le gobelin hocha la tête, sortant un petit flacon en cristal et une aiguille fine. « Nous allons procéder à un test de lignée par le sang. Cela permettra de confirmer vos ascendances et d’identifier les droits magiques associés. Simple prélèvement sanguin. Nous analysons l’ADN magique, identifions les branches ancestrales, et validons les hypothèses. Rien de douloureux, je vous assure. Veuillez tendre votre bras à baguette »
Harry tendit son bras droit. Le gobelin prit l’aiguille d’argent, la trempa dans une potion bleutée, et piqua légèrement son doigt. Une goutte de sang tomba dans une coupe argentée gravée de runes blanches, dans laquelle se trouvait une potion rose. La potion s’agitât, puis devint rouge vif, le gobelin versa la potion sur un parchemin qui se couvrit bientôt d’écriture. Le gobelin tendit le parchemin scellé par sceau de cire à Harry. Ce dernier le prit, intrigué, et observa le sceau, un dragon entrelacé à une clé d’or et une goutte de sang, briller sous la lumière de Gringotts.
« Qu’est-ce que… c’est exactement ? » demanda Harry.
« Document de Lignée Magique – Vérification par Sang Ancestral », expliqua Griphak, d’une voix grave. « Il confirme vos droits sur plusieurs maisons, artefacts et domaines. Votre sang recèle des lignées anciennes et puissantes. Grâce à ce sang, la vérité de votre généalogie est maintenant sur ce parchemin, et aucun artifice ne pourra l’altérer. »
Harry déroula lentement le parchemin et lut à voix haute :
Document de Lignée Magique – Vérification par Sang Ancestral
Nom du sujet : Harry James Potter
Date de vérification : 14 août 1995
Lieu : Gringotts – Service de Préservation des Lignées Historiques
Méthode : Analyse sanguine par potion révélatrice, validée par sceau gobelin
Le sang du sujet révèle une conjonction rare de lignées anciennes, réparties selon trois catégories : héritage direct, héritage par conquête, et héritage par artefact. Les lignées suivantes ont été identifiées :
Potter Héritage direct (paternel) Maison ancienne et très noble. Droits sur le cottage de Godric’s Hollow, coffres 687 à 689, artefacts familiaux.
Peverell Héritage direct (paternel) Maison très ancienne et très noble. Descendance d’Ignotus Peverell. Droit légitime sur la Cape d’Invisibilité, coffre 18. Lignée confirmée par artefact actif.
Rycroft Héritage direct (paternel) Maison ancienne et noble. Actuellement éteinte. Réactivation possible par héritier vivant. Domaine en ruine localisé dans le Yorkshire, coffres 455 et 456.
Vallenthorne Héritage direct (maternel) Maison ancienne. Actuellement éteinte. Réactivation possible par héritier vivant. Lignée issue d’un ancêtre cracmol. Coffre 877.
Aldwych Héritage direct (maternel) Maison ancienne. Actuellement éteinte. Réactivation possible par héritier vivant. Lignée issue d’un ancêtre cracmol. Coffre 1268
Gryffondor Héritage par artéfact magique. Maison très ancienne et très noble. Lignée activée par reconnaissance de l’Épée de Gryffondor. Droit de propriété du Sanctuaire Gryffondor.
Serpentard Héritage par conquête. Maison très ancienne et très noble. Lignée revendiquée par triple victoire sur Tom Marvolo Riddle (octobre 1981, juin 1992, mai 1993).
Gaunt Héritage par conquête. Maison ancienne et très noble. Lignée revendiquée par triple victoire sur Tom Marvolo Riddle (octobre 1981, juin 1992, mai 1993). Droit de réclamation sur objets et savoirs de la lignée. Droit sur la cabane de Little Hangleton.
Le sujet est reconnu comme Héritier Magique légitime de toutes ces lignées car il est le seul héritier recevable (magique) .
Statut : Actif – en attente de validation par le service des Legs, Héritages, Transmissions Volontaires et Successions Magiques.
Recommandation :
Activation progressive des domaines et artefacts sous supervision gobeline.
Un héritage de créature semble bloqué par un lien, il est recommandé d’aller à st-Mangouste pour un bilan.
Statut sanguin : Le sujet avait été initialement enregistré comme sang-mêlé mais les descendants de cracmols sont considérés comme magiques, le sujet est donc de sang pur
Ce document est scellé par le Haut Conseil Gobelin et ne peut être falsifié. Toute tentative de contestation devra être portée devant le Tribunal des Lignées Magiques.
Harry tenait le parchemin devant lui, ses mains légèrement tremblantes. Chaque ligne, chaque mot, chaque nom semblait briller d’une lumière propre, comme si le papier lui-même voulait lui révéler un secret ancien. « Potter… Peverell… Rycroft… Vallenthorne… Aldwych… Gryffondor… Serpentard… Gaunt… » murmura Harry, presque pour lui-même. Les noms s’enchaînaient, résonnant comme les échos d’une histoire qu’il n’avait jamais imaginée.
Harry fronça les sourcils. « Toutes ces maisons… je… je suis censé toutes les diriger ? »
Le gobelin secoua la tête, un sourire énigmatique aux lèvres. « Non pas les diriger, du moins, pas encore. Mais tu es le point de convergence. Écoute attentivement : ton sang révèle trois types d’héritage. L’héritage direct, qui passe de parent à enfant ; l’héritage par conquête, qui se réclame par victoires magiques ; et l’héritage par artefact, activé par la reconnaissance d’objets puissants. »
Il tapota le parchemin. « Regardons les faits, les Potter, Peverell, Rycroft, Vallenthorne et Aldwych vous ont été transmis par le sang, c’est ce qu’on appelle un héritage direct. Un de vos ancêtres a fait partie de ces lignées et vous a donc transmis un droit d’héritage. Vous êtes le dernier héritier masculin magique, les femmes et les héritiers sans magie n’entrent pas en considération, vous êtes donc le seul héritier recevable de ces maisons. » Harry leva les yeux vers lui. « Pourquoi les héritiers cracmols, ou les femmes, n’entrent-ils pas en compte ? »
Le gobelin prit un instant pour ajuster ses lunettes avant de répondre : « Parce que les sorciers l’ont voulu ainsi. Les femmes disparaissent dans la lignée de leur époux, et les cracmols n’ont jamais eu de place dans vos institutions. Nous ne faisons qu’appliquer vos propres lois, avec la rigueur que vous n’avez jamais eue. »
Harry hocha la tête, assimilant les explications, et reprit la lecture du document. « Je ne comprends pas… Serpentad et Gaunt par conquête ? Gryffondor et Peverell par artefact ? »
Griphak hocha la tête avec gravité. « Oui. Chaque victoire que vous avez remportée, chaque affrontement avec Tom Marvolo Riddle… tout cela a été enregistré comme un droit par conquête. Selon la loi magique ancienne, quiconque triomphe à trois reprises lors d’une confrontation mortelle contre le chef ou l’héritier d’une maison se voit transmettre ses titres familiaux. Les artefacts, eux, sont activés par héritage direct ou par reconnaissance magique. L’épée, par exemple, vous a reconnu digne de diriger la maison Gryffondor. Si un jour votre lignée s’éteint, elle choisira le prochain propriétaire du titre. Pour l’instant, le titre et les richesses vous reviennent, ainsi qu’à vos descendants.»
Harry fronça le nez agacé par ses lacunes. « C’est quoi exactement, une Maison très ancienne et très noble ? »
Le gobelin leva la tête, l’air presque satisfait de la question. « Ah, enfin ! Peu de sorciers prennent la peine de demander, Monsieur Potter. D’abord, l’ancienneté. Nous la mesurons en siècles complets, pas en simples générations. Une Maison ancienne a survécu deux à quatre siècles. Une Maison très ancienne a perduré cinq siècles ou plus. Ce qui, croyez-moi, n’est pas une mince affaire, surtout avec votre propension humaine à vous quereller. Ensuite, la noblesse. C’est l’existence d’un titre officiel dans le monde moldu : baron, comte, duc, peu importe. Si la famille en possède un, elle est dite noble. Mais si, en plus de ce titre, plusieurs membres de la lignée ont reçu des distinctions royales, adoubement, décorations, charges à la cour, alors la famille est considérée comme très noble. Ainsi :
- Une Maison très ancienne et très noble désigne une lignée qui a traversé au moins cinq siècles et qui cumule titre de noblesse et multiples reconnaissances royales.
- Une Maison très ancienne et noble désigne une lignée qui possède au moins cinq siècles et un titre.
- Une Maison ancienne et très noble désigne une lignée qui possède deux à quatre siècles d’existence et cumule titre et multiples reconnaissances royales.
- Une Maison ancienne et noble désigne une lignée qui possède deux à quatre siècles d’existence et un titre de noblesse
- Une Maison très ancienne désigne une lignée qui a traversé au moins cinq siècles
- Une Maison ancienne désigne une lignée qui a traversé deux à quatre siècles
- Une Maison très noble désigne une lignée qui cumule titre de noblesse et multiples reconnaissances royales.
- Une Maison noble désigne une lignée qui possède un titre de noblesse.
Beaucoup de familles prétendent avoir plus qu’elles ne possèdent, car plus une maison est ancienne et noble, plus elle jouit de respect et d’influence au sein de la société sorcière. Vous, Monsieur Potter, vous avez hérité d’une position qui dépasse ce que la plupart des sorciers peuvent même imaginer. »
Harry resta sans voix, submergé par la masse d’informations que le gobelin venait de lui transmettre. D’un petit geste de la main, celui-ci l’invita à avancer dans sa lecture.
« Statut sanguin pur ? » s’étonna Harry.
Le gobelin hocha la tête. « Votre sang est pur, malgré ce que certains pourraient penser à cause du statut née-moldue attribuer par erreur à votre mère. Bien que vos ancêtres aient été cracmols, le Conseil des Héritiers reconnaît que les descendants de cracmols sont magiques. Vous êtes donc un sorcier de sang-pur. Vos droits sont incontestables. »
« Et les coffres ? Le domaine en ruine ? Que suis-je censé faire maintenant ? » demanda Harry, la voix plus tremblante qu’il ne l’aurait voulu.
Griphak prit le parchemin à Harry et le referma lentement, ses longs doigts griffus glissant sur le vélin avec une précision presque cérémonielle.
« Vous avez été reconnu. C’est la première étape. Mais les droits doivent être activés, les possessions vérifiées, les titres validés. »
Harry fronça les sourcils, confus.
« Par qui ? Comment ? »
Le gobelin ne cilla pas.
« Vous devez vous rendre au Service Legs, Héritages, Transmissions Volontaires et Successions Magiques pour enregistrer officiellement vos droits sur les artefacts et les domaines. C’est la première étape : certains biens sont encore dormants, d’autres inaccessibles pour l’instant. Tout doit être mis aux normes pour être en conformité avec les lois actuellement en vigueur. Sur place, vos interlocuteurs vous indiqueront la suite de la procédure pour activer vos droits et sécuriser votre position d’héritier. »
Notes:
Ce chapitre était l’occasion d’explorer la complexité des lignées et des héritages magiques, tout en ajoutant un peu de worldbuilding. J’ai trouvé intéressant de faire découvrir à Harry le fonctionnement des institutions sorcières et gobelines, même si cela implique beaucoup d’explications. Merci de votre patience, et j’espère que vous avez apprécié malgré tout ces détails !
Chapter 5: Le labyrinthe administratif (Maitre Korrak)
Summary:
Nouveau chapitre, nouveau gobelin : Harry se rend dans le bureau de Maître Korrak, notaire gobelin spécialisé dans les legs et successions magiques.
Notes:
Avant d’entrer dans ce nouveau chapitre, petite mise en garde :
TW : questions d’héritages, thématiques liées à la richesse, à la mort (successions) et aux dons posthumes. Rien de graphique, mais certains passages peuvent évoquer des sujets sensibles ou des mauvais souvenirs.Je vous souhaite une excellente lecture à toutes et à tous
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Chapter Text
Harry traverse un couloir étroit, ses pas résonnant doucement sur le sol de pierre. Il remonta de trois étages, s'appuie sur des rampes sculptées d'arabesques complexes, et déboucha enfin dans un vaste hall, bordé de portes en bois sombre gravées de symboles anciens. Il s'arrête devant une plaque dorée :
" Maître Korrak, Notaire – Service des Legs, Héritages, Transmissions Volontaires et Successions Magiques , Département sorcier et demi-humain ." (Agréé par le Bureau Central de Certification des Maîtres Gobelin – BCCMG)
Prudemment il frappa trois fois. La porte s'ouvre d'elle-même dans un souffle feutré. À l'intérieur, une pièce austère, éclairée par des globes lumineux suspendus diffusant une lumière douce. Des registres reliés en cuir, et des coffres couverts de glyphes bordaient les murs. Un gobelin plus âgé, aux lunettes épaisses et à la robe brodée de chiffres, leva les yeux.
« Monsieur Potter. Veuillez vous asseoir. Toutes vos informations m'ont été transmises par Griphak, je suis Korrak et je vous assisterai aujourd'hui pour passer vos jambes en revue. »
Harry obéit, posant son sac à ses pieds. Le gobelin ouvrit un registre et commença à lire.
« Suite à la reconnaissance de vos lignées, à votre statut d'Héritier Magique, et à votre renommée, plusieurs jambes vous ont été attribuées. Certains sont issus de successions anciennes, d'autres de dons volontaires. »
Korrak sort un parchemin épais, le déroula sur la table et le poussa vers Harry. « Voici la liste des jambes enregistrées à ce jour. »
Harry parcourut les lignes, les yeux écarquillés.
- Succession Black : confirmation des jambes de Sirius Orion Black, incluant les coffres de l'héritier.
- Succession Potter : héritage principal, incluant les coffres 687 à 689, le manoir de Godric's Hollow, et les revenus des investissements magiques.
- Succession Rycroft : réactivation de la lignée, fonds dormants coffres 455 et 456
- Succession Vallenthorne : réactivation de la lignée, fonds dormants coffre 877
- Succession Aldwych : réactivation de la lignée, fonds dormants coffre 1268
- Succession Peverell : héritage, incluant une cape d'invisibilité et le coffre 18
- Don de la famille Bones : 10 000 gallons, en remerciement pour la chute de Voldemort.
- Don de la famille Abbott : 3 000 gallons, avec une lettre manuscrite.
- Don de la famille McKinnon (posthume) : 5 000 gallons, transmis par testament magique.
- Don de Remus Lupin : 1 500 gallons, avec une note personnelle.
- Don de Minerva McGonagall : 2 000 gallons, transmis via Gringotts avec une lettre scellée.
- Don anonyme (x170) : d'un montant de 2 000 gallons, tous accompagnés de mentions de gratitude pour la survie du monde magique.
Harry resta sans voix, le parchemin tremblant légèrement entre ses mains. La réalité le frappait comme une sorte puissante : des dizaines de familles, certaines qu'il n'avait jamais rencontrées, lui avaient transmis une part de leur richesse simplement parce qu'il avait survécu.
« C'est… une blague ? » exigea-t-il enfin, levant les yeux vers le gobelin.
« Aucune plaisanterie, monsieur Potter », répondit Korrak d'un ton parfaitement neutre. « Il s'agit de jambes officielles, validées par le Conseil de vérification des transferts de la nation gobeline. Récompenses exceptionnelles accordées volontairement par vos compatriotes pour avoir vaincu Voldemort lorsque vous étiez encore un nourrisson. Certains vous considèrent comme le garant de leur avenir. D'autres comme le vengeur de leurs morts. Ces dons sont volontaires, irrévocables, et enregistrés dans les archives magiques. »
Harry reste silencieux. Il n'avait jamais imaginé que tant de gens, certains qu'il ne connaissaient même pas, lui avaient transmis une part de leur richesse, simplement parce qu'il avait survécu. Il se laisse aller contre le dossier de sa chaise, perdu.
« Mais j'étais un bébé ! Je n'ai rien fait de… enfin… ce n'est pas comme si j'avais planifié tout ça. »
Korrak haussa légèrement un sourcil, comme si le concept de modestie lui échappait. « Néanmoins, l'acte a eu lieu. Et la récompense vous appartient désormais. »
Harry repoussa le parchemin, mal à l'aise. « Je… je ne sais même pas quoi faire avec ça. Je veux dire, je n'ai jamais eu à gérer quoi que ce soit d'aussi énorme. »
« Je ne suis pas conseiller financier », a répondu sèchement Korrak. « Mon rôle est de confirmer la légitimité des dépôts et des héritages. Pour tout ce qui concerne l'utilisation, l'investissement ou la protection de ce capital, je vous suggère de vous adresser au Service Comptabilité des coffres et Gestion du patrimoine. »
« Le Service Comptabilité des coffres et Gestion du patrimoine ? » répéta Harry, intrigué.
« Une branche spécialisée de Gringotts », explique le gobelin. « Ils gèrent les affaires complexes, négocient avec les ressources, établissent des portefeuilles, conseillent les familles anciennes et les héritiers importants… » Il marqua une pause, fixant Harry droit dans les yeux. « … et ils veillent à ce qu'aucun sorcier n'expose inutilement sa fortune. »
Harry eut un petit rire nerveux. « Je crois que je ne risque pas de courir dans les rues en lançant des poignées de gallions, si c'est ce que vous craignez »
Korrak ne sourit pas. « Beaucoup l'ont fait. Ils ne sont pas restés riches longtemps. »
Harry se leva, rangeant le parchemin dans son sac. « Bon, je suppose que je vais aller voir ces gestionnaires magiques. Juste pour ne pas faire de bêtises. »
« Une sage décision », conclut Korrak en inclinant légèrement la tête. « Et croyez-moi, monsieur Potter, les plus grandes erreurs viennent rarement d'un manque d'argent mais bien d'un excès mal utilisé. Vous voulez éviter de tout perdre en moins d'un an, allez voir Varnuk. »
Harry sortit du bureau, toujours un peu sonné. Une chose était sûre : il n'avait jamais demandé cette somme, mais maintenant qu'elle était là, il devait apprendre à s'en occuper correctement.
Notes:
Merci d’être arrivé jusqu’ici !
Je tiens à vous remercier sincèrement d’avoir pris le temps de lire ce chapitre.
Je m’excuse s’il vous a semblé un peu court, mais la visite à Gringotts est longue et complexe (j’en suis déjà au chapitre 13 et Harry n’a toujours pas quitté la banque ). J’ai donc choisi de proposer des chapitres plus courts, afin que la lecture reste claire et agréable à suivre.J’espère malgré tout que ce passage vous a plu, et je vous donne rendez-vous très bientôt pour la suite !
Chapter 6: Le labyrinthe administratif (Maitre Varnuk)
Summary:
Harry rencontre le gobelin Varnuk pour examiner son vaste héritage qui est bien plus complexes qu’il ne l’imaginait.
Notes:
Le chapitre d’hier était court, alors je ne voulais pas vous laisser sur votre faim. J’espère que ce chapitre un peu plus consistant vous plaira.
TW: Rien de graphique, mais certains passages peuvent évoquer des sujets sensibles ou des mauvais souvenirs.
-Violence et morts : références à la guerre contre Voldemort, cadavre de créature magique.
-Magie noire et malédictions : artefacts liés aux lignées.
-Pressions politiques et familiales, héritage complexe.
-Gestion de patrimoine et manipulation financière.
-Référence à des dettes de vie.
-Contenu émotionnel lourd : stress, inquiétude, pression sur un adolescent.
-Être vivant traités comme des propriétésBonne lecture à toutes et à tous !
PS: Je n’arrive pas à faire apparaître mes tableaux correctement dans le traitement de texte d’AO3. J’espère donc que la mise en page ne sera pas trop désagréable à lire.
Si quelqu’un sait comment faire, je lui serais éternellement reconnaissante pour l’explication.
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Chapter Text
Sans poser de questions, Harry avait suivi les indications transmises par Korrak. Les couloirs s'étaient faits plus anciens, les pierres plus sombres, couvertes de runes gobelines qui pulsaient d'une faible lumière. Des torches à flamme bleue jetaient sur les murs des ombres mouvantes, presque vivantes. Enfin, ils s'arrêtèrent devant une haute porte de fer noir, gravée d'un sablier en obsidienne dont le sable semblait réellement s'écouler.
Une plaque gravée annonçait :
"Maître Varnuk , expert-comptable – Service Comptabilité des coffres et Gestion du patrimoine , Département sorcier et demi-humain ." (Agréé par le Bureau Central de Certification des Maîtres Gobelin – BCCMG)
La porte s'ouvre sans bruit, révélant une pièce vaste et froide. Le sol était en ardoise polie, le plafond disparaissait dans l'ombre. De grands cristaux fixés aux murs diffusaient une lumière douce, tandis qu'au fond, derrière un bureau taillé dans la pierre volcanique, un gobelin à la peau grise levait lentement les yeux de ses documents. Sa robe, richement brodée de symboles financiers anciens, bruissait à chacun de ses mouvements. Ses doigts, couverts de bagues gravées de chiffres et de runes, reposaient sur un registre relié en cuir de basilique. Ses yeux d'ambre fixèrent Harry comme s'il jaugeait non pas son apparence mais son poids dans le monde.
« Monsieur Potter. Asseyez-vous. » dit-il simplement.
Harry obéit, un peu raide. Varnuk ne sourit pas. Il découvrit son registre avec lenteur, trempa sa plume dans une encre noire qui semblait absorber la lumière, puis commença d'une voix grave et parfaitement mesurée :
« Vous êtes désormais à la tête d'un patrimoine complexe. Huit lignées reconnues, dont trois semblent éteintes. De nombreuses jambes préservées. Deux propriétés majeures. Mon rôle est de vous aider à comprendre, structurer et protéger cet ensemble. »
Il fit apparaître un long parchemin qui se déploya dans les airs, s'illuminant de lignes mouvantes avant de se poser devant Harry.
« Ce document est un résumé de vos avoirs actuels. Il sera régulièrement mis à jour. »
Résumé du Patrimoine de Harry Potter
Catégorie |
Détails |
Liquidités |
3 734 664 051 gallons répartis sur 10 coffres (18, 455,456, 687, 688,689,756,757, 877, 1268) |
Propriétés |
Domaine Rycroft Yorkshire (actuellement en ruine) Sanctuaire Gryffondor incartable (sous sort de stase) Cabane de Little Hangleton (mauvais état) |
Objets de valeur |
-Cape d'invisibilité -Épée de Gryffondor -Anneau Gaunt (actuellement perdu) -Grimoire de la famille Potter -Grimoire de la famille Peverell -Grimoire de la famille Rycroft -Grimoire de la famille Vallenthorne -Grimoire de la famille Aldwych -Grimoire de la famille Gryffondor -Grimoire de la famille Serpentard -Grimoire de la famille Gaunt -123 gemmes (2 diamants, 21 rubis, 38 saphirs, 62 émeraude) -Bijoux divers |
Revenus passifs |
-Cottage de Godric's Hollow (actuellement sous forme de mémorial ; loué par le ministère pour 650 gallons par mois) -Potions Sleekeazy (redevances 11 250 gallons par mois) - Gazette du sorcier (redevances 4000 gallons par mois) - Fleury & Bott (redevances 1350 gallons par mois) -Madame Guipure (redevances 3600 gallons par mois) - Scribulus (redevances 1400 gallons par mois) -coffres ( redevances 31 112 468 gallons par mois ou 373 349 616 gallons par an.) |
Droits magiques |
-10% de Farces Weasley pour sorciers facétieux -5% de la Gazette du sorcier -3% de Fleury & Bott -6% de Madame Guipure -4% de Scribulus -15% de Sleekeazy -Propriété foncière du cottage de Godric's Hollow -20% par coffre de gringotts |
Dons et jambes |
-Coffres de l'héritier Noir (554 555) - 361500 gallons (Bones, Abbott, McKinnon, Lupin, McGonagall, anonymes) placés dans le coffre 687 en 1991 -Lettre manuscrite, Abbott -Note personnelle, Lupin -Lettre scellée, McGonagall |
Butins |
-Cadavre de la basilique |
Propriétés vivantes |
-Elfe de la maison Dobby -Harfang des neiges (Hedwige) |
Dettes de vie |
-Hermione Jean Granger ( troll octobre 1991 ; détraqueurs juin 1994) -Ginevra Molly Potter Weasley ( Possession mai 1993, Basilic mai 1993) -Ronald Bilius Weasley ( souterrains mai 1993) -Gilderoy Lockhart ( souterrains mai 1993) -Sirius Orion Black (détraqueurs juin 1994) -Peter Pettigrew (exécution juin 1994) -Gabrielle Delacour ( lac noir février 1995) -Fleur Delacour ( labyrinthe juin 1995) |
Harry fixait toujours le parchemin suspendu devant lui. Les lignes dorées s'étaient stabilisées, comme si elles attendaient qu'il les lise vraiment. Varnuk, derrière son bureau de pierre volcanique, croisa lentement ses doigts couverts de runes.
« Nous allons procéder par étapes. Vous devez comprendre ce que vous possédez avant de prétendre le gérer. »
Il leva une main, et le parchemin se scinda en plusieurs sections lumineuses, chacune flottant devant Harry comme une constellation figée.
« Le Domaine Rycroft, situé dans le Yorkshire, est une ancienne propriété de la lignée Vallenthorne. Elle est actuellement en ruine, mais conserve des protections anciennes et un noyau magique actif. Elle peut être restaurée, ou exploitée pour ses ressources. Cabane de Little Hangleton était au départ une dépendance pour la chasse, vous ne trouverez sûrement rien d'intéressant là-bas. Le Sanctuaire Gryffondor, lui est incartable, placé sous stase depuis plus de huit siècles. La légende raconte qu'il se trouve à Poudlard. Il ne peut être localisé ni pénétré sans les clés de sang. Vous en possédez une. »
Harry fronce les sourcils.
« Clés de sang ? »
« Des artefacts liés à la lignée. L'épée de Gryffondor est une. »
Varnuk fait apparaître une nouvelle section du parchemin : la cape d'invisibilité, l'épée, les grimoires, les gemmes.
« Certains objets sont uniques. D'autres sont puissants. Tous sont traçables. »
Il désigne les grimoires.
« Ces ouvrages contiennent les savoirs, les rituels, les secrets et parfois les malédictions de vos familles. Ils doivent être étudiés avec précaution. Un autre service de Gringotts vous les transmettra. »
Harry sentit un frisson lui parcourir l'échine.
« Et les gemmes ? »
« Inventoriées, mais non enchantées. Elles peuvent servir de pierre d'encrage, de catalyseurs, de monnaies d'échange, ou d'offrandes rituelles. »
Dans la section qu'ils abordèrent ensuite une série de chiffres apparut, tournant lentement avant de se fixer.
« Vos revenus mensuels sont diversifiés. Certaines proviennent de redevances commerciales — potions, publications, fournitures magiques. D'autres sont liés à des propriétés exploitées par le ministère ou des partenaires privés. »
« Le cottage de Godric's Hollow, bien que mémorial, vous rapporte un loyer. »
Harry haussa les sourcils.
« Je ne savais même pas que c'était possible. »
« Malheureusement le ministère ne vous a pas demandé pas votre avis pour exploiter votre bien. »
Varnuk esquissa un sourire cruel.
« Heureusement grâce à l'efficacité des avocats gobelin engagés par votre père, il vous verse un loyer bien plus donc que ce qui est apprécié juste. »
Varnuk tapota le bureau, et une série de logos apparut dans les airs : Sleekeazy, Gazette du sorcier, Fleury & Bott, Weasley farces pour sorciers facétieux, Madame Guipure et Scribulus.
« Vous possédez des pièces magiques dans plusieurs entreprises. Ces droits vous donnent accès à des bénéfices, mais aussi à des responsabilités. Vous pouvez intervenir dans certaines décisions, ou céder vos parties. »
Harry observe les pourcentages.
« Je possède 10% de Weasley Farces pour Sorcier Facétieux ? »
« Un cadeau. Offert par les fondateurs. »
« Mais… je n'ai jamais rien signé. Je leur ai juste donné un peu d'or, pour qu'ils puissent continuer leur projet. Je ne voulais pas qu'ils se sentent redevables… »
Varnuk haussa un sourcil.
« Les jumeaux Weasley, ont enregistré votre contribution comme capital de départ. Ils ont insisté pour que votre nom figure dans les statuts. Une reconnaissance, selon eux, de votre foi en leur projet. »
Harry se laissa tomber dans le fauteuil en cuir, les yeux brillants.
« Je n'ai jamais voulu de retour sur investissement… » murmura-t-il.
« Et pourtant, vous en avez eu un. »
Harry sourit, un sourire doux. Il se redressa, le cœur un peu plus léger.
Sans se soucier de l'état émotionnel d'Harry Varnuk déroula un deuxième parchemin et le lui tendit.
Détail des coffres :
Avec 10 % d'intérêt annuel et l' interruption des redevances après 50 ans d'inactivité comme prévu dans les accords gobelins de 1544
Coffre |
Valeur initiale |
Années d'inactivités |
Valeur finale |
Redevance mensuelle approximative |
18 (Peverell) |
200 000 |
356 |
23 478 000 |
195 650 |
455 (Rycroft) |
10 000 |
67 |
1 173 900 |
9 783 |
456 (Rycroft) |
5 430 |
67 |
637 137 |
5 310 |
687 (Héritier Potter) |
10 000 |
14 |
37 970 dans le coffre 361500 jambe Total : 399 470 |
3 329 |
688 (Dame Potter) |
399 000 |
14 |
1 515 303 |
12 627 |
689 (Potier) |
12 600 562 |
14 |
47 880 334 |
399 003 |
756 (Noir : scolaire) |
1000 |
14 |
3797 |
32 |
757 (héritier Black) |
1349 |
14 |
5123 |
43 |
877 (Vallenthorne) |
8 500 432 |
252 |
997 677 772 |
8 313 982 |
1268 (Aldwych) |
22 678 500 |
129 |
2 661 893 215 |
22 182 443 |
Total |
44 406 273 gallons |
|
3 734 664 051 gallons |
31 122 202 gallons |
Harry cligna des yeux, incrédule. Il avait les mains moites, et le sol en marbre de la banque Gringotts semblait vaciller sous ses pieds. Ce n'était pas la première fois qu'il se sentait dépassé par sa fortune, mais ce que le gobelin venait de lui révéler dépassait tout ce qu'il avait pu imaginer.
Il avait toujours pensé que le coffre 687 était l'intégralité de son héritage ; une somme confortable, suffisante pour ses études, ses fournitures, et quelques caprices occasionnels.
« C'est… c'est une blague ? » soufflé-t-il.
Varnuk esquissa un rictus froid, sans joie, qui ne remontait pas jusqu'à ses yeux.
« Les chiffres ne plaisantent pas, Monsieur Potter. Ils se contentent d'exister. »
Harry serra la tête, encore sous le choc.
« Je croyais que c'était simple. L'argent de mes parents est dans le coffre 687… c'est le seul dont on m'a donné la clé. »
Varnuk laissa Échapper à un ricanement sec.
« Le coffre 687 n'est que la pointe de l'iceberg, Monsieur Potter. Il contient l'or que vos parents avaient prévu pour vos études. Mais la richesse d'une famille de sang-pur ne se limite pas à ce qui se trouve dans un seul coffre. Les noms, l'histoire et la connaissance, voilà ce qui est vraiment important. »
Il tapota le parchemin du bout de sa plume.
« Revenons à votre patrimoine. L'or, s'il n'est pas utilisé, est investi par Gringotts. La banque utilise l'or des sorciers pour s'enrichir. En compensation, elle verse 10% du total du compte en redevance mensuelle. C'est ainsi que la richesse de votre famille a fructifié pendant votre enfance, même lorsque les comptes n'étaient pas actifs. »
Harry fronça les sourcils en parcourant la liste.
« Mais… si mon père avait la cape, pourquoi le compte Peverell est resté inactif ? »
Varnuk leva calmement les yeux.
« Une vieille querelle d'héritage, expliquée-t-il. Sans vérification par Sang Ancestral, le compte a été figé, puis oublié. L'histoire était trouble à cette époque. »
Il marque une pause, puis ajoute :
« En venant ici, vous avez réactivé les coffres Peverell, Rycroft, Vallenthorne et Aldwych. Ce simple acte de présence, associé à votre reconnaissance sanguine, a suffi à relancer les flux. »
Harry se redressa légèrement, le regard plus clair.
« Alors tout ça était là, en sommeil, depuis des générations ? »
« Exactement. Et maintenant, Monsieur Potter, tout cela vous appartient. Les coffres Potter et Black quant à eux avaient été figés suite à plusieurs tentatives d'accès sans votre présence, ce qui a déclenché les protocoles de verrouillage ancestraux. » explique Varnuk. « Vous signeriez quelques documents pour les réactiver, et en tant que détenteur légitime, vous pouvez désormais en disposer. »
Varnuk s'appuie sur le dossier de sa chaise, le regard pensif. « C'est pour cette raison, ainsi que pour gérer vos investissements, que vous avez besoin d'un gestionnaire de comptes. Quelqu'un qui pourra vous guider dans le monde des finances et des titres. Je vous propose mes services, si vous le souhaitez. »
Harry, le cœur battant, regarda le gobelin puis les parchemins. Son héritage est bien plus complexe qu'il ne l'avait imaginé. Il ne s'agissait pas seulement d'or, mais d'une responsabilité, d'une influence et d'une richesse invisible. Varnuk avait été direct, compétent, et surtout, il semblait prendre les menaces au sérieux. Dans un monde où les alliances étaient aussi volatiles que les sortes, Harry savait qu'il avait besoin d'un allié solide — et discret.
« Varnuk, je veux que vous deveniez mon gestionnaire officiel. Je n'ai ni le temps ni l'expertise pour surveiller chaque mouvement financier, surtout si mes coffres sont ciblés. »
Le gobelin n’a répondu pas immédiatement. Il sort lentement un parchemin épais, bordé d'un fil d'or enchanté, et le pose sur la table.
« Ce contrat me nomme gestionnaire principal des biens de toutes vos lignées, avec autorité sur les investissements, les transferts et la surveillance des actifs. Il inclut également un droit de veto sur toute transaction suspecte. »
Harry prit la plume enchantée et signa sans hésiter. Son nom pulsa brièvement en rouge, puis s'éteint.
Varnuk roule le parchemin avec soin, puis s'installa plus confortablement.
« Très bien. Parlons stratégie. Vos coffres contiennent des sommes dormantes. L'or fructifie, mais reste stagnant mais on pourrait faire plus pour le multiplicateur. Il est recommandé de procéder à des placements stratégiques : acquisition de part dans des entreprises à rendement régulier, et achat de propriétés magiques. Chaque investissement doit être évalué en fonction de son potentiel de croissance, de sa sécurité contre les maléfices et de sa capacité à générer des flux de richesse continus. »
Harry fronce les sourcils.
« Propriétés ? »
« Des manoirs anciens, des terres protégées, des lieux de pouvoir. Certains sont abandonnés depuis la guerre. Avec les bons enchantements, ils peuvent devenir des bastions… ou des sources de revenus grâce à des loyers. »
Harry réfléchit. Il n'avait jamais envisagé son héritage comme une arme, mais dans ce monde, tout pouvait le devenir.
« Faites ce qu'il faut. Mais discrètement. Je ne veux pas que mon nom circule dans les cercles financiers. »
Varnuk esquissa un sourire fin.
« Alors vous avez choisi le bon gobelin. »
Varnuk déroula un nouveau parchemin, cette fois marqué du sceau de gestion patrimoniale gobeline. Son regard était plus tranchant, son ton plus formel.
« En tant que gestionnaire principal de vos biens, monsieur Potter, permettez-moi de vous soumettre ma première recommandation stratégique. »
Il désigne un schéma magique représentant plusieurs coffres dispersés dans les entrailles de Gringotts.
« Je vous propose, si vous le souhaitez, de regrouper l'ensemble de vos coffres dans une seule voûte sécurisée, dotée d'enchantements renforcés et d'accès restreints. Ce service est payant, naturellement, mais vu votre situation, je doute que cela vous pose problème. »
Harry observe le schéma. La nouvelle voûte serait située dans une des zones les plus profondes de la banque.
« Combien de temps cela prendra-t-il ? »
« Vingt minutes. Le temps que les coffres soient magiquement réorganisés et transférés. Vous pouvez patienter ici ou entamer vos démarches au Service du Droit Magique pendant ce délai. »
Harry hocha la tête.
« Faites-le. Je veux que tout soit centralisé et sous votre surveillance. »
Harry s'installa à la table que le gobelin lui indiquait, où une pile de parchemins attendait déjà. Le gobelin sort une plume enchantée et la pose devant lui.
« Alors considérons ceci comme le premier acte officiel de votre nouvelle gestion. Ces documents officialisent la réactivation des coffres Potter et Black, la consolidation dans une voûte unique, ainsi que votre acceptation des frais de transfert et de sécurisation renforcée. »
Harry signa chaque parchemin avec attention, son nom s'inscrivant en lettres dorées qui pulsaient essentiellement avant de disparaître dans le papier.
Une fois la dernière signature apposée, Varnuk hocha la tête avec satisfaction, puis sortit d'un tiroir une petite boîte en obsidienne. Il l'étend lentement, révélant une clé d'argent noir, finement ciselée, dont les runes vibraient d'une lueur bleutée.
« Voici votre nouvelle clé, maître Potter. Elle donnera accès à votre voûte personnelle, désormais fusionnée et protégée par les enchantements les plus avancés de Gringotts. »
Harry prend la clé avec un mélange de curiosité et de respect. Elle était plus lourde qu'elle en avait l'air, et étrangement tiède au toucher.
« Merci, maître Varnuk. Ça me simplifiera la vie. »
Le gobelin esquisse un sourire discret.
« C'est ce que nous faisons… pour ceux qui savent honorer leur héritage. La mise en place de votre voûte prendra environ vingt minutes, le temps que les coffres soient magiquement réorganisés et transférés dans leur nouvel emplacement sécurisé. Les documents accompagnant les dons ont été temporairement placés dans le coffre 687. Cependant, ce coffre est monétaire, donc non destiné à l'archivage. Je vous conseille donc de les récupérer au plus vite. »
Harry sentit sa gorge se serrer.
« Je peux les voir ? »
« Pas ici, pas maintenant. Il faudra une autorisation spéciale. Cela relève d'un autre service. Ce que je vais vous dire est plus urgent. »
Il marque une pause, ses yeux étincelant d'un éclat métallique.
« Les tentatives d'intrusion dans vos coffres n'étaient pas de simples erreurs. Elles ont été ciblées, coordonnées… et elles ont franchi plusieurs niveaux de sécurité gobeline. Cela dépasse nos protocoles internes. »
Un frisson glacé parcourut l'échine de Harry.
« Vous devez vous rendre immédiatement au Service du Droit Magique. Ils doivent vous informer. Toute négligence pourrait entraîner de nombreuses failles de sécurité. »
Varnuk lui tendit un parchemin scellé.
« Ce document vous servira d'identification officielle. Gardez-le sur vous. »
Harry le prit sans un mot, mais son esprit était ailleurs. Une pensée le rattrapait, plus ancienne, plus intime.
« Il y a une autre chose… » murmura-t-il. « Les dettes de vie. Je ne sais pas ce que ça implique, mais je sens que ça compte. »
Le gobelin hocha lentement la tête, son expression se durcissant.
« Les dettes de vie sont des liens magiques puissants. Elles ne figurent pas dans les registres financiers, mais elles ont un poids juridique et rituel. »
Harry se redressa, et s'inquiéta.
« Et je suis censé faire quoi ? »
« Le Service des Archives Contractuelles et Pactes de Sang est compétent pour cela. Ils pourront vous aider à identifier, classer et, si nécessaire, régulariser ces dettes. Mais sachez-le, maître Potter : les dettes de vie ne s'achètent pas. Elles se payaient autrement. »
Harry acquiesça, le cœur plus lourd. Il glisse le parchemin dans sa poche intérieure, conscient que ce rendez-vous ne serait pas une simple formalité.
Notes:
Merci d’avoir lu ce chapitre jusqu’au bout ! J’espère que ce passage un peu plus long vous a permis de plonger dans l’univers complexe de Harry et de ses héritages. N’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez et à partager vos théories sur la suite. À très vite pour le prochain chapitre !
Chapter 7: Le labyrinthe administratif (Maitre Skarveth)
Summary:
Harry découvre, les dernières volontés de ses parents. Il apprend ensuite la manipulation d'un proche, et décide de reprendre ses droits et son héritage avec l’aide de Skarveth.
Notes:
Me revoilà avec un chapitre bien long et plutôt émotionnel!
Avertissements de déclenchement : Ce chapitre contient des passages sur des documents administratif, le deuil, la mort de proches, la violence psychologique et émotionnelle, l’abus familial, la manipulation, et la colère intense.
Bonne lecture à toutes et à tous.
(See the end of the chapter for more notes.)
Chapter Text
Le couloir menant au Service de Droit Magique était austère, il s'enfonçait dans les profondeurs de Gringotts, bien au-delà des zones accessibles aux clients ordinaires. L'air y était plus froid, plus dense, comme chargé d'un poids invisible. Des torches bleutées brûlaient dans des niches de pierre noire, projetant sur les murs des ombres mouvantes qui semblaient chuchoter les échos de serments anciens. Les paroisses elles-mêmes étaient couvertes de gravures : lois gobelines millénaires, phrases figées dans la pierre, avertissements muets à l'intention des imprudents. Harry ralentit sa marche en apercevant, au bout du couloir, une grande porte de bronze ornée d'un marteau et d'une balance parfaitement équilibrée. Une plaque, incrustée dans la roche, luisait d'un éclat d'argent :
"Maître Skarveth , Avocat en Droits Magiques - Service de Droit Magique , Département sorcier et demi-humain ."
(Agréé par le Bureau Central de Certification des Maîtres Gobelin – BCCMG)
Les lois magiques ne protègent que ceux qui les comprennent.
Harry fronça les sourcils. Ce n'était pas une menace. C'était un avertissement.
Le bureau de Maître Skarveth n'avait rien de chaleureux. C'était une salle circulaire, creusée dans la roche brute, où des stalactites enchantées coulaient lentement dans des pensines, créant un écho régulier qui battait comme un compte à rebours. Au centre trônait un bureau monumental, taillé dans un bloc d'onyx poli, gravé de glyphes mouvants. Derrière, un gobelin au visage sévère, aux yeux d'un cuivre profond, l'observait.
« Maître Skarveth », dit-il en se présentant sans détour. « Vous êtes Harry Potter. Je vous attendais. »
Harry s'approcha, un peu hésitant, et tendit le parchemin que Varnuk lui avait confié.
« Varnuk m'a dit que vous pourriez m'aider. Il m'a donné ceci. »
Skarveth prend le mot entre deux doigts, le déplia, et lut à voix basse :
« À Maître Skarveth, Le porteur de ce mot est le propriétaire légitime des coffres Potter et Black. Il doit être informé des tentatives d'intrusion. — Varnouk »
Skarveth reposa le billet de Varnuk sur son bureau poussa un soupire et pris la parole.
« Avant d'agir, il faut remettre les choses à plat. Les coffres, les héritages, les titres, tout cela n'a aucun sens si les fondations n'ont pas été établies. Votre situation est embrouillée, Monsieur Potter, volontairement embrouillée. »
Skarveth laissa raboter un silence lourd, puis sortit d'un tiroir à deux rouleaux massifs. Le premier sceau, de cire rouge, portait fièrement les armoiries Potter — un cerf dressé entouré d'étoiles. C'était un excellent familial, ancien et incontestable, celui que James et Lily avaient apposé de leur vivant pour garantir que les parchemins ne seraient lus qu'en temps voulu.
Mais juste au-dessus, recouvrant partiellement le blason Potter, un second sceau, violet et froid, s'imposait : le symbole du Magenmagot, une balance au-dessus de baguettes croisées. Celui-ci n'était pas un sceau d'honneur, mais une entrave. Là où la cire rouge brillait d'une magie protectrice, la cire violette vibrait d'une contrainte étouffante.
« Les testaments Potter », dit-il d'une voix glaciale. « Ils n'ont jamais été lus. »
Harry se pencha, le souffle court.
« Pourquoi ? »
Le gobelin fit claquer ses crocs dans un rictus ironique.
« Officiellement, pour des raisons de sécurité. Le Magenmagot a jugé, qu'il était dangereux de dévoiler vos héritages et les volontés de vos parents, alors que Vous-Savez-Qui venait de tomber. »
Il marque une pause, ses yeux de cuivre brillant d'un éclat méprisant.
« Personnellement, je n'accorde aucun crédit à ce genre de prétexte. Les histoires de gobelines enseignent que quand un sorcier parle de sécurité, il pense surtout à son propre pouvoir. »
Harry est croustillant.
« Donc on a caché ce que mes parents voulaient vraiment ? »
« Exactement. Et vous auriez dû attendre votre majorité sorcière pour réclamer l'ouverture de ces documents. Mais… » Skarveth tapota du bout de sa griffe la rune gobeline gravée sur le parchemin. Le sceau violet vibra, comme défié par une magie plus ancienne. « …votre situation est unique. »
Harry fronce les sourcils.
« Je n'ai même pas encore 15 ans. »
Le gobelin ricana doucement. « Ne vous méprenez pas. Ce n'est pas votre âge qui importe, mais ce que le Ministère de la Magie considère comme votre capacité légale à agir en adulte. L'année dernière, vous avez participé au Tournoi des Trois Sorciers, une compétition réservée aux sorciers majeurs. Pour le Ministère et Dumbledore, qui vous ont autorisé à concourir, cela n'aurait rien signifié en soi. Mais la Coupe de Feu, elle, n'a pas vu les choses de la même manière : les enchantements de l'artefact avaient été modifiés pour n'accepter que les élèves majeurs. Elle vous a donc envisagé comme un adulte, ce qui a entraîné votre émancipation magique. Cette émancipation annule tout veto imposé par le Magenmagot. Ainsi, aux yeux des lois anciennes, vous avez le droit de briser les sceaux sur vos documents familiaux. »
Harry cligna des yeux, abasourdi.
« Ça veut aussi dire que je peux faire mes propres choix »
« Exactement », répondit Skarveth sans détour. « Depuis l'automne dernier, vous êtes émancipé. Aux yeux des lois anciennes, vous n'êtes plus sous tutelle, vous pouvez décider par vous-même, et réclamer ce qui vous revient. »
Harry baissa les yeux vers les rouleaux scellés. Les deux canapés de cire semblaient palpiter à la lumière des torches, comme si elles respiraient encore de la magie de ses parents et du Magenmagot. Une étrange chaleur lui monte à la gorge : un mélange d'appréhension et d'une curiosité presque douloureuse.
« Je peux vraiment les ouvrir ? » exigea-t-il d'une voix hésitante.
Skarveth tapota la cire violette du sceau supérieur.
« Vous seul en avez désormais l'autorité. Le sceau du Magenmagot n’était qu’une barrière politique. Votre émancipation à l'a rendu caduc. À présent, il ne tiendra plus devant votre volonté. »
Harry relève les yeux, et cette fois il n'y avait plus de surprise dans son regard. Une résolution nouvelle s'y était allumée, comme une flamme qu'il n'avait pas encore ressentie jusque-là.
« Qu'est-ce que je dois faire ? » exigea-t-il d'une voix ferme.
Le gobelin esquisse un sourire fin, découvrant la pointe de ses crocs.
« Posez simplement votre main sur le sceau. Le sang parlera pour vous. Et souvenez-vous : à partir de cet instant, ce que vous découvrirez ne pourra plus être ignoré. »
Harry fixe les rouleaux. Pendant un instant, il sentit le poids de l'incertitude — la peur de découvrir des vérités qu'il n'était pas d'affronter. Mais presque aussitôt, une autre pensée s'imposa : ses parents avaient pris le temps de rédiger ces volontés, ils avaient prévu quelque chose pour lui. Ne pas savoir serait pire que tout.
Il serre les poings, puis hocha la tête avec assurance.
« Alors je dois le faire. Je dois savoir. »
Il tendit lentement la main, ses doigts tremblants d'abord, puis de plus en plus sûrs à mesure qu'ils approchent des sceaux. Les sceaux vibrèrent, chauffèrent, puis se brisèrent dans un éclair doré qui résonna dans toute la salle comme un coup de tonnerre.
Les testaments Potter seront ultérieurement de s'ouvrir pour la première fois depuis leur rédaction. Harry déroula lentement le premier rouleau et commença à lire.
Je soussigné, Maître Borglak , notaire de la nation gobeline agréé au Service de Droit Magique – Département sorcier et demi-humain de Gringotts, habilité à instrumenter en matière de testament international selon les accords gobelins et les lois du Magenmagot,
Atteste que le 1 8 octobre 1981 , au Service de Droit Magique – Département sorcier et demi-humain de Gringotts, M. James Fleamont Potter , né le 27 mars 1960 à St Mangouste , Royaume-Uni, en ma présence et en celle des témoins, Mme Lily Rose Potter née Evans et M. Albus Percival Wulfric Brian Dumbledore, a déclaré que le document ci-joint est son testament et qu'il en connaît le contenu, lequel a été scellé par magie de sang et enregistré dans les archives gobelines.
J'atteste, en outre, qu'en ma présence et en celle des témoins, le testateur a signé le testament à l'aide d'une plume enchantée, imprégnée de son empreinte magique, et a confirmé sa volonté sans contrainte ni altération mentale.
Les témoins et moi-même avons signé le testament, chacun apposant son empreinte magique conformément aux rites de validation gobeline.
Je me suis assuré de l'identité du testateur et des témoins désignés ci-dessus par vérification runique et lecture de l'aura magique.
Les témoins remplissaient les conditions requises selon la loi magique en vertu de laquelle j'instrumente, et ont été jugés aptes par le cercle de vérification runique.
Le testateur a désiré faire la déclaration suivante concernant la conservation de son testament : Le document original sera déposé à l'étude gobeline, une copie scellée sera remise à l'exécuteur testamentaire, et une inscription sera faite au Fichier Central des Dispositions de Dernières Volontés du Magenmagot , après rédaction du testament .
À Gringotts, Londres, le 1 8 octobre 1981
Signature : Maître Borglak
Testament international de James Fleamont Potter
Rédigé et authentifié par Borglak, Notaire Gobelin de Gringotts
Moi James Fleamont Potter , né le 27 mars 1960 à St Mangouste, Royaume-Uni, de nationalité britannique, résidant actuellement au cottage Potter, Gordrick Hollow, étant de mon plein gré et en pleine possession de mes facultés mentales et magiques, déclare ce qui suit : Ce testament a été rédigé et enregistré au Service de Droit Magique, Département sorcier et demi-humain de Gringotts, sous la supervision du notaire gobelin Borglak, conformément aux lois magiques en vigueur.
- Désignation de l'exécuteur testamentaire :
Je désigne Albus Percival Wulfric Brian Dumbledore, résidant au Château de Poudlard, Écosse, comme l'exécuteur testamentaire. Il est de ma volonté que cet exécuteur testamentaire supervise l'exécution de ce testament conformément à mes souhaits exprimés ici, avec l'assistance du Service de Droit Magique de Gringotts.
- Répartition des biens :
Je dispose de mes biens de la manière suivante :
Clause conditionnelle :
Si Lily Rose Potter née Evans me survit, je lui lègue l'intégralité de mes biens, à l'exception des jambes spécifiques spécifiquement ci-dessous.
Si Lily Rose Potter née Evans décède avant moi ou simultanément, l'ensemble de mes biens revient à mon fils, Harry James Potter, à l'exception des jambes spécifiques suivantes :
Jambes spécifiques :
À Sirius Orion Black :
- 10 000 gallons
- Mes travaux personnels de métamorphose avancée
À Remus John Lupin :
- 10 000 gallons
- Mes livres annotés sur la Défense contre les Forces du Mal
À Peter Pettigrew :
- 10 000 gallons
- Mes pièces dans la boutique Honeydukes , à Pré-au-Lard
À Frank Londubat :
- La serre botanique des Potter, située dans le Dorset
À Alice Londubat née Fortescue :
- Un ouvrage illustré de botanique magique, réalisé par mon arrière-grand-oncle Hadrian Potter
À Neville Londubat :
- Un balai-jouet enchanté
- Un sachet de graines de fleurs moldues , afin qu'il puisse partager la passion de ses parents.
- Dispositions spécifiques :
Je désigne les personnes suivantes comme tuteurs potentiels de mon fils Harry James Potter, dans l'ordre de priorité :
Je désigne les personnes suivantes comme tuteurs potentiels de mon fils Harry James Potter, dans l'ordre de priorité :
Alice Londubat née Fortescue (marraine)
Sirius Orion Black (parrain)
Rémus John Lupin
Pandora Lovegood née Malfoy
Andromeda Tonks née Black
Minerva McGonagall
Harry ne doit en aucun cas être confié aux Dursley. Je n'ai aucune confiance en leur capacité à élever correctement un enfant magique. Leur rejet du monde sorcier, leur intolérance et leur ignorance des réalités magiques constituent un danger pour le développement physique, émotionnel et magique de mon fils.
- Lois applicables :
Ce testament international est régi par les lois du Royaume-Uni, ainsi que par les statuts du Magenmagot et les accords gobelins de Gringotts. Il doit être interprété et appliqué conformément à ces lois.
- Ré vocation de tous les testaments précédents :
Je révoque par la présente tous les testaments et codicilles que j'ai pu rédiger précédemment.
- Date et signature :
Je signe ce testament international au Service de Droit Magique, Département sorcier et demi-humain de Gringotts, ce 18 octobre 1981, en présence des témoins ci-dessous, que je prie d'attester que je suis sain d'esprit, que je signe de ma propre volonté, et que je comprends pleinement les conséquences de ce testament.
Signature du testateur : James Fleamont Potter
Témoins : Lily Rose Potter née Evans et Albus Percival Wulfric Brian Dumbledore
Notaire : Maître Borglak
Une fois terminé, il posa le parchemin avec précaution et saisit le deuxième rouleau.
Je soussigné, Maître Borglak , notaire de la nation gobeline agréé au Service de Droit Magique – Département sorcier et demi-humain de Gringotts, habilité à instrumenter en matière de testament international selon les accords gobelins et les lois du Magenmagot,
Atteste que le 1 8 octobre 1981 , au Service de Droit Magique – Département sorcier et demi-humain de Gringotts, Mme. Lily Rose Potter née Evans, née le 30 janvier 1960 à Cokeworth, Royaume-Uni, en ma présence et en celle des témoins, M . James Fleamont Potter et M. Albus Percival Wulfric Brian Dumbledore, ont déclaré que le document ci-joint est son testament et qu'elle en connaît le contenu, lequel a été scellé par magie de sang et enregistré dans les archives gobelines.
J'atteste, en outre, qu'en ma présence et en celle des témoins, la testatrice a signé le testament à l'aide d'une plume enchantée, imprégnée de son empreinte magique, et a confirmé sa volonté sans contrainte ni altération mentale.
Les témoins et moi-même avons signé le testament, chacun apposant son empreinte magique conformément aux rites de validation gobeline.
Je me suis assuré de l'identité de la testatrice et des témoins désignés ci-dessus par vérification runique et lecture de l'aura magique.
Les témoins remplissaient les conditions requises selon la loi magique en vertu de laquelle j'instrumente, et ont été jugés aptes par le cercle de vérification runique.
La testatrice a désiré faire la déclaration suivante concernant la conservation de son testament : Le document original sera déposé à l'étude gobeline, une copie scellée sera remise à l'exécuteur testamentaire, et une inscription sera faite au Fichier Central des Dispositions de Dernières Volontés du Magenmagot , après rédaction du testament .
À Gringotts, Londres, le 1 8 octobre 1981
Signature : Maître Borglak
Testament international de Lily Rose Evans Potter
Rédigé et authentifié par Borglak, Notaire Gobelin de Gringotts
Moi, Lily Roses Potter née Evans, née le 30 janvier 1960 à Cokeworth, Royaume-Uni, de nationalité britannique, résidant actuellement au cottage Potter, Godric's Hollow, étant de mon plein gré et en pleine possession de mes facultés mentales et magiques, déclare ce qui suit :
Ce testament a été rédigé et enregistré au Service de Droit Magique, Département sorcier et demi-humain de Gringotts, sous la surveillance du notaire gobelin Borglak, conformément aux lois magiques en vigueur.
- Désignation de l'exécuteur testamentaire :
Je désigne Albus Percival Wulfric Brian Dumbledore, résidant au Château de Poudlard, Écosse, comme exécuteur testamentaire. Il est de ma volonté que cet exécuteur supervise l'exécution de ce testament conformément à mes souhaits, avec l'assistance du Service de Droit Magique de Gringotts.
- Répartition des biens :
Clause conditionnelle :
Si James Fleamont Potter me survit, je lui lègue l'intégralité de mes biens, à l'exception des jambes spécifiques spécifiquement ci-dessous.
Si James Fleamont Potter décède avant moi ou simultanément, l'ensemble de mes biens revient à Harry James Potter, à l'exception des jambes spécifiques suivantes :
Jambes spécifiques :
À Alice Londubat née Fortescue
- Mon herbier enchanté
- Une photo de nous deux à Poudlard, dans la serre de botanique
À Neville Londubat
- Une lettre manuscrite pour qu'il se souvienne au moins un peu de sa marraine.
- Un coffret de nécessaire à jardinage moulé afin qu'il puisse partager la passion de ses parents.
À Pétunia Dursley née Evans
- Une lettre manuscrite.
À Pandora Lovegood
- Une photo de nous en cours de soins aux créatures magiques.
- Mon journal de rêves.
À Severus Tobias Rogue
- Une photo de nous enfants dans le parc de Cokeworth.
- Une lettre manuscrite, scellée magiquement.
- Mon manuel de potions annoté.
À Minerva McGonagall
- Une photo de la promotion de Gryffondor de 1978.
- Une lettre manuscrite.
- Une broche en forme de chat.
- Dispositions spécifiques :
Je désigne les personnes suivantes comme tuteurs potentiels de mon fils Harry James Potter, dans l'ordre de priorité :
Alice Londubat née Fortescue (marraine)
Sirius Orion Black (parrain)
Rémus John Lupin
Pandora Lovegood née Malfoy
Andromeda Tonks née Black
Minerva McGonagall
Harry ne doit en aucun cas être confié aux Dursley. Je n'ai aucune confiance en leur capacité à élever correctement un enfant magique. Leur rejet du monde sorcier, leur intolérance et leur ignorance des réalités magiques constituent un danger pour le développement physique, émotionnel et magique de mon fils.
- Lois applicables :
Ce testament international est régi par les lois du Royaume-Uni, ainsi que par les statuts du Magenmagot et les accords gobelins de Gringotts. Il doit être interprété et appliqué conformément à ces lois.
- Révocation de tous les testaments précédents :
Je révoque par la présente tous les testaments et codicilles que j'ai pu rédiger précédemment.
- Date et signature :
Je signe ce testament international au Service de Droit Magique, Département sorcier et demi-humain de Gringotts, ce 18 octobre 1981, en présence des témoins ci-dessous, que je prie d'attester que je suis saine d'esprit, que je signe de ma propre volonté, et que je comprends pleinement les conséquences de ce testament.
Signature de la testatrice : Lily Evans Potter
Témoignages : James Fleamont Potter ; Albus Percival Wulfric Brian Dumbledore
Notaire : Maître Borglak
Harry inspira brusquement, la poitrine opprimée. Les torches bleuâtres de la salle dansaient sur les murs, chaque ligne du testament sonnait comme un verre dans le silence glacial. Harry porta une main à ses lèvres, tentant de retenir les larmes qui coulaient désormais librement.
Maître Skarveth, jusque-là impassible, observe avec une lueur d'attention. Sans un mot, il se pencha et sortit du tiroir deux lettres scellées : l'une ornée d'un cachet de cire vermeille estampé d'une rose, l'autre d'un cerf gravé sur une pastille d'étain. D'un geste discret, il les tendit à Harry.
« Tes parents ont souhaité que tu les aies séparément », murmura le gobelin. « Voici d'abord celle de ta mère, puis celle de ton père. »
Harry leva les yeux, chancelant entre la peine et la gratitude. Il passa un doigt sur le sceau rose, sentit la chaleur résiduelle sous la cire, et murmura un « merci » étouffé.
Tremblant, il brisa le cachet de cire vermillon. La lettre glissa de ses doigts comme un fragment de cœur maternel. Il déplie le parchemin et découvre, en écrivant fine et délicate, les premières lignes de Lily.
Mon cher Harry,
Si tu lis cette lettre, c'est que je ne suis plus là. Je suis désolée de ne plus pouvoir te serrer contre moi, essuyer tes larmes quand le monde te paraît cruel, ou t'applaudir pour chacun de tes petits exploits. J'aurais tant voulu être là pour entendre tes premiers mots, accompagner tes sourires timides, sentir la chaleur de ta main glissée dans la mienne. Chaque instant que je ne pourrai pas partager avec toi me déchire le cœur, et je regrette de ne pouvoir t'enseigner la douceur et la magie qui remplissaient nos jours.
Depuis le premier jour où je t'ai tenu dans mes bras, tu as été mon trésor le plus précieux. Tes cheveux noirs me rappellent ton père, sa force et sa malice, et tous ces moments simples que nous avons partagés à deux puis à trois. Et tes yeux verts, si intenses, si lumineux, si semblables aux miens, que j'ai parfois l'impression de me contempler dans un miroir. Ils me rappellent aussi ma propre mère, à qui j'avais moi-même emprunté ce même éclat. Je les revois briller lorsqu'on riait ensemble dans notre cottage à Godric's Hollow, tes éclats de rire résonnant comme de petites étoiles, tes gestes pleins de curiosité et de joie qui faisaient danser mon cœur. Quelle joie immense de voir en toi le reflet de nous deux. En te regardant, je retrouve ton père, moi, et l'éclat de tout l'amour qui nous a portés. Tu es le fruit de nos rires, de nos espoirs, de nos rêves tissés ensemble.
Chaque fois que je te serrerais contre moi, je murmurais de petits enchantements de protection. Des mots doux, presque des berceuses, que je confiais à ton souffle comme on confie un secret aux étoiles. Je voulais entourer ton existence d'une bulle invisible, un monde où la lumière et la douceur seraient sûrement tes compagnons fidèles. Même si je ne peux plus te tenir dans mes bras, sache que mon amour ne s'éteindra jamais. Il flottera toujours autour de toi, discret mais constant, comme un souffle protecteur, comme un chuchotement qui veille dans le silence.
Sois courageux, mon Harry. Quand l'ombre viendra te faire peur, fermer les yeux et se souvenir-toi de la chaleur de mes bras, de nos rires et de nos jeux, de la magie simple de chaque instant partagé. Cultive la bonté comme un trésor, défend tes amis avec loyauté, et n'oublie jamais ces valeurs qui font la grandeur d'un sorcier. Garde au fond de toi la flamme que nous avons allumée ensemble, même si parfois elle vacille.
Regarde le ciel la nuit : je t'observerai, un sourire dans chaque étoile. Que tes pas soient guidés par l'espoir et le courage, et que ton rire brise toujours les chaînes de la douleur. Je crois en toi, plus fort que le plus puissant des sortilèges. Je t'aime au-delà du temps, pour toujours.
T a maman, qui t'aime infiniment
Harry resta immobile, la lettre tremblait légèrement entre ses doigts. Les dansaient devant ses yeux, brouillés par les larmes qu'il n'arrivait plus à retenir les mots. Sa gorge se serra, douloureusement, comme si chaque phrase de sa mère réveillait une plaie qu'il avait toujours portée en silence.
Il passa une main fébrile sur son visage, mais les sanglots montaient trop vite. Lire ces lignes, c'était l'entendre enfin, sa voix douce résonnant dans son esprit, un murmure venu du passé qu'il n'avait jamais connu et qu'il aurait tant voulu vivre. Chaque phrase lui donnait l'impression d'un contact fragile, comme une caresse invisible venue d'un autre temps.
Quand il tomba sur les mots « Tu es le fruit de nos rires, de nos espoirs, de nos rêves tissés ensemble » , son cœur se brisa. Il aurait tout donné pour un seul de ces souvenirs, pour un instant passé à rire avec eux dans ce cottage de Godric's Hollow dont il ne gardait que des ruines en mémoire.
Il serra la lettre contre lui, comme s'il pouvait y trouver la chaleur de ses bras, l'odeur de sa peau, la douceur de son amour. Et, malgré la douleur qui le transperçait, un mince sourire naquit entre ses larmes lorsqu'il lut la dernière ligne : « Je t'aime au-delà du temps, pour toujours. »
« Moi aussi », murmura-t-il d'une voix brisée, la gorge nouée. « Moi aussi, maman »
Harry essuya ses larmes du revers de la main, inspira profondément, puis répondit avec une infinie délicatesse la lettre de sa mère avant de la ranger ; d'un geste tremblant, il tendit la main vers la seconde enveloppe, celle de son père, et l'ouvre avec une appréhension mêlée d'espoir.
Mon fils,
Si tu lis ces mots, c'est que je ne suis plus là pour t'accompagner sur ton chemin. J'aurais tant voulu te voir courir dans le jardin, une petite balle de Quidditch dans les mains, et t'apprendre à voler avant même de marcher droit. J'aurais voulu t'applaudir à chaque chute, à chaque victoire, à chaque éclat de rire. Rien ne m'aurait rendu plus fier que d'être ton père au quotidien.
Depuis la première seconde où je t'ai tenu, j'ai su que ma vie avait trouvé son sens. Tes cheveux noirs, en bataille, me rappellent les miens, mais aussi le feu, la force et la malice qui courent dans nos veines. Et tes yeux, ces yeux verts, héritages de ta mère, sont comme des éclats de lumière dans la nuit. Quand je plongeais dans ton regard, j'avais l'impression de voir le monde entier, rempli d'avenir et d'espoir. Tu es le plus beau mélange de ta mère et de moi, la preuve vivante de notre amour et de nos rêves.
J'aurais tant voulu être là pour t'apprendre à lancer ton premier sortilège, pour te montrer comment rire même au milieu du danger, pour te rappeler que l'audace peut éclairer les ténèbres. J'aurais voulu marcher à tes côtés, baguette à la main, prêt à défendre chacun de tes pas. Mais même si je ne peux plus le faire de chair et d'os, sache que je serai toujours là, dans ton courage, dans ton rire, dans chaque éclat de lumière qui brise l'ombre autour de toi.
Harry, sois fort, mais n'oublie pas d'être juste. Sois audacieux, mais garde toujours ton cœur ouvert. Aime tes amis comme une famille, et protège-les comme je t'aurais protégé, jusqu'au bout. Tu porteras peut-être de lourdes charges, mais souviens-toi : tu n'es jamais seul. Ta mère et moi veillons sur toi, comme deux étoiles qui ne s'éteindront jamais.
Quand tu lèveras les yeux vers le ciel, cherche-moi dans le vent qui joue avec tes cheveux, dans les étoiles filantes qui brillent comme des balais lancés à toute vitesse. Je serai là, à rire avec toi, à t'encourager, à croire en toi plus que tout.
Je t'aime, mon fils. Plus que les plus grands exploits, plus que la gloire ou les victoires, tu es et tu seras toujours ma plus belle réussite.
Ton père, qui veillera toujours sur toi.
Chaque phrase résonnait encore en lui, emplissant le silence d'une chaleur douloureuse et douce à la fois. Pour la première fois, il n'entendait pas parler de James comme d'un héros tombé, ni comme d'un souvenir raconté par d'autres. Là, c'était son père qui lui parlait, directement, avec des mots simples, remplis d'amour et de rêves jamais vécus.
Ses yeux se brouillèrent à nouveau. Ce qu'il regrettait le plus, ce n'était pas l'absence d'un protecteur, mais celle d'un compagnon de vie, d'un père qui aurait ri à ses côtés, qui l'aurait encouragé, qui aurait été là pour toutes ces petites choses du quotidien.
Il serra la lettre contre sa poitrine, la respirante comme pour en imprégner son cœur.
« Merci, papa » soufflé-t-il dans un murmure brisé.
Et, pendant un instant, Harry crut sentir une présence invisible, légère, comme un rire porté par le vent, qui veillait vraiment sur lui.
Harry resta un long moment silencieux, les lettres de ses parents serrées contre sa poitrine. La chaleur de leurs mots, la présence invisible de leur amour, lui donna à la fois force et vertige. Il laissa ses émotions couler, des larmes solitaires glissant sur ses joues, le cœur battant comme jamais auparavant.
Skarveth attendit patiemment, immobile dans son coin, les yeux de cuivre fixant Harry avec une patience infinie. Le gobelin ne prononça pas un mot, laissant le jeune sorcier se recueillir, comme s'il savait que ce moment était nécessaire pour qu'il reprenne pleinement conscience de ce qu'il avait perdu et de ce qu'il devait maintenant affronter.
Quand Harry inspira enfin profondément, séchant ses yeux du revers de sa manche, il sentit un poids se lever de ses épaules. Il posa délicatement les lettres sur le bureau, les rangeant avec un respect presque religieux.
« Je suis prêt », murmura-t-il, la voix encore tremblante mais ferme.
Skarveth hocha lentement la tête, puis se leva. Ses pas claquaient contre la pierre tandis qu'il ouvrait une armoire verrouillée par des runes de métal sombre. Il en sortit un immense registre relié en peau de vouivre, dont les pages bruissaient d'une énergie contenue, il l'ouvre à une page marquée d'un fil doré, et tapota les lignes du doigt.
« Très bien, monsieur Potter. Alors parlons maintenant de ce qui s'est passé juste après la disparition de vos parents. Au cours des quatorze dernières années, il y a eu trois tentatives d'intrusion dans vos coffres, monsieur Potter. Toutes ont été repoussées. Mais leur existence pose un problème juridique grave. »
Harry se pencha légèrement en avant, le cœur battant.
« Trois ? Quand ? »
« La première, le 1er novembre 1981. Le lendemain de la mort de vos parents. » La voix de Skarveth résonnait dans la salle, lourde comme un verdict.
« La deuxième, le 15 novembre de la même année. Deux semaines plus tard.
Et la troisième, le 1er août 1991. Le jour de votre retour dans le monde magique. »
Harry fronça les sourcils, il sentit ses mains devenir moites.
« Vous avez pu identifier qui a tenté d'entrer ? »
Skarveth leva sur lui ses yeux brillants, avant d'ouvrir le registre à une page scellée d'un ruban rouge sombre.
« Oui. Le même nom, à chaque fois. »
Un silence terrible s'installe, et il prononça lentement :
« Albus Percival Wulfric Brian Dumbledore. »
Harry cligna des yeux, incrédule.
« Dumbledore ? Mais… il… pourquoi ? »
« La première tentative, le 1er novembre 1981, » dit Skarveth en consultant ses notes, « il a tenté de retirer des fonds du coffre Potter et de consulter les grimoires familiaux. Il n'a pas suivi la procédure gobeline. Il n'a présenté ni mandat, ni preuve de tutelle magique. Il a été repoussé. »
Harry déjà à fleur de peau sentit une colère aigre monter en lui.
« Et les autres fois ? »
« Le 15 novembre 1981, il est revenu. Cette fois, il s'est présenté comme votre gardien magique, affirmant agir en votre nom. Il a tenté d'accéder aux coffres Potter et Black. »
Harry fronça les sourcils, hésitant.
« Attendez… un gardien magique ? C'est quoi exactement ? »
Skarveth se redressa, son regard brillant d'une dureté implacable.
« Un gardien magique, monsieur Potter, est celui qui détient l'autorité légale et magique sur l'éducation, la protection et l'héritage d'un mineur sorcier orphelin. C'est lui qui doit veiller à l'apprentissage des bases de la magie avant Poudlard, protéger l'enfant des abus, veiller à ce qu'il connaisse ses droits, et l'accompagner dans ses premières maturations magiques. »
Harry serre les poings.
« Mais je n'ai rien eu de tout ça. J'ai découvert que j'étais un sorcier seulement à onze ans, par une lettre ! Avant ça… » Il hésite, avala difficilement sa salive. « Avant ça, j'étais traité comme un moins que rien chez mon oncle et ma tante. »
Skarveth pencha la tête, ses yeux de cuivre brillant d'un éclat dur.
« Alors sachez ceci, monsieur Potter : du point de vue gobelin, celui qui se déclare gardien magique d'un héritier et permet cela a failli à tous ses devoirs. »
Harry sentit son ventre se serrer.
« Vous voulez dire que Dumbledore savait que je vivais comme ça ? » exigea-t-il, d'une voix étranglée entre colère et espoir fou qu'il ait tort.
Le gobelin le fixa longuement.
« Non. » Sa voix était nette, tranchante. « Je ne crois pas qu'il savait. Pour une raison simple : les sorciers n'ont pas la même conception que nous. Pour un gobelin, un enfant doit être élevé avec respect, conscience de son héritage et formation magique. Pour les moules, les enfants doivent être bien traités et soignés correctement. Pour un sorcier comme Dumbledore… il suffit qu'il soit 'en sécurité'. Peu importe qu'il grandisse dans l'ignorance ou même la souffrance, du moment que sa vie n'est pas menacée directement. La longévité de votre peuple fige votre moral. Les sorciers s'accrochent à leurs coutumes comme à des chaînes, et ce qui, chez les moldus, a disparu depuis l'époque victorienne, demeure encore bien d'actualité dans vos lois. »
Harry se figea, ses yeux s'emplissant de fureur.
« En sécurité ?! » cracha-t-il, la voix brisée. « J'ai dormi dans un placard jusqu'à mes onze ans ! J'étais battu, affamé, traité comme un parasite ! Et il a osé se dire mon gardien ?! »
Il se remémora alors les mots de Dumbledore, prononcés avec ce calme froid qui l'avait toujours mis mal à l'aise : « Je comprends que tu ne les apprécies pas, Harry, mais rester chez les Dursley est la meilleure chose pour toi, là-bas tu es en sécurité. »
Harry sentit sa colère monter davantage. Cette sécurité dont parlait Dumbledore n'avait été que prison, humiliation et solitude. Les promesses vides résonnaient maintenant comme un mensonge rétentant. Chaque mot qu'il avait entendu de la bouche de ce soi-disant protecteur prenait un goût amer.
« Protéger… » murmura-t-il entre ses dents serrées. « Comme ça ? En me traitant comme un moins que rien ? »
Sa poitrine se gonfle d'une rage sourde, mélange de douleur, de trahison et d'injustice. Chaque phrase qu'avait prononcé le gobelin frappait plus fort encore, révélant l'ampleur du mépris que Dumbledore avait affiché, même involontairement, pour son enfance. Skarveth referma sèchement le registre devant lui.
« Voilà la différence, monsieur Potter. Pour nous, ce qu'il a fait est une trahison. Pour lui, ce n'était qu'un compromis. Mais dans les deux cas, vous avez été sacrifié. »
Harry tremblait, partagé entre l'envie de pleurer et celle de tout briser dans ce bureau.
Il n'avait jamais ressenti une telle colère. Pas seulement contre Dumbledore, mais aussi contre ce monde sorcier qui semblait considérer son enfance comme un détail insignifiant.
Skarveth tapota du bout de ses griffes sur le parchemin posé devant lui, le claquement sec résonnant dans le bureau.
« Votre réaction est légitime, monsieur Potter. Mais sachez que cette affaire n'est pas seulement une blessure personnelle, elle est aussi une question de pouvoir. »
Harry fronça les sourcils, encore tremblant de rage.
« De pouvoir ? »
Le gobelin eut un rictus qui découvrit ses dents pointues.
« Dumbledore n'est pas obligatoirement votre gardien magique. Il occupe également votre place au Magenmagot, il a réussi à usurper cette position grâce à une procuration temporaire que votre père lui avait confiée en temps de guerre, pour la gestion de certaines affaires Potter. Mais cette procuration aurait dû expirer à la mort de James Potter. Ou, par un savant mélange de réputation, de mensonges tacites et de silence, il a laissé tout le monde croire qu'il était le protecteur de l'Enfant qui a survécu. »
Harry Blêmit, son cœur battant à tout rompre.
« Il… il vole ma voix ? Celle de ma famille. »
« Depuis des années », confirme le gobelin. Son ton se fit plus grave encore.
« Et ce n'est pas tout. Grâce à son statut de Manitou Suprême, il a exercé une pression pour sceller les testaments de James et Lily Potter. »
Harry se redressa brusquement.
« C'est lui qui a fait sceller les testaments de mes parents ? Mais pourquoi ?! »
Un rictus cruel et sans joie se dessina sur les lèvres de Skarveth.
« Parce qu'il savait que vos parents y avaient laissé des instructions, des vérités, et des héritages qui lui auraient échappé. Tant que vous étiez un enfant ignorant vos droits, tant que les testaments restaient hors de votre portée, son contrôle demeurait absolu. »
Harry sentit une rage glaciale se répandre dans ses veines. Il avait l'impression qu'un étau se resserrait sur lui. Skarveth poursuivit, implacable :
« Mais soyez heureux, monsieur Potter, qu'il ne connaisse que votre titre de Lord Potter. S'il avait eu vent des autres lignées que vous portez, sa mainmise sur le monde sorcier serait déjà totale. »
Harry se redressa sur sa chaise, les poings croustillants sur les accoudoirs.
« Oh, génial… » murmura-t-il, la voix tremblante mais empreinte d'un cynisme américain. « Ainsi, Dumbledore, en plus de jouer les gentils mentors, a trouvé le moyen sûr de verrouiller les testaments de mes parents, pour mon bien. Parce qu'évidemment, un enfant orphelin ne doit jamais savoir ce qu'il lui revient de droit, hein ? Je suis ravi d'apprendre que mon ignorance lui servait d'outil. »
Il laissa échapper à un soupir chargé d'amertume, les yeux brûlants d'indignation. Skarveth incline légèrement la tête.
« Vous avez deux options, monsieur Potter. Nous pouvons lancer une procédure officielle pour dénoncer cette usurpation, ce qui exposera publiquement Dumbledore. Mais les sorciers sont lents, faibles, et incitent à pardonner à leurs. » Son sourire est devenu carnassier. « Ou bien, nous pouvons l'affaiblir dans l'ombre. Le dépouiller de ses leviers un à un. Révéler la vérité au moment opportun, quand son image ne sera plus qu'une coquille vide. »
Harry leva les yeux vers lui, le souffle court, la mâchoire serrée.
« Vous serez à mes côtés pour ça, n'est-ce pas ? »
« C'est notre devoir, en tant que vos représentants », a répondu Skarveth sans ciller. « Mais la décision finale vous appartient. »
Harry se passa une main tremblante sur le visage. Tout bouillonnait en lui : colère, trahison, douleur. Mais au milieu du tumulte, une pensée froide, limpide, s'impose. Il se redressa brusquement, le regard flamboyant de colère.
« Très bien. Alors faisons-le à votre manière. Mais qu'il n'y ait aucun doute, Skarveth : Dumbledore a volé ma voix. Il a enfermé les volontés de mes parents. Il s'est servi de mon nom pour s'élever encore plus haut… » Les yeux verts de Harry s'éteignaient d'une lueur glaciale. « Alors je vais l'abattre. Pas au grand jour. Pas avec des crises et des accusations qu'il pourrait retourner contre moi. Non. Dans l'ombre. Lentement. Il ne s'en sortira pas indemne. »
Un sourire carnassier étira les lèvres du gobelin.
« Voilà une décision… gobeline. »
Harry planta son regard dans celui de Skarveth.
« Je veux tout reprendre. Mes titres. Ma voix Et quand il ne lui restera plus rien alors il saura ce que ça fait. »
Le gobelin hocha gravement la tête.
« Dans ce cas, monsieur Potter, nous allons ouvrir un dossier. Et chaque mouvement de Dumbledore sera scruté, chaque abus de pouvoir noté. Mais si vous souhaitez aller plus loin, nous pouvons agir dans l'ombre : alliances secrètes, vérités distillées aux bonnes oreilles, appuis invisibles que le vieux mage ne soupçonnera jamais. »
Harry inspire profondément. Pour la première fois, il ne se sentait plus comme une victime ballotée, il avait un mais qu'il avait choisi.
« Dites-moi comment détruire Dumbledore. Mais sans qu'il ne sache que c'est moi, pas avant qu'il ne soit trop tard. »
Skarveth montra ses dents pointues dans un rictus approbateur.
« Alors, monsieur Potter, il faut penser en seigneur, non plus en élève. Votre première tâche, simple en apparence mais cruciale : récolter des preuves. Tout ce qui peut être écrit, enregistré ou conservé doit l'être. Gringotts assurera la sauvegarde, mais vous ne pouvez pas vous limiter aux archives de la banque. »
Il fit un pas vers la table, où des documents poussiéreux étaient étalés. « Vous commencez chez votre tante. Dans les cartons oubliés et les lettres anciennes se cachent probablement des indices, des erreurs, des négligences, et peut-être même des abus que Dumbledore a tolérés ou commis. Chaque détail compte. »
Skarveth pose sa main griffue sur une fiole contenant un liquide scintillant. « Ensuite, vous irez à Sainte Mangouste. Vous devrez y faire plusieurs examens pour démontrer les dangers auxquels vous avez été exposé, et comment certains choix soi-disant bienveillants se sont révélés maladroits, voire négligents. Ces preuves viendront entacher l'histoire officielle que Dumbledore aime raconter à votre sujet. »
Le gobelin s'assit, croisant ses bras. « En parallèle, vous devrez revendiquer vos seigneuries. Après tout, vous êtes majeur, elles vous appartiennent. Mais il vous faudra apprendre à devenir un véritable seigneur. Ce n'est pas qu'une question de titres ou de richesse, mais de responsabilité et de discernement. Pour l'instant, laissez à Dumbledore une illusion de contrôle. Apprenez et formez-vous dans l'ombre, car vous ne pourrez revendiquer pleinement vos sièges au Magenmagot qu'à dix-sept ans, et vous devrez être prêt à agir le moment venu. »
Skarveth a sorti plusieurs fioles semblables à la première. « Chaque souvenir de danger, chaque épreuve que vous avez vécue, vous les déposez dans ces fioles. Ces souvenirs seront le témoignage vivant de vos souffrances. Et lorsque viendra le moment, vous déterrerez toutes ses fautes, dévoilerez sa trahison au monde, et il ne restera rien de l'homme que tout le monde croyait sage et invincible. »
Le gobelin s'affaira avec une précision presque mécanique, copiant les souvenirs dans des fioles étincelantes. Chaque image, chaque sensation, chaque humiliation subie chez les Dursley, les moqueries de Dudley, l'indifférence cruelle d'Oncle Vernon, la froideur de Tante Pétunia, se déversaient dans le verre. Mais ce n'étaient pas seulement ces années d'oppression qui étaient capturées. Les moments de terreur à Poudlard s'y inscrivaient aussi : la première confrontation avec un Voldemort lors de sa première année, le sifflement du Basilic derrière la porte de la Chambre des Secrets, le frisson glacial des détraqueurs, le souffle brûlant du dragon, le rire sadique du cimetière. Tout était là, fragile et solide à la fois, les fioles attendant de révéler leur poids. Harry sentait toujours la colère bouillonner en lui, mais elle était désormais structurée, transformée en une détermination froide et méthodique.
Skarveth s'approche, ses yeux de cuivre brillant d'un éclat intense.
« J'ai déjà pris rendez-vous pour vous auprès de certains maîtres », annonce-t-il. « Vous commencezez par Maître Zarnok, l'Archiviste des Pactes et Serments Magiques. Il vous donnera accès aux alliances entre familles nobles, afin que vous sachiez qui sont vos alliés et de qui vous devez vous méfier. »
« Ensuite », poursuivit-il, « vous irez voir Maître Thargrin, Conservateur des Domaines Magiques. Il vous aidera à organiser un lieu où vous serez réellement en sécurité, un espace digne de votre rang, à l'abri de toute menace. Enfin, Maîtresse Ysildra, Prêtresse des Rites Ancestraux, accomplira avec vous le rituel de réclamation officielle de vos lignées, donnant force et légitimité à vos noms et à vos droits. »
Le gobelin marqua une pause, le regard perçant Harry.
« D'autres gobelins interviendront également, mais chaque rencontre se fera en temps et en heure. Vous serez guidé pas à pas. Rien ne sera laissé au hasard, chaque action a son importance. »
Harry inspire profondément. Pour la première fois depuis des années, il ne se sentait plus victime du destin. Chaque souvenir enfermé dans ces fioles, chaque étape à venir, formait un plan clair. Le poids de son passé n'était plus une chaîne, mais une arme. Et lorsqu'il serait prêt, chaque injustice subie trouverait sa réponse.
Notes:
Je tiens à vous remercier sincèrement d'avoir pris le temps de lire ce chapitre, j’espère que vous l'avez aimé et que vous avez ressenti toutes les émotions d’Harry à travers ses découvertes et ses choix.
Le rythme de parution des chapitres risque de ralentir avec la rentrée, mais je ferai de mon mieux pour que ce ne soit pas le cas. À très vite.
Chapter 8: Le labyrinthe administratif (Maitre Zarnok)
Summary:
Harry découvre les contrats et les alliances de ses lignées.
Notes:
Bonjour, me revoilà enfin!
Ce chapitre explore des thématiques lourdes autour des liens forcés, de l’absence de consentement et du poids des responsabilités héritées.
Je vous souhaite une excellente lecture à toutes et à tous
(See the end of the chapter for more notes.)
Chapter Text
Les marches de marbre noir résonnaient sous ses pas. Dans les entrailles de Gringotts, là où peu d’humains avaient mis les pieds, Harry avançait d’un pas ferme mais inquiet. L’air était plus froid qu’au niveau des coffres, et les torches fixées aux murs diffusaient une flamme verdâtre qui semblait avaler la lumière plutôt que l’offrir.
Au détour d’un couloir, il arriva devant une lourde porte de bronze. Sur une plaque, des lettres finement ciselées scintillaient :
"Maître Zarnok, Archiviste des Pactes et Serments Magiques– Service des Archives Contrats et Pactes de Sang, Département sorcier et demi-humain"
(Agréé par le Bureau Central de Certification des Maîtres Gobelin– B.C.C.M.G.)
La pièce était immense, circulaire, avec des rayonnages s’élevant à perte de vue, chargés de grimoires reliés de cuir et de rouleaux scellés par magie. Au centre, derrière un bureau de fer sombre orné de griffes incrustées de pierres précieuses, un gobelin à la barbe argentée leva les yeux. Ses prunelles d’ambre semblaient percer jusqu’à l’âme.
« Harry James Potter », dit Maître Zarnok d’une voix grave, presque rocailleuse. « Je vous attendais. Ici, le sang parle. Ce que vous apprendrez ne peut être contesté par aucun sorcier, ni par aucun tribunal. La magie elle-même dicte les vérités que je vais faire surgir. »
Harry hocha la tête.
« Comment cela va-t-il se passer ? »
« Vous déposerez une goutte de votre sang sur le sceau ancestral. Par lui, vos lignées parleront. Les contrats de mariage, les dettes de vie, les alliances et les querelles de sang seront rappelés. Vous verrez la toile tissée depuis des siècles dans laquelle votre existence est enchâssée. »
Sur un plateau de pierre marqué du sceau de Gringotts reposait une dague runique. Harry incisa son doigt et laissa tomber une goutte de sang sur le sceau. Aussitôt, celui-ci s’illumina et les livres frémirent dans leurs rayonnages.
Zarnok récita d’une voix lente et solennelle :
« Que s’ouvrent les archives. Que se lèvent les contrats oubliés. Que le sang des lignées Potter, Peverell, Rycroft, Vallenthorne, Aldwych, Gryffondor, Serpentard et Gaunt se manifeste. »
Un cercle de lumière se dressa, projetant devant Harry des parchemins éthérés, chacun marqué du sceau d’une famille.
Zarnok effleura les sceaux d’un geste précis de ses griffes. Les runes s’illuminèrent d’un éclat pâle et les parchemins, chargés de siècles de magie et de serments, flottèrent devant Harry.
« Commençons par les contrats de mariage, » annonça Zarnok, sa voix grave résonnant dans la pièce.
Harry leva un sourcil.
« Ah oui, parce que ce que je voulais, moi, c’était me marier à quinze ans, » dit-il en croisant les bras.
Le gobelin ne montra aucune émotion et désigna le premier parchemin qui s’éleva au-dessus du sol.
« Les Potter, » commença-t-il, « cette lignée a plusieurs contrats de fiançailles encore actifs. Le premier, passé il y a plus de deux siècles avec la lignée Londubat, visait à consolider l’alliance entre les familles influentes. Ce contrat n’est pas actif car aucun descendant de sexe opposé n’est disponible et non marié. Le second, a été établi il y a une centaine d’années pour renforcer les liens avec la maison Patil. La magie a établi Padma Patil comme votre fiancée. »
Harry cligna des yeux, stupéfait.
« Quoi ? »
Sans lui prêter la moindre attention, Zarnok fit un geste précis et un deuxième parchemin flotta dans les airs.
« Les Peverell, », continua Zarnok, « avaient établi deux contrats : le premier, avec les Ollivander, cherchait à sécuriser la création d’artéfacts. Ce contrat n’est pas actif car aucun descendant de sexe opposé n’est disponible et non marié. Le second contrat existe avec les Brocklehurst, il a été conçu pour maintenir les alliances anciennes et protéger les secrets des Peverell. La magie a établi Mandy Brocklehurst, comme votre fiancée. »
Harry grimaça et fit un geste d’exaspération.
« Je vais devoir apprendre une liste de noms par cœur, c’est ça ? »
Peu impressionné par le ton sarcastique de Harry, le gobelin désigna le parchemin suivant qui s’éleva majestueusement.
« Rycroft, » continua Zarnok. « Un contrat avec les Bole, destiné à garantir la continuité de la lignée et à sécuriser les terres et propriétés associées. Ce contrat est actif et Amanda Bole est établie comme votre fiancée. »
Harry se massa le visage et marmonna :
« Très bien, donc Padma, Mandy, Amanda, ça commence à faire beaucoup. »
Zarnok fit flotter un autre parchemin.
« Vallenthorne, » annonça-t-il. « Contrat avec les Greengrass, destiné à unir deux maisons menacées par des conflits internes et extérieurs. Daphné Greengrass est votre fiancée. »
Harry soupira profondément. « Quatre fiancées, je commence à avoir une idée du chaos à venir. »
Le gobelin eut un sourire goguenard et désigna un parchemin plus volumineux.
« Aldwych, » dit-il. « Contrat avec les Carrow signés pour fusionner des terres. Ce contrat est actif. Flora et Hestia sont vos fiancées, car elles sont des jumelles magiques, la magie les considère comme une seule entité. Donc vous serez liés aux deux simultanément. Leur union avec vous sera particulière et régie par des sorts protecteurs très anciens. »
Harry laissa échapper un long grognement. « Deux pour le prix d’une, simple et pratique. »
« La magie ne s’encombre pas de vos définitions humaines. Elle juge selon ses propres critères. » dit Zarnok avant de continuer avec les parchemins restants.
« Attendez, », dit Harry, « pourquoi Flora et Hestia sont considérées comme un seul être ? Et pas Parvati et Padma, par exemple ? »
Zarnok inclina la tête, grave.
« Dans de très rares cas, certains jumeaux sont des jumeaux magiques. Leur noyau magique est lié de manière profonde. Les séparer trop longtemps ou tenter de les considérer individuellement pourrait les affaiblir, voire les tuer à petit feu. La magie a analysé leur essence et a déterminé qu’elles doivent être traitées comme une seule entité pour protéger à la fois leur vie et votre lignée. »
Harry inspira profondément, cligna des yeux, et hocha lentement la tête.
« D’accord, je crois que je comprends, elles sont inséparables, si on ne veut pas risquer leurs santés. »
Le gobelin fixa Harry avec sérieux, puis continua son énumération.
« Gryffondor possède un contrat avec les Poufsouffle, mais il n’est pas actif car aucun descendant de sexe opposé n’est disponible et non marié. Serpentard ne possède aucun contrat. Et enfin la lignée Gaunt a deux contrats. Un avec les Malfoy, mais il n’est pas actif pour la même raison. Et un second contrat est avec les Parkinson, il est actif, Pansy Parkinson est votre fiancée. »
Harry resta figé un moment. Sept noms, dont certains totalement inattendus, résonnaient désormais dans ses oreilles.
« Et pour les maisons qui n’ont pas de contrat actif, comme Serpentard ou Gryffondor, je suppose que je n’ai rien à faire, n’est-ce pas ? »
Zarnok hocha la tête lentement. « Pas exactement, monsieur Potter, lorsque la magie impose la polygamie, elle peut considérer que vous devez également désigner des fiancées pour ces lignées. La magie ne laisse aucun vide dans le réseau des alliances anciennes. Si une maison sans contrat actif est concernée, des fiancées deviendront les représentantes de ces lignées et garantiront la continuité des obligations magiques et légales. »
Harry cligna des yeux et murmura. « Très bien, donc en plus de mes fiancées actuelles, je vais devoir en ajouter encore deux. Génial. »
Zarnok répondit avec un calme solennel. « Comprenez ceci, monsieur Potter, la société sorcière n’est pas bâtie sur des individus, mais sur des lignées. Chaque famille est comme une flamme. Si elle s’éteint, tout ce qu’elle portait, traditions, artefacts, magie ancestrale, disparaît à jamais. Le rôle des contrats matrimoniaux n’est pas romantique, il est politique et magique. »
Harry plissa les yeux. « Donc vous dites que le mariage n’a rien à voir avec l’amour ? »
Zarnok ricana doucement, découvrant ses dents pointues.
« L’amour est une invention humaine, pas une nécessité magique. Les mariages de l’aristocratie sorcière sont avant tout des pactes de continuité. Certains sorciers ont trouvé l’amour malgré ces contrats, d’autres s’en sont contentés. La magie, elle, ne s’intéresse qu’à une seule chose : la pérennité des lignées. »
Il se leva et fit quelques pas, observant les parchemins qui tourbillonnaient autour de lui. « Comment est-ce que je suis censé choisir ces deux autres fiancées ? Il n’y a aucun contrat actif pour ces maisons, je dois juste choisir au hasard et prier pour que ça colle ? »
« Pour ces maisons sans contrat actif, la sélection des fiancées doit respecter l’équilibre des lignées. La magie détectera et imposera donc les choix adéquats pour ces fiancées supplémentaires. »
Le gobelin sortit une petite dague en or ornée de runes anciennes. Il lui coupa légèrement le doigt et laissa tomber une goutte de son sang sur un parchemin écarlate. La goutte disparut et, en quelques secondes, des lettres dorées et tremblantes apparurent à la surface, formant deux noms, Lavinia Rosier pour Gryffondor et Célestine Burke pour Serpentard.
Harry s’approcha et lut les noms, bouche bée. Les lettres semblaient vibrer légèrement, comme si la magie elle-même confirmait la désignation.
Harry se figea, le parchemin tremblant légèrement entre ses mains. « Rosier et Burke, ce ne sont pas des familles de Mangemorts ? »
Le gobelin hocha lentement la tête, les yeux impassibles et fixa Harry comme s’il voyait au‑delà des apparences. « Peu importe ce que leurs familles pourraient dire ou penser, monsieur Potter. La magie a décidé. Les Rosier, les Burke, leurs voix, leurs objections, leurs querelles, tout cela est nul. La décision émane de la magie elle-même. Ces fiancées sont désormais liées à vous, et il n’y a aucune contestation possible. »
Harry laissa échapper un long souffle, une part de lui frissonnant à l’idée de devoir gérer des Mangemorts, en plus de toutes ses autres obligations familiales.
Harry resta un moment figé, le parchemin entre les mains, et murmura pour lui-même : « Comment est-ce même possible que la magie décide de tout à ma place ? Que des familles entières, n’aient aucun mot à dire sur les mariages de leurs filles ? »
Zarnok observa Harry avec gravité. Il fit glisser une griffe sur un schéma lumineux. Plusieurs blasons s’illuminèrent, reliés par des fils dorés.
« Dans des cas rares, lorsque plusieurs héritages se réunissent en une même personne, la magie peut imposer la polyandrie ou la polygamie. Vous n’êtes pas le premier. Dans les archives, nous avons trace de trois cas célèbres. »
Il leva trois doigts crochus.
« Cassian de Beaulieu au XIIe siècle, héritier de quatre maisons en ruine. La magie lui imposa quatre épouses. Il sauva chaque lignée, mais les guerres intestines entre ses descendants détruisirent la moitié de ses domaines. Eleanora de Trevelyan au XVe siècle, courte période pendant laquelle les femmes ont eut le droit de devenir matriarches, elle était l’unique héritière de cinq lignées majeures. Elle prit un mari pour chacune de ses maisons. Elle gouverna d’une main de fer et conserva la stabilité de toutes. Ses enfants furent s’éparpillèrent dans le monde magique, mais chaque lignée survécut. Enfin, Septimus Murphy au XVIIe siècle, à qui la magie imposa trois fiancées de familles rivales. Il refusa, et la magie l’attaqua. Il perdit sa magie, ses titres, et mourut sans héritier. Ses maisons s’éteignirent à jamais. »
Harry serra les poings.
« C’est donc définitif ? »
Zarnok s’inclina légèrement.
« Vous avez toujours le choix, monsieur Potter. Mais la magie est une force plus ancienne et plus impitoyable que la volonté humaine. Ceux qui ont refusé l’ont payé d’un prix terrible. Ceux qui ont accepté ont bâti des empires ou des tragédies. »
Harry reprit la parole.
« Et le reste du monde sorcier, il en pense quoi ? »
Zarnok haussa les épaules.
« Le commun des sorciers aime se bercer d’illusions romantiques. Ils vous jugeront selon ce qu’ils croient voir. Certains vous envieront. D’autres vous mépriseront. Mais l’aristocratie, elle, comprendra. Dans leurs yeux, vous ne serez pas un adolescent débordé par des fiancées imposées. Vous serez un pilier politique, le garant de plusieurs maisons prestigieuses. Un joueur majeur dans la survie même de la société magique. »
Il marqua une pause, puis ajouta :
« C’est donc pour cela que vous devrez choisir avec soin vos alliances, vos confidences et vos véritables attachements. »
Le gobelin claqua des doigts et un rouleau de loi apparut.
« Devant le Magenmagot, les unions imposées par la magie sont considérées comme légales, nécessaires, et indiscutables. Aucun tribunal sorcier ne peut rompre un contrat scellé par la magie elle-même. »
Harry laissa échapper un long souffle, la tête encore bourdonnante de tout ce qu’il venait d’apprendre. Il sentit le poids de la responsabilité retomber sur ses épaules, la gravité de la situation devenant de plus en plus tangible. La magie, impassible et absolue, avait parlé, et il n’y avait pas de place pour les négociations humaines.
Le gobelin montra alors les parchemins du bout de ses griffes.
« Ces contrats ne sont pas de simples reliques. Ils sont vivants. Ils exigent d’être honorés. Pour apaiser la magie, il faudra produire au moins un descendant par maison. »
Harry éclata d’un rire sec, presque amer.
« Oui, bien sûr, en pleine guerre, je n’ai rien de mieux à faire que de produire des descendants ! Formidable stratégie ! »
Zarnok, impassible, hocha la tête.
« La magie ne se préoccupe pas des guerres humaines. Elle ne pense qu’aux lignées, aux serments et à l’équilibre ancien. »
Harry se passa une main sur le visage.
« Donc, pour résumer : j’ai neuf fiancées et je dois avoir un héritier pour chacune si je veux conserver ma vie et ma magie. Tout ça en pleine guerre contre Voldemort. »
« Exact, » répondit Zarnok avec un sourire carnassier. « Bienvenue dans l’âge adulte, monsieur Potter. »
Harry lança un regard noir au gobelin.
Zarnok laissa échapper un léger ricanement guttural et fit glisser une griffe sur un schéma lumineux, projetant des glyphes et des symboles dansants autour d’eux.
« Avant de parler de vos maisons plus particulièrement, » commença-t-il, « il faut que vous compreniez la nature exacte de ces contrats. Ce ne sont pas de simples parchemins. Chaque document est un amalgame de droit sorcier, de magie familiale et de protections runiques. Ils régissent non seulement le mariage, mais aussi la gestion de l’héritage, les obligations de chaque lignée et parfois même des engagements magiques complexes. »
Harry fronça les sourcils.
« Des engagements magiques, c’est à dire ? »
Zarnok s’éclaircit la voix avant de continuer.
« Par exemple : un contrat peut imposer que les héritiers de chaque maison protègent certains artefacts ou connaissances familiales, maintiennent la pureté d’une lignée, ou transmettent un savoir particulier à chaque génération. Il peut aussi inclure des clauses de protection magique : si l’une des parties viole le pacte, des runes activent des enchantements de rappel ou d’avertissement. »
Il fit apparaître un parchemin flottant devant Harry.
« Prenons en modèle le pacte entre la maison Potter et la maison Patil. »
Contrat de Fiançailles Magiques – Lignées Potter et Patil
Rédigé et authentifié selon les accords gobelins de Gringotts et les statuts du Magenmagot.
Préambule
Ce contrat établit les fiançailles magiques entre un scion de la Maison Potter et un scion de la Maison Patil, ce contrat est destiné à renforcer les liens entre les deux familles, protéger l’équilibre des lignées, perpétuer les traditions et héritages familiaux, et assurer la continuité des pouvoirs et protections magiques ancestraux.
Article 1 – Parties
Les parties concernées sont les scions des maisons Potter et Patil, de sexe différent et appartenant à la même génération.
Article 2 – Objet du contrat
Le présent contrat a pour objet :
- Régir les obligations mutuelles des héritiers dans le cadre de leur fiançailles et future union.
- Garantir la compatibilité magique entre les deux héritiers, validée par les runes familiales et enchantements ancestraux des deux lignées.
Article 3 – Conditions d’entrée en vigueur
Le contrat ne prend effet que lorsque :
- Un scion de la Maison Potter et un scion de la Maison Patil, de sexe opposé, de la même génération et non lié par d’autres engagements magiques, sont disponibles.
- Les scions concernés sont en possession de leurs facultés magiques.
- Un des scions a atteint l’âge requis ou est émancipé magiquement.
Article 4 – Obligations des héritiers
- Le mariage devra avoir lieu dans les deux ans suivant la découverte du contrat.
- Maintenir le respect et la loyauté envers l’autre lignée.
- Protéger les savoirs magiques transmis par chaque famille.
- Contribuer à la continuité des traditions et à l’équilibre magique des lignées.
- Fournir au moins un héritier dans les deux ans suivant le mariage.
- Respecter les clauses magiques et runiques intégrées dans le contrat.
- Il incombe au chef de famille ou à l’héritier de la maison du scion masculin d’informer l’autre partie de la mise en place de ce contrat.
Article 5 – Protections magiques et sanctions
- Des runes d’avertissement et d’activation sont intégrées pour prévenir toute tentative de contournement ou de rupture unilatérale.
- Les sanctions graduelles en cas de non-respect sont les suivantes :
- Premier manquement : rappel douloureux, une brûlure magique localisée accompagnée d’un écho d’avertissement dans l’esprit de l’héritier.
- Manquements répétés : restriction temporaire de certaines capacités magiques, entraînant des échecs incontrôlables ou l’incapacité à canaliser certains sorts jusqu’à réparation du contrat.
- Violation grave : perte partielle ou totale de la magie, pouvant se manifester par l’impossibilité d’exécuter toute action magique ou d’utiliser des objets enchantés.
Article 6 – Modifications et exceptions
Immuabilité avant activation : Le présent contrat ne peut être modifié ou annulé avant son entrée en vigueur. Toute tentative de modification unilatérale par l’une des lignées ou par des tiers sera automatiquement détectée et sanctionnée selon les articles précédents.
Suspension temporaire : Si un scion de l’une des maisons concernées est décédé, disparu, emprisonné magiquement, ou autrement indisponible, le contrat entre en stase magique.
Activation différée : Lorsque les conditions d’entrée en vigueur sont remplies, le contrat se réactive automatiquement.
Exceptions en cas de force majeure magique : Dans des cas exceptionnels, tels que des catastrophes magiques ou des altérations des lignées (disparition d’une lignée entière, disparition des pouvoirs magiques), le contrat peut rester en stase prolongée. Cependant, il conserve sa validité et son enregistrement officiel : aucune modification ne peut être faite.
Querelles de sang et annulation du contrat : Si une querelle de sang éclate entre les lignées concernées, impliquant un risque avéré de violence magique et atteinte à la lignée, le contrat est suspendu immédiatement. La magie évaluera la gravité du conflit et pourra annuler définitivement le contrat si la réconciliation est jugée impossible ou si les scions risquent de compromettre leurs sécurité et intégrité magique. L’annulation pour querelle de sang ne libère pas les héritiers des obligations passées en cas de manquement avant la suspension : les sanctions prévues restent applicables pour les violations déjà survenues.
Article 7 – Archivage et copies officielles
Le contrat original est conservé dans les archives gobelines de Gringotts. Une copie officielle sera remise à la Maison Potter pour assurer la transmission et l’application des clauses.
Article 8 – Clause finale
Ce contrat, scellé par les runes et la magie des deux familles, ne peut être ignoré ou contourné. La magie des lignées veille à son application et sanctionne tout écart conformément aux articles précédents.
Fait à Gringotts, Londres, sous le sceau du notaire gobelin autorisé et en présence des Lords des deux maisons concernées.
Harry cligna des yeux, impressionné, incapable de décrocher son regard du parchemin.
« Vous voulez dire que tout manquement sera signalé par le contrat lui-même? »
Zarnok hocha la tête et ajouta d’une voix grave :
« Tous les autres contrats suivent le même modèle, monsieur Potter ; dans certaines de vos maisons, les sanctions vont jusqu’à la perte de la vie si les conditions ne sont pas respectées. »
Harry sentit un frisson lui parcourir l’échine. La gravité de la situation s’imposait à lui.
« Donc ce n’est pas juste un bout de papier, c’est presque vivant. »
Zarnok hocha la tête gravement.
« Exactement. Chaque contrat est imprégné de magie ancienne et observe l’équilibre des lignées. Il agit presque comme un organisme conscient : il s’assure que les obligations sont respectées, que les héritages sont protégés, que la magie des lignées reste intacte. »
Harry inspira profondément.
« C’est à moi de prévenir mes fiancées et de leur présenter ces contrats ? »
« Oui, » répondit Zarnok. « La magie exige que le chef de famille ou l’héritier de la maison transmette lui-même ces documents, comme vous êtes le dernier de vos lignées c’est à vous de le faire. Vous pourrez les transmettre aux chefs des familles auxquelles vous serez lié ou directement à vos fiancées. Pour que tout soit officiel et reconnu par le Ministère et les archives gobelines, je vous fournirai une copie complète de tous les contrats. Vous pourrez les leur présenter, en toute sécurité, et officialiser votre rôle. »
Harry hocha la tête, assimilant lentement l’information. Zarnok fit un geste précis de sa griffe, et les parchemins se dédoublèrent avant de s’assembler en une pile compacte, prête à lui être remise. Harry eut juste le temps de glisser les documents dans son sac avant que le gobelin ne reprenne la parole.
« Nous allons maintenant aborder la situation des maisons elles-mêmes : leurs alliances, leurs pactes commerciaux et les haines héréditaires qui menacent toujours votre vie. »
D’un geste précis de sa griffe, Zarnok traça dans l’air un schéma lumineux, faisant apparaître les blasons des maisons, comme un réseau fragile suspendu dans l’éther.
« Les alliances de vos maisons sont fragiles. Au fil des générations, certaines des familles qui étaient vos alliées ont disparu, d’autres ont trahi leurs engagements, et beaucoup ont abandonné leurs obligations anciennes, rendant les pactes quasiment invalides. Il reste cependant une alliance encore solide. »
« Donc je n’ai presque aucune alliance ? »
« Malheureusement le sommeil de certaines de vos lignées a fait beaucoup de mal à vos alliances, cependant la lignée Potter a réussi à maintenir son alliance, grâce aux autres maisons l’alliance est toujours d’actualité bien que très affaiblie, il s’agit de l’alliance Londubat-Abbot-Potter-Patil-Dragonneau-Lovegood, » dit Zarnok d’un ton neutre. « La douairière Londubat, Lord Abbot et Lord Patil ont réussi à maintenir l’alliance malgré l’incapacité des autres membres à accomplir leurs devoirs. »
Le gobelin fit ensuite glisser ses griffes sur le schéma, montrant les pactes commerciaux. « Presque tous sont caduques. Le seul encore actif est celui entre les Peverell et les Ollivander, soigneusement entretenu par les héritiers actuels de la lignée Ollivander. Tous les autres n’ont plus aucune valeur réelle. »
Harry fronça les sourcils, un éclat de perplexité dans le regard.
« Attendez si ces contrats n’ont plus aucune valeur, pourquoi est-ce que je continue à percevoir des revenus de certaines entreprises ? »
Zarnok émit un petit grognement guttural, puis redressa la tête.
« Parce qu’il y a une différence fondamentale entre un contrat commercial de lignée et un investissement financier ou patrimonial. Un contrat commercial entre deux lignées, expliqua le gobelin en désignant l’ancien parchemin des Peverell, repose sur trois piliers : l’échange de produits, le partage des savoirs, et la reconnaissance magique des deux maisons signataires. Autrement dit, cela impliquait non seulement du commerce, mais aussi des obligations réciproques : transmission de techniques, soutien artisanal, et parfois même des protections juridiques. Ces accords, très puissants, tissaient une toile entre les familles.
Il repoussa le parchemin du bout de la griffe.
« Ce que vous percevez aujourd’hui n’a rien à voir avec cela. Ce sont des placements faits par vos ancêtres, des acquisitions de parts dans certaines entreprises, des participations financières. Dans ces cas-là, la magie n’intervient pas : ce sont simplement des droits économiques. Si la société prospère, vous touchez des dividendes. Si elle chute, vous perdez. Mais cela ne vous lie pas, ni vous ni vos descendants, d’un point de vue magique. »
Zarnok replaça le parchemin devant lui d’un geste sec, ses griffes raclant légèrement la surface de la table comme pour sceller ses explications. Le silence pesa quelques instants, chargé de révélations trop nombreuses pour être digérées d’un seul coup.
Harry prit une inspiration, cherchant à garder son calme.
« J’ai compris pour les contrats et les alliances, mais qu’en est-il des querelles ? Il n’y a pas de familles qui continuent de se détester ? »
Zarnok laissa échapper un petit rire sec. « Certaines rancunes sont éternelles. Prenez les Rycroft et les Malfoy : une haine héréditaire inscrite dans le sang et la mémoire magique des familles. Cette querelle remonte tellement loin que personne ne sait ce qui l’a déclenché. Chaque affront passé amplifie l’animosité de ces deux familles, les sortilèges de protection et les serments familiaux aggravent les choses en empêchant les discussions. Même les mariages et les pactes n’ont jamais réussi à apaiser les tensions. »
Harry resta un instant silencieux, il repensa aux regards froids et aux paroles venimeuses de Drago Malfoy, et un frisson parcourut son échine. Alors c’était ça, il s’était toujours demandé pourquoi il ressentait autant de sentiments négatifs envers lui, mais tout s’expliquait, les rancœurs ne disparaissent jamais vraiment, elles se transmettaient de génération en génération.
« Il y a d’autres querelles anciennes que je devrais connaitre ? » demanda-t-il.
Zarnok hocha lentement la tête, laissant glisser ses griffes sur le schéma lumineux qui s’étoffait de nouvelles lignes rouges.
« Oui ! La maison Vallenthorne entretient une rancune profonde avec la maison Selwyn. Les griefs remontent à plusieurs siècles : des alliances brisées, des terres contestées, et des sortilèges de protection violés à plusieurs reprises. La magie enregistre ces affronts et les amplifie dans le temps, rendant toute réconciliation extrêmement délicate. »
Harry avala difficilement, comprenant un peu mieux pourquoi certaines familles semblaient si inamoviblement hostiles les unes aux autres.
Zarnok croisa les bras, son regard de cuivre perçant l’ombre du bureau.
« Monsieur Potter, il y a un autre aspect que nous devons aborder ensemble : vos dettes de vie. »
Harry fronça les sourcils, cette question qui le taraudait quelques heures plus tôt lui était presque sortie de l’esprit. Il hocha la tête et laissa le gobelin continuer.
« Chaque personne que vous avez sauvée est attachée à vous par un lien magique contraignant », expliqua Zarnok en ouvrant un coffret noir sur son bureau. À l’intérieur, de petites fioles translucides contenaient des lueurs tourbillonnantes. « Voici la matérialisation de ces dettes. Elles ne sont pas symboliques. Tant que la dette n’est pas honorée, l’individu concerné vous doit obéissance, protection ou collaboration selon ce que la magie désire. »
Harry regarda les fioles, le souffle coupé.
« Vos dettes de vie », énuméra le gobelin en pointant chaque fiole :
- Hermione Jean Granger — Troll d’octobre 1991, Détraqueurs juin 1994
- Ginevra Molly Potter Weasley — Possession mai 1993, Basilic mai 1993
- Ronald Bilius Weasley — Souterrain mai 1993
- Gilderoy Lockhart — Souterrain mai 1993
- Sirius Orion Black — Détraqueurs juin 1994
- Peter Pettigrew — Exécution juin 1994
- Gabrielle Delacour — Lac noir février 1995
- Fleur Delacour — Labyrinthe juin 1995
« Ces liens », précisa Zarnok, « sont actifs et régis par la magie. Il n’existe aucun moyen de les contourner. Chaque individu est lié à vous jusqu’à ce que la dette soit honorée ou réciproquement réglée. »
Le gobelin referma doucement le coffret, son regard brillant d’un éclat presque féroce. « Ne sous-estimez pas ce que cela signifie, Maître Potter. Ces dettes peuvent devenir vos chaînes comme vos armes. Un seul de ces liens peut faire basculer le destin d’une vie entière. Sachez-le : la magie ne pardonne jamais les dettes impayées. »
Harry déglutit difficilement. Ses yeux restaient fixés sur les fioles, chacune représentant un visage, une histoire, un instant où tout aurait pu basculer. L’idée que ses amis soient liés à lui par une force invisible lui donnait presque la nausée. Il n’avait jamais sauvé personne pour une récompense. Et maintenant, la magie elle-même exigeait que cela ait un prix.
« Même en pleine guerre, même avec Voldemort sur nos traces ces obligations perdurent ? »
« Oui, monsieur Potter », répondit Zarnok calmement. « La guerre ne suspend pas la magie. Elle ne suspend pas les liens de sang ni les dettes de vie. Vous êtes à la fois héritier, seigneur de lignées et pivot de dettes de vie. Chaque mouvement que vous faites influence des vies et des familles entières. »
Harry se passa une main sur le visage, abasourdi.
« Génial comme si gérer mes fiancées et mes héritages ne suffisait pas déjà. »
Zarnok esquissa un mince sourire, implacable.
« Ce n’est pas une question de convenance, Maître Potter. C’est votre réalité. Maîtrisez-la, domptez-la, ou elle vous dévorera. »
Notes:
Merci d’avoir lu ce chapitre !
J’espère que vous avez apprécié plonger dans ces révélations autour des dettes de vie et de la façon dont la magie façonne le destin de Harry. N’hésitez pas à partager vos impressions.
À très vite!Ps: Pour ceux qui se poseraient des questions à ce sujet, j'ai compté Ron et Lockhart comme dettes de vie, car si Harry n'avait pas vaincu le basilic et appelé Fumseck, ils seraient restés coincés dans le souterrain, car aucun des deux ne parle Fourchelang.
Chapter 9: Le labyrinthe administratif (Maîtresse Ysildra)
Summary:
Harry devient seigneur de ses lignées.
Notes:
Chers lecteurs et lectrices,
Bienvenue dans ce nouveau chapitre de notre histoire !
Avant de continuer, veuillez prendre connaissance des avertissements suivants : Ce chapitre aborde des thèmes qui pourraient être sensibles, tels que les rituels et les Horcruxes.
Votre bien-être est important. Lisez à votre discrétion.
J'espère que ce nouveau chapitre vous plaira. Bonne lecture à toutes et tous!
(See the end of the chapter for more notes.)
Chapter Text
Harry se frotta les yeux et inspira profondément, sentant la fatigue peser sur ses épaules. Le tumulte du Service des Archives, Contrats et Pactes de Sang ne l'avait pas laissé indemne : révélations sur les dettes de vie, alliances anciennes, contrats de mariage… Son esprit tournait encore à toute vitesse. Pourtant, il savait qu'il devait continuer. Une pause aurait été un luxe qu'il ne pouvait se permettre.
Il quitta le Service et s'engagea dans un nouveau passage étroit, les murs gravés de runes lumineuses qui pulsaient doucement. L'air y était chargé d'une énergie rituelle, presque palpable, et Harry sentait un frisson le parcourir. Des chuchotements étouffés semblaient flotter autour de lui, comme si les murs eux-mêmes murmuraient les échos de cérémonies passées.
Au bout du couloir, une porte massive en bois d'ébène s'ouvre devant lui, décorée de symboles lunaires et solaires entrelacés. Sur le mur une plaque finement gravée indiquait :
" Maîtresse Ysildra, Grande prêtresse – Service des Unions magiques, Purification et Rituels, Département sorcier et demi-humain " (Agréé par le Bureau Central de Certification des Maîtres Gobelin– BCCMG)
Une voix douce, mais ferme, l'invita à entrer.
Harry cligna des yeux, légèrement décontenancé. Il n'avait jamais rencontré de gobeline. Contrairement aux gobelins qu'il avait vus jusqu'ici, dont la force brute et la solidité évoquaient des diamants bruts, Ysildra semblait être une pierre précieuse taillée et polie, où chaque facette avait été soigneusement travaillée pour révéler éclat, finesse et éclat intérieur. Même sa posture et ses gestes semblaient parfaitement calibrés, comme si chaque mouvement avait été sculpté pour imposer respect et admiration. Sa peau, d'un bronze chaud, drapée de robes d'un bleu profond brodées d'étoiles, semblait capter la lumière des torches, révélant des reflets cuivrés et dorés. Ses yeux, grands et en amande, brillaient d'un éclat d'ambre profond, dégageant à la fois intelligence et autorité. Ses cheveux, d'un noir de jais, étaient tressés avec précision, ornés de minuscules perles et d'éclats de pierres précieuses, qui scintillaient à chaque mouvement. Harry doit se faire violence pour ne pas dévisager chaque détail, fasciné par cette créature qui alliait finesse, puissance et mystère.
Gêné par son impolitesse, Harry détourna le regard et laissa ses yeux parcourir la pièce. Les murs, hauts et voûtés, étaient ornés des armoiries séculaires des familles les plus influentes du monde magique, chacun sculptée avec un relief précis, chargé de symboles oubliés et de runes protectrices à peine visibles. Des vitraux laissaient filtrer une lumière irréelle, qui faisait scintiller l'or et l'argent des blasons d'un éclat presque vivant.
Au centre de la salle, sept chandelles étaient dressées en cercle parfait, chacune posée sur un socle de pierre gravé de glyphes anciens. Leurs flammes vacillaient doucement, oscillant comme si elles anticipaient déjà ce qui allait se passer, projetant des ombres dansantes sur les murs et donnant à l'air une étrange densité, presque palpable.
Ysildra fit quelques pas vers Harry, chaque mouvement empreint d'une grâce surnaturelle. Derrière elle, des parchemins flottaient avec légèreté, comme portés par une force invisible. Ses yeux, perçants et intenses, se fixèrent sur lui, le scrutant comme si elle pouvait lire à travers ses pensées, ses doutes et ses secrets les plus intimes.
Elle guida Harry jusqu'au centre du cercle. L'air était saturé d'encens aux effluves de myrrhe et de bois ancien. Dès qu'il eut franchit les runes gravées au sol, sept des sceaux s'illuminèrent.
Ysildra leva lentement les mains, ses paumes ouvertes vers le ciel invisible au-dessus de la salle. Une énergie ancestrale semble s'y concentrer, vibrante comme un battement d'ailes immatérielles. Sa voix s'éleva alors, profonde et solennelle, résonnant contre les murs de pierre comme si mille voix oubliées l'accompagnaient :
« Que les sceaux du temps, gardiens de vos lignées, jugent si vous êtes digne. Que les souvenirs de vos ancêtres traversent les âges et se déposent en vous. Que votre sang soit souvienne. »
Un silence pesant tomba. L'air s'était épaissi, presque chargé d'étincelles invisibles. Harry sentit une pression sur sa poitrine, comme si une force ancienne retenait son souffle.
Il s'avance vers le premier sceau. Sur un fond bleu profond se dressait un cerf argenté aux yeux saphir, majestueux, ses yeux fixant l'avenir avec vigilance. Des branches de chêne doré encadraient l'écu, parsemé d'étoiles argentées. En dessous la devise « Fortitudo et Fidelitas » scintillait.
Harry sentit sa gorge se nouer. Ce sceau portait en lui tout ce qu'il associait à son père, à sa famille qu'il n'avait jamais vraiment connue. Un mélange de fierté et de mélancolie l'envahit. Tremblant, il possède la main sur le métal froid. Harry se retrouva propulsé dans un vaste salon aux boiseries sombres, éclairé par le feu d'un théâtre. Autour de lui, des hommes et des femmes levaient des coupes d'argent dans une clameur de joie. Leurs visages lui étaient étrangers, mais leurs regards semblaient le reconnaître. Il comprit, avec un frisson, qu'il observait les Potter de jadis célébrant une victoire. La bravoure sourire et l'ingéniosité transpiraient de chaque geste, chaque. Harry sentit ces valeurs s'ancrer en lui, comme une marque de feu courant dans ses veines.
Une voix ancienne, vibrante comme l'écho d'une cathédrale, se fit entendre dans son esprit :
« La magie vous a accepté. Levez-vous, Lord Potter, Comte de Godric's Hollow. Et puisse votre gouvernance rester fidèle aux valeurs des Potter. »
Ysildra hocha la tête et l'invita d'un geste à avancer vers le scénario suivant.
Le sceau de la Maison Vallenthorne était vert émeraude, orné d'une tour de moldavite se dressant fièrement. Des rubans d'or en spirale l'entouraient, et de minuscules clefs gravées parsemaient le bord. La devise « Unio Per Aeternitatem » vibrait doucement.
Harry fronça légèrement les sourcils. Cette famille lui était totalement étrangère. La solidité de la tour lui inspire un respect lointain, mais aussi un doute : serait-il capable de porter le poids d'alliances forgées il ya des siècles ? Il inspire profondément avant d'y poser la main. Le monde se dissout à nouveau. Harry vit un bureau imposant, chargé de parchemins et de bougies. Deux hommes, vêtus de capes anciennes, scellaient une alliance : l'un tendit une dague, l'autre fit couler une goutte de son sang sur un contrat runique qui s'embrasa aussitôt. La pièce résonnait d'un pouvoir lié aux pactes et aux serments. Harry sentit cette magie de confiance et de lien se tisser autour de lui.
La voix résonna :
« La magie vous a accepté. Levez-vous, Lord Vallenthorne, baron de Wychwood. Et puisse votre gouvernance être emplie d'alliances fructueuses. »
Puis vint le sceau des Peverell, vibrant d'une aura étrange. Sur un fond violet sombre trônait la relique de la Mort constituée d'améthyste. Autour, des livres gravés en relief, et un croissant de lune argenté éclairait l'ensemble. La devise « Ultimus hostis destruendus mors est » semblait résonner en lui.
Un frisson glacé lui parcourut l'échine. Il connaît cette sensation, un écho direct à la Cape d'Invisibilité. Une lourde appréhension serra son ventre, mêlée d'une fascination muette. Sa main toucha l'écu comme si elle n'avait pas le choix. Harry ressentait un vertige, comme si l'espace lui-même se déformait. Il se retrouva au bord d'une rivière brumeuse, et vit, devant lui, un pont de pierre s'ériger lentement, bloc après bloc, défiant l'impossible. Les courants de la rivière charriaient des ombres, des silhouettes indistinctes qui semblaient chuchoter des secrets de mort et d'immortalité. Une onde glaciale traversa son corps, mais aussi une étrange sérénité.
« La magie vous a accepté. Levez-vous, Lord Peverell, marquis de Fenmarsh. Et puisse la mort bénir votre gouvernance. »
Un frisson parcourut sa nue. Ysildra ne dit rien, mais ses yeux semblaient l'observer avec une intensité nouvelle.
Le décor de la Maison Aldwych s'embrasa sous ses doigts, lumineux, presque apaisant. Une rose de jade blanc s'élève au centre d'un fond blanc pur, entourée de tiges vertes et de feuilles d'or. De petites fleurs multicolores parsemaient le blason, et la devise « Pulchritudo et Memoria » l'encadrait.
Harry eut un sourire surpris. Ce sceau respirait une douceur inattendue, bien loin de l'austérité ou du poids des autres. Il songea que cela rappelle presque une promesse de paix et de famille. Il pose la main avec une certaine légèreté, presque rassurée. Une grande salle s'ouvre devant lui, baignée de lumière colorée filtrante à travers des vitraux aux motifs floraux. Plusieurs fillettes, parées de couronnes de fleurs, étaient nommées l'une après l'autre par des anciens, recevant des prénoms floraux dans une cérémonie délicate et poétique. Harry sentit la douceur de cette tradition, la continuité d'une lignée tournée vers la beauté et la fécondité.
« La magie vous a accepté. Levez-vous, Lord Aldwych, baron de Blackmoor. Et puisse votre descendance être fleurie. »
Sur un fond bleu clair se dressait un aigle d'or aux yeux apatite de la Maison Rycroft, ailes déployées, entourées de nuages argentés et d'éclats lumineux. La devise « Prudentia et Virtus » semblait siffler comme le vent.
Harry déglutit. L'aigle avait quelque chose de sévère, de presque dominant. L'idée d'avoir à porter une telle lignée le mit mal à l'aise. Mais il ne recula pas : il posa sa main, décidé. Le sceau le happa dans un brouillard matinal. Des silhouettes se rassemblaient autour d'une table grossière, leurs visages graves. Des visages sombres et des murmures pressants : Harry devina qu'il assistait à un conseil de crise tenu dans le plus grand secret. Il sentit une vigilance glaciale couler en lui, ainsi qu'une lucidité aiguisée.
« La magie vous a accepté. Levez-vous, Lord Rycroft, vicomte de Sunningdale. Et puisse votre gouvernance être avisée en cas de crise. »
Le scénario suivant, celui des Gaunt était sombre. Sur un fond noir profond se croisaient une clé ancienne d'onyx et un poignard d'obsidienne, cerclés de ronces. La devise « Arcanum et Custodia » semblait chuchoter dans les pierres.
Harry sentit son cœur s'accélérer. Le nom Gaunt n'avait rien d'anodin : il portait en lui le goût américain de Voldemort. Son estomac se noua, mais il savait qu'il devait y aller. Le sceau se révèlea oppressant dès qu'il touche le métal. Une assemblée nocturne du Magenmagot l'entoura, où des silhouettes échangeaient des confidences à voix basse. L'air vibrait de secrets lourds et dangereux. Harry sentit un poids terrible se loger dans son ventre, mais il sut aussi qu'il lui était confié la force de protéger ce qui devait l'être, coûte que coûte.
« La magie vous a accepté. Levez-vous, Lord Gaunt, vicomte de Little Hangleton. Et puisse votre gouvernance demeurer l'ombre où reposent les secrets. »
Le sceau Maison Gryffondor flamboyait sur un fond rouge ardent. Un lion d'or aux yeux rubis rugissant occupait tout l'espace, entouré de flammes dorées et d'éclats lumineux. La devise « Fortitudo et Fidelitas » brûlait de fierté.
Il sent une chaleur familiale gonfler sa poitrine. Gryffondor, la maison de son choix, de son courage, de ses amis. Ce sceau lui donnait le sentiment d'être enfin à sa place. Avec un sourire presque instinctif, il pose la main. Harry se retrouva projeté au cœur d'un champ de bataille, l'air saturé de crise et d'acier. Partout, des sorciers et sorcières luttaient avec une ardeur farouche, brandissant des baguettes et des épées de lumière. Le courage résonnait comme un rugissement vivant. Harry sentit cette flamme se rallumer en lui, plus forte encore que jamais.
« La magie vous a accepté. Levez-vous, Lord Gryffondor, Duc de Casterley. Et puisse votre gouvernance être exemplaire de courage. »
Enfin, il posa la main sur le dernier sceau, celui de la Maison Serpentard, qui dégageait une aura hypnotique. Sur un fond vert profond s'enroulait un serpent d'argent aux yeux émeraude, élégant et sinueux, entouré de volutes argentées. De petites gemmes rouges et ou brillaient discrètement, et un halo phosphorescent vert entourait le serpent. La conception « Ingenium et Potentia » vibrait comme une promesse de puissance.
Harry resta figé un instant. Une part de lui protesta mais ce scénario représentait plus que l'idéologie de Voldemort : il parlait aussi de stratégie, de ruse, de lucidité, autant de qualités qu'il possédait lui-même. D'un geste ferme, il pose la main sur le métal. Une tente de guerre apparut. Des sorciers étaient penchés sur une carte, leurs regards perçants et calculateurs. Chaque geste respirait la stratégie, l’anticipation de plusieurs coups à l’avance. Harry ressent l'acuité glacée de cette pensée, ce regard perçant qui voit au-delà du présent.
« La magie vous a accepté. Levez-vous, Lord Serpentard, Duc de Malford. Et pouvez-vous gouverner de manière stratégique. »
Il tituba en revenant à la salle, le souffle court, comme s'il avait vécu des vies entières dans l'espace de quelques instants. Ses mains tremblaient. Les sceaux, tous ensemble, s'illuminèrent d'une lumière aveuglante et se combinèrent. Harry resta immobile, le souffle suspendu, devant le blason de bronze qui se déployait sous ses yeux. Au centre, le cerf argenté des Potter se tenait droit, fier, son regard saphir fixé vers l'horizon. Ses bois, larges et puissants, portaient une couronne vivante : une rose pâle de jade blanc, éclatante de pureté, entourée d'une myriade de petites fleurs aux couleurs vives.
Autour du cerf, sept écus plus petits formaient un cercle protecteur, chacun vibrant d'une identité propre. En haut, à gauche, la tour des Vallenthorne se dressait comme un bastion immuable. À sa droite, le blason des Peverell faisait d'améthyste irradiait de mystère. Plus bas, l'aigle d'or de Rycroft déployait ses ailes, tandis qu'en dessous, le serpent d'argent de Serpentard ondulait. Sur la gauche du cerf, le lion d'or des Gryffondor rugissait. Sous lui, la clé et le poignard croisés de Gaunt étaient étincelés d'un éclat sombre et inquiétant. Tout autour, un liseré d'or finement ciselé enfermait l'ensemble. Gravées en lettres anciennes, les devises des lignées se déroulaient comme une incantation : Fortitudo et Fidelitas. Union Per Aeternitatem. Ultimus hostis destruendus mors est. Pulchritudo et Memoria. Prudentia et Virtus. Arcane et Custodie. Fortitudo et Honestas. Ingénium et Potentia.
En contemplant ce blason, Harry comprit qu'il ne s'agissait pas seulement d'un assemblage de symboles. C'était la carte vivante de son héritage, le reflet de toutes les lignées qui coulaient dans ses veines. Et, plus encore, c'était un rappel : désormais, il n'était plus seulement le porteur de ces noms, il en était le gardien.
Ysildra abaissa les mains et, d'une voix solennelle, conclut :
« Les lignées sont vôtres, les titres sont vôtres, et les souvenirs qui les portent le sont aussi. Par ce rituel, vous devenez le gardien de toutes ces mémoires et de tous ces devoirs. »
Alors que la lumière des sceaux s'apaisait et que les échos du rituel se dissipaient, la prêtresse ne rompit pas le silence. Son regard, perçant, restait fixé sur Harry comme si elle scrutait au-delà de sa chaise.
«Approchez», ordonna-t-elle d'une voix tendue. « Donnez-moi une goutte de votre sang. »
Intrigué, Harry tend la main. Elle traça un mince sillon sur son doigt avec une lame d'argent et la perle écarlate dans une coupe gravée de runes. Elle l'élève, puis y insuffle une énergie ancestrale. La coupe se mit à vibrer et une ombre noire, fuyante, se contorsionna dans le liquide comme une bête prisonnière.
Le visage d’Ysildra est figé. Ses yeux se plissèrent, emplis d'une colère froide. Puis, d'une voix qui claqua comme un jugement.
« Par la déesse ! Comment est-il possible que personne n'ait vu cela ? »
Harry déglutit, mal à l'aise. Elle s'avança, sa silhouette semblant grandir, et son aura vibrait d'indignation.
« Vous abritez une souillure, une marque infâme ! Savez-vous ce qu'est un Horcruxe ? »
Harry serra la tête, les lèvres sèches.
« Alors écoutez, car vos ancêtres eux-mêmes trembleraient à cette révélation. Un Horcruxe est un crime contre la création ! Par la combinaison d'un crime et d'un rituel, un mage noir arrache une part de son âme, la mutile, et l'enferme dans un réceptacle. Par ce sacrilège, il défie la mort, il s'arrache au cycle naturel de la vie et de la fin. Et vous, vous êtes devenu l'écrin d'un tel fragment ! »
Elle tremblait de rage contenue, ses yeux lançant des éclairs.
« Que vous ayez porté cela en vous pendant tant d'années, sous le regard aveugle de ceux qui prétendaient vous protéger, c'est une honte ! Une insulte ! »
Harry, pétrifié, sentit son esprit déraper un instant et pensa avec amertume : Génial, encore une malédiction cachée. Comme si ma vie n'était pas déjà assez tordue.
La prêtresse serre la coupe entre ses doigts, puis la pose avec force. Sa voix se fit solennelle, implacable.
« Revenez demain. Nous arracherons cette abomination de votre chaise, et votre âme retrouvera sa pureté. Préparez-vous, car ce sera une épreuve douloureuse. Pour l'heure, le rituel est clos. Avancez au bout du couloir. Un gobelin vous attend. Il vous remettra vos bagues de seigneurie, sceaux tangibles de vos lignées reconnues. »
Harry traverse le couloir encore secoué par la révélation de la prêtresse. Ses pas résonnaient contre la pierre sombre, et plus il avançait, plus une lumière dorée, diffuse, se faisait visible. Au bout, une lourde porte d'airain sculptée de runes s'ouvre lentement, comme si elle reconnaissait son approche.
Un gobelin l'attendait, vêtu d'une armure cérémonielle noire et or, bien différente des habitudes austères qu'Harry avait vus à Gringotts. Ses yeux luisaient d'un éclat ancien, et il s'inclinait légèrement avant de parler d'une voix grave.
« Seigneur Potter, vos maisons vous ont reconnues. Voici donc vos anneaux de seigneurie. »
Sur un coussin de velours pourpre, huit bagues scintillaient, chacune forgée dans un métal unique et portant l'empreinte de sa lignée : La bague des Potter, en argent pur. Le cerf y était finement gravé, ses yeux sertis de saphirs bleus profonds, ses bois se déployaient en arabesques qui formaient la devise familiale : Fortitudo et Fidelitas . La bague des Vallenthorne, massive, en ou sombre, ornée d'une petite tour de moldavite, entourée d'un ruban d'or et de clés gravées, minuscules mais précises. La bague des Peverell, forgée en obsidienne, portait la gravure de la Relique de la Mort incrustée d'argent. Un croissant de lune brillait faiblement quand on la faisait tourner. La bague des Aldwych, délicate, en or blanc, surmontée d'une rose jade blanc entourée de fines gravures florales. La bague des Rycroft, en or poli, représentait un aigle aux ailes déployées, dont les yeux étaient incrustés de petites pierres d'apatite. La bague des Gaunt, ancienne et presque inquiétante, forgée dans un fer noirci. La clé d'onyx et le poignard d'obsidienne s'y entrecroisaient. La bague de Gryffondor, imposante, en or, un lion d'or rugissant gravé en relief, ses yeux sertis de rubis étincelant. La bague de Serpentard, en argent, lisse et sinueuse. Le serpent aux yeux d'émeraude, finement sculpté, semblait presque onduler au toucher.
Le gobelin leva le regard vers lui.
« Ces bagues ne sont pas de simples bijoux. Ils sont des clefs, des pactes, des fardeaux. Portez-les avec prudence. »
Harry hésite un instant. Devrait-il vraiment mettre tout ça à ses doigts ? Il se voyait déjà incapable de tenir une plume avec huit bagues trop lourdes. Super, pensa-t-il amèrement. Si la magie ne me tue pas, c'est l'arthrose qui s'en chargera. Harry s'avança vers le coussin de velours. Une à une, le gobelin lui présente les bagues. Mais, au lieu de les enfiler à chaque doigt, Harry sentit instinctivement qu'il devait les passés tout à son majeur droit. Au contact du métal, une chaleur intense remonta le long de son bras, comme si chaque lignée reconnaissait son sang et son droit de gouverner. Les gemmes, les gravures, les métaux différents scintillaient d'une lumière propre. Puis, d'un mouvement presque imperceptible, les bagues commencèrent à se fondre ensemble.
« Seigneur Potter, » dit-il d'une voix grave, « ces bagues ne sont pas de simples ornements. Elles sont liées à votre sang et à vos maisons, et vous seul pouvez les porter. Elles serviront de preuve d'identité pour Gringotts et pour tout autre lieu ou instance magique qui reconnaît vos lignées. Elles sont également des instruments de pouvoir et d'autorité. Elles peuvent sceller des contrats, authentifier vos décisions, ou confirmer votre présence dans des assemblées et rituels. En se combinant, elles forment ce blason unique, symbole de toutes vos maisons réunies. »
Harry observe le blason gravé sur la bague, le même que celui apparu dans la salle de rituel. Le gobelin inclina la tête, et son ton se fit plus mesuré, presque pédagogique.
« Sachez ceci, Seigneur Potter. Vous pouvez conserver le blason combiné en permanence, ou choisir quel blason individuel apparaîtra en tapotant simplement la bague avec votre baguette. Cela vous permettra d'adapter son apparence selon les circonstances. Mais soyez prudent. Si très peu connaissent l'ensemble des blasons nobles, les autres maisons, elles, ne seront pas dupes. Choisissez donc avec soin à qui vous révélerez cette connaissance. Heureusement pour vous, les gobelins sont méticuleux dans leur travail, et les forgerons qui, jadis, créèrent ces bagues ont intégré un enchantement subtil. La bague peut ainsi se camoufler en simple ornement, semblant n'être qu'un bijou décoratif. »
Après avoir appliqué ses conseils et transformé sa bague en simple ornement, Harry incline la tête vers le gobelin en signe de salut.
« Merci pour vos explications. »
Le gobelin hocha la tête en retour, toujours solennel. Sans un mot de plus, Harry se détourna et quitta le bureau.
Dans le couloir silencieux, il inspire profondément. Il se sentait un peu découragé par tout ce qui lui restait à accomplir dans Gringotts. Avec un soupir, il se dirigea vers son prochain rendez-vous, le pas un peu lourd, son esprit déjà concentré sur les prochaines étapes.
PS : Pour ceux que ça intéresse, voici le blason des huit maisons que Harry a unies par le rituel. J'ai imaginé à quoi il pourrait ressembler, et j'ai fait de mon mieux pour le créer avec une IA, car je ne suis pas très doué en dessin.
Notes:
Et voilà ! Un chapitre riche en révélations s'achève. J'espère que vous avez apprécié cette plongée dans les héritages de Harry. La suite promet de nouvelles épreuves, mais aussi des découvertes qui changeront la donne. N'hésitez pas à me laisser vos impressions et théories en commentaires.
À très vite pour le prochain chapitre !
Chapter 10: Le labyrinthe administratif (Maitre Thargrin)
Summary:
Harry découvre avec le gobelin Thargrin que restaurer ses domaines sera une tâche périlleuse mêlant dangers, magie ancienne et responsabilités, mais aussi une aventure exaltante.
Notes:
Bonjour à toutes et à tous !
Petit avertissement avant de plonger dans ce chapitre : on y trouve tension psychologique, danger, corruption magique, destruction de la nature.
Je vous souhaite une bonne lecture à tous et toutes.
(See the end of the chapter for more notes.)
Chapter Text
Les couloirs de Gringotts semblaient encore plus imposants à cette heure tardive. Les murs de pierre blanche, polis comme du marbre ancien, s’élevaient en colonnes immenses dont les gravures runiques semblaient veiller en silence sur les lieux. La lumière dorée des lanternes suspendues projetait des reflets mouvants, faisant danser sur la pierre des ombres qui paraissaient presque vivantes. L’air sentait le métal chauffé et la cire brûlée, une odeur propre aux entrailles de la banque gobeline.
Harry avançait d’un pas décidé, bien qu’un léger découragement pèsât sur ses épaules. Tant de démarches, tant de responsabilités à gérer, tant de signatures à apposer sur des registres au langage opaque… et ce n’était que le début. Chaque fois qu’il franchissait ces couloirs, il avait la sensation que les pierres elles-mêmes lui rappelaient qu’il était désormais porteur d’un héritage séculaire dont il n’avait jamais voulu, mais qu’il ne pouvait plus ignorer.
Au détour d’un passage plus étroit, presque dissimulé derrière une arche sculptée, une porte massive l’arrêta. Elle était gravée de runes anciennes, mêlées à des symboles topographiques complexes que Harry n’avait jamais vus, représentant des montagnes, des rivières et des champs miniatures, tracés avec une précision presque géographique. Au centre, une plaque de laiton soigneusement polie portait l’inscription :
"Maître Thargrin, Conservateur des Domaines Magiques - Service de Cartographie et Gestion des Territoires Magiques, Département sorcier et demi-humain "
(Agréé par le Bureau Central de Certification des Maîtres Gobelin– B.C.C.M.G.)
Harry frappa, la porte s’ouvrit presque immédiatement, et une voix claire et précise l’invita à entrer.
« Entrez. Je vous attendais. »
L’intérieur du bureau était une caverne d’érudition gobeline. Des cartes et des parchemins jaunis par le temps s’empilaient en colonnes savamment équilibrées, des globes magiques tournaient doucement sur eux-mêmes en révélant non pas la Terre, mais des territoires miniatures enchantés. Des instruments qu’il ne reconnut pas – astrolabes brillants, compas à aiguilles mouvantes, règles gravées de runes – vibraient légèrement, enchantés pour être en perpétuel mouvement. Sur le bureau, un sablier dont le sable luisait d’une teinte argentée semblait s’écouler à rebours.
Derrière ce paysage de savoir magique, Maître Thargrin leva les yeux. C’était un gobelin d’une stature fine, au visage allongé et aux traits ciselés, dont le regard perçant trahissait une intelligence aiguë. Il salua Harry d’un hochement de tête, presque cérémoniel.
« Seigneur Potter-Peverell-Rycroft-Vallenthorne-Aldwych-Gryffondor-Serpentard-Gaunt… »
Harry leva une main et le coupa.
« Potter suffira »
« Très bien, seigneur Potter, je transmettrai cette consigne. Vous êtes ici pour examiner les domaines hérités de vos maisons, expliqua-t-il d’une voix ferme mais mesurée. Vos terres Rycroft et Gryffondor possèdent des protections anciennes et des enchantements complexes que vous devez comprendre afin de les sécuriser ou de restaurer ce qui est en ruine. »
Il désigna un grand parchemin déroulé sur le bureau.
« Nous allons également vérifier les sorts de stase et d’incartabilité, afin de savoir comment interagir avec ces territoires. «
Il abaissa une main fine et calleuse sur le parchemin, et aussitôt, des lignes lumineuses s’allumèrent. Des symboles flottèrent au-dessus de la surface : des cercles, des repères, des runes qui se réorganisaient pour former un plan mouvant. Harry se pencha, fasciné. Chaque trait vibrait d’une énergie palpable, comme si la carte respirait. Les murs, les tours, les champs représentés semblaient presque murmurer leur histoire.
Thargrin se redressa légèrement et posa ses mains sur le bureau, son regard perçant fixé sur Harry.
« Pour Rycroft, votre première tâche sera d’identifier les zones encore stables et celles qui sont fragiles. Les effondrements et les failles magiques sont fréquents dans de tels héritages. Vous devrez marquer les zones à risque avec des glyphes de protection temporaires. Ces glyphes ne lèveront pas les défenses anciennes, mais avertiront quiconque s’aventurerait par erreur dans ces zones périlleuses. »
Il fit glisser vers lui un autre parchemin, plus petit, sur lequel clignotaient des symboles rouges et orangés.
« Ensuite, poursuivit-il, vous devrez restaurer les structures critiques : les murs porteurs, les tours effondrées, les galeries souterraines. Les rituels que vous utiliserez devront stabiliser la pierre et les enchantements de protection. Attention : tout doit être fait dans un ordre précis. Restaurer la mauvaise section au mauvais moment pourrait fragiliser les enchantements restants et dans le pire des cas, déclencher leurs défenses. »
Il fit apparaître une série de schémas sur le parchemin, représentant des sections du manoir. Chaque détail vibrait de lumière : pierres craquelées, piliers instables, glyphes fissurés.
« Première étape : la stabilisation des fondations. Vous devrez exécuter le rituel de Suturare Petrae. Ce sort, accompagné d’un cercle de runes tracé au sol avec une craie d’obsidienne, permet de reconnecter la magie des pierres effondrées avec celle encore intacte. Mais prenez garde : si le cercle est incomplet, l’énergie se libère de façon incontrôlée. Les archives mentionnent des effondrements entiers provoqués par une seule rune mal gravée. »
Il fit glisser ses griffes sur la maquette du domaine, révélant une série de sous-sols.
« Deuxième étape : les galeries souterraines. Elles contiennent souvent les veines magiques qui alimentent tout le domaine. Si elles sont obstruées ou fissurées, la magie ne circule plus correctement. Vous devrez pratiquer des rituels de canalisation, souvent à l’aide de bassins remplis d’eau de source consacrée. Cette eau attire l’énergie diffuse et la guide de nouveau dans les veines. Mais attention : certaines galeries sont piégées par d’anciennes protections gobelines. Le moindre sort mal placé et… (il claqua des doigts) la galerie s’effondre sur celui qui s’y trouve. »
Harry blêmit légèrement mais resta concentré.
« Troisième étape : les structures en surface. Les tours effondrées doivent être relevées pierre par pierre. Pas par magie brute, ce serait trop violent, mais par des rituels de résonance. On utilise des marteaux enchantés, qui frappent doucement le sol en rythme, réaccordant les pierres entre elles. Cela peut prendre des heures, parfois des jours, mais c’est la seule méthode qui évite de rompre les enchantements de défense tissés dans les murs. »
Sur le parchemin, une tour en ruine se reconstituait lentement, comme portée par un souffle invisible.
« Enfin, les murs porteurs. Ils doivent être restaurés en dernier, jamais avant. Les protections anciennes s’appuient sur eux. Les toucher trop tôt reviendrait à couper les fils qui tiennent encore le manoir debout. On commence toujours par les soubassements, puis les galeries, puis les tours, et seulement ensuite les murs principaux. Cet ordre n’est pas négociable. »
Thargrin planta son regard dans celui de Harry, insistant sur chaque mot :
« Si vous inversez ne serait-ce qu’une seule étape, les enchantements restants considéreront vos actes comme une intrusion. Les glyphes défensifs se déclencheraient aussitôt. Les plus anciens parlent de flammes noires, de statues qui s’animent, voire d’effondrements contrôlés destinés à ensevelir l’intrus sous des tonnes de pierre. »
Son long doigt griffu désigna un cercle vert au cœur du plan.
« Ici, » expliqua-t-il, « se trouvent les protections les plus anciennes et puissantes. Elles datent d’avant la fondation même de Poudlard. Vous ne devez jamais les lever ou les modifier sans mon approbation, ou celle d’un conservateur dûment agréé. Une seule erreur, et les enchantements pourraient se retourner contre l’héritier lui-même ou contre tout le comté. »
Il s’inclina légèrement vers Harry, son regard durcissant. Il lui tendit un gros tome relier de cuire.
« Vous consignerez chaque observation et chaque modification dans le registre magique du manoir. Ce registre est un témoin vivant. Il gardera la mémoire exacte de vos actes pour les générations futures, afin que vos héritiers sachent ce que vous avez protégé, réparé ou perdu. »
Harry écoutait, la tête légèrement penchée, absorbant ce flot d’informations. Son esprit tentait de se concentrer, mais une petite voix sarcastique résonnait dans sa tête : Super… je signe pour un chantier magique géant dans le Yorkshire, avec des protections explosives et des glyphes partout.
Thargrin fit apparaître d’un geste sec une vision plus détaillée du domaine de Rycroft. La carte se mit à tourner légèrement, révélant non seulement les murs effondrés du manoir, mais aussi l’étendue des terres attenantes.
« Observez, » dit-il en pointant la surface du parchemin où de nouvelles lignes se formaient. « Voici vos bois de l’Est. Jadis, on les appelait la Sylve aux Sept Brumes. Les récits racontent que les fondateurs de Rycroft avaient conclu un pacte avec des dryades, esprits des arbres qui veillaient sur la croissance de la forêt. Elles protégeaient ces bois, où l’on trouve encore aujourd’hui des plantes d’une rareté exceptionnelle : des mandragores argentées capables de neutraliser des poisons mortels, ou encore des fleurs de Lune dont le nectar attire les licornes. »
Harry écarquilla les yeux : sur la carte, de minuscules silhouettes féminines faites de lumière verte semblaient se fondre dans les branches miniatures, surveillant les lieux avec une vigilance silencieuse.
« Mais avec le temps, » poursuivit Thargrin, « l’équilibre s’est brisé. Certaines de ces dryades ont disparu, d’autres se sont assoupies dans les racines les plus profondes. Et il en est au moins une qui a été… altérée. »
Le gobelin marqua une pause, son regard perçant fixé sur Harry.
« On parle d’un Écorcheur sylvestre. Une dryade sombre. Ces créatures sont nées quand l’esprit d’un arbre est corrompu par la douleur, la magie noire, le feu ou le sang versé sur son territoire. Là où une dryade protège, un Écorcheur chasse et détruit. Il attire les imprudents, s’en nourrit, et garde férocement ce qu’il considère comme son domaine. »
Sur le parchemin, l’image de la forêt s’assombrit brièvement : une silhouette élancée, à la peau semblable à de l’écorce craquelée, se dessina un instant, ses yeux rouges brillant au milieu des branches noueuses. Harry sentit un frisson courir dans son dos.
« Si vous voulez restaurer la Sylve, » reprit Thargrin d’un ton sévère, « il vous faudra apaiser ou bannir cet être. Mais souvenez-vous : même corrompu, il garde une part de l’esprit ancien de la forêt. Ce n’est pas une simple bête, mais une entité consciente. »
Harry déglutit, partagé entre fascination et appréhension. Les dryades, il n’avait jamais imaginé en rencontrer un jour, encore moins d’avoir à gérer l’une de leurs sœur tombées dans l’ombre. Thargrin fit glisser ses griffes fines sur le parchemin, et les lueurs représentant les dryades semblèrent s’animer davantage.
« Comprenez ceci, Seigneur Potter, » dit-il d’une voix posée mais grave, « les dryades ne sont pas des créatures que l’on commande. Elles sont des esprits liés à leurs arbres. Les fondateurs de Rycroft n’avaient pas d’autorité sur elles ; ils avaient leur respect, car ils respectaient eux-mêmes la forêt. »
Il leva un doigt griffu, comme pour donner un avertissement solennel.
« Si vous cherchez à les utiliser, elles vous rejetteront. Mais si vous les approchez avec prudence et considération, elles peuvent devenir vos alliées les plus précieuses. »
Sur le parchemin, une dryade lumineuse s’illumina doucement, comme en réponse.
« Pour gagner leur confiance, poursuivit Thargrin, vous devrez accomplir des gestes symboliques. Offrir de l’eau pure, versée au pied de leurs arbres. Allumer une flamme sacrée, non pour brûler mais pour purifier. Et surtout, ne jamais couper ou abîmer une branche sans avoir préalablement demandé pardon. Elles perçoivent ces choses, et la moindre offense peut suffire à vous rendre indésirable pour des générations.
Il désigna alors l’ombre sombre qui s’agitait plus loin, symbole de l’Écorcheur.
« Quant à celui-ci, vous n’avez que deux options. L’apaiser, ou le détruire. L’apaiser exigera un rituel de réconciliation : il vous faudra lui offrir quelque chose de vivant, pas un sacrifice sanglant, non, mais une énergie pure, comme celle d’une licorne ou d’une source magique encore intacte. C’est difficile, mais pas impossible. Si vous réussissez, l’Écorcheur redeviendra une dryade, bien que marquée par l’ombre. »
Il laissa planer un silence avant d’ajouter :
« Le détruire, en revanche, est une voie plus sûre mais cruelle. On dit que quand une dryade sombre meurt, l’arbre auquel elle est liée s’effondre en poussière, et avec lui une partie de la forêt. Ce choix vous appartiendra. »
Harry resta figé, son esprit oscillant entre effroi et fascination. Approcher des esprits de la forêt, restaurer une créature corrompue ou décider de la détruire. Ce n’était plus seulement une question d’héritage matériel, mais un véritable poids moral. Thargrin tapota le parchemin du bout de la griffe.
« Retenez bien mes paroles. Si les dryades se dressent contre vous, aucun sorcier, fût-il le plus puissant, ne pourra restaurer Rycroft. Mais si elles acceptent votre présence, alors vos terres renaîtront plus vite que vous ne l’imaginez. »
Thargrin tapota le parchemin et la carte se réorganisa. Les bois s’effacèrent lentement pour laisser place à une zone plus structurée : de longues allées effondrées, des serres brisées et des parterres sauvages.
« Voici les jardins inférieurs de Rycroft, » annonça le gobelin. « Jadis, ils étaient renommés dans tout le pays. Les sorciers et alchimistes venaient de loin pour contempler leurs merveilles. Mais aujourd’hui, les enchantements qui les régulaient ont cédé, et la flore s’est développée de façon chaotique. »
Il pointa une serre fissurée, où une lueur rouge pulsait faiblement.
« Là, vous trouverez le rosier de Feu, une espèce hybride créée par les premiers Rycroft. Ses épines s’embrasent à la tombée de la nuit, et ses fleurs dégagent une chaleur telle qu’on peut en sentir le souffle à plusieurs mètres. C’est une plante dangereuse, mais sa sève est un ingrédient d’alchimie rarissime, capable de raviver un cœur blessé ou d’alimenter un feu éternel. »
Harry fronça les sourcils en voyant les lueurs rouges palpiter sur le plan. Il n’était pas sûr d’aimer l’idée d’avoir un jardin qui s’enflammait littéralement la nuit. Thargrin fit apparaître d’autres zones du jardin.
« Ici, » reprit-il, « un bosquet d’asphodèles lunaires. Ils ne poussent normalement qu’à proximité des cimetières sacrés. Leurs racines ont une affinité étrange avec les rituels de passage et de mémoire. Les fondateurs de Rycroft les avaient plantés pour protéger la lignée contre l’oubli. Leur floraison attire les papillons spectraux, messagers entre le monde des vivants et celui des morts. »
Il passa ensuite à un autre recoin des jardins, envahi de symboles clignotants d’avertissement.
« Et là, c’est plus délicat. Des générations de propriétaires ont mené des expérimentations botaniques ici. Certaines espèces se sont hybridées. Nous savons qu’il y a un chêne-cauchemar, capable d’émettre des spores qui provoquent des visions de terreur. Des ronces mouvantes, qui semblent chercher à enserrer tout ce qui passe, mais aussi tout un tas d’autres plantes dont personne ne connaît les capacités. La végétation de Rycroft n’est pas à prendre à la légère. »
Harry observa les miniatures s’agiter sur la carte, pris d’un vertige. Forêts hantées, dryades, plantes ardentes et arbres cauchemardesques, comment allait-il seulement poser un pied là-dedans sans se faire dévorer ou brûler ?
Comme s’il lisait ses pensées, Thargrin claqua les doigts et fit apparaître un nouveau plan, représentant le manoir lui-même au centre des terres.
« Vous comprenez donc, Seigneur Potter, » dit-il avec calme. « Qu’un tel domaine n’est pas gérable par un seul homme. Même une famille aurait du mal. C’est pourquoi je vous recommande avec insistance de faire appel à des elfes de maison. »
Il s’avança légèrement, ses yeux brillant d’une lueur métallique.
« Les elfes ne sont pas de simples serviteurs. Leur magie est profondément liée aux lieux qu’ils entretiennent. Ils savent nourrir les glyphes et les runes de protection, purifier les pierres par des rites quotidiens, apaiser les esprits des plantes, et maintenir l’équilibre général d’un domaine magique. Les vôtres, si vous décidez d’en lier, pourront canaliser une partie des forces naturelles du domaine et contenir les débordements avant qu’ils ne deviennent incontrôlables. »
Il fit glisser vers Harry un petit rouleau orné du sceau gobelin.
« Ce document est le registre de titre de propriété des elfes Rycroft. Vous y trouverez mention des elfes autrefois liés à Rycroft. Certains de leurs descendants existent peut-être encore. Sans leur aide, vos terres se détérioreront inexorablement, malgré tous vos efforts. »
Il marqua une pause, puis conclut d’un ton plus bas, presque respectueux :
« Comprenez bien, Seigneur Potter : restaurer Rycroft ne consiste pas seulement à réparer des murs ou à ranimer des runes. C’est une œuvre de réconciliation entre les pierres, les esprits et la terre. Si vous parvenez à gagner la confiance des dryades, à maîtriser vos jardins et à confier l’entretien quotidien à des elfes loyaux, alors Rycroft renaîtra. Sinon, ce ne sera qu’une ruine dangereuse, vouée à engloutir son héritier comme elle l’a déjà fait jadis. »
Le gobelin fit un geste, et la carte afficha une vision fugace de ce qu’avait été Rycroft autrefois. Le manoir brillait d’un éclat doux, ses tours s’élançaient au-dessus d’un lac clair, et des champs ordonnés s’étendaient à perte de vue, entrecoupés de haies où couraient des licornes et des cerfs majestueux. Le tout baignait dans une aura de protection apaisante.
« Voilà ce que vous possédez, Seigneur Potter, » conclut Thargrin, son regard brillant d’un éclat presque avide. « Ce n’est pas une simple ruine. C’est un héritage rare, un fragment de l’histoire magique de ce pays. Si vous parvenez à restaurer ne serait-ce qu’une partie de ce que vous voyez, vous deviendrez le gardien d’un domaine tel qu’il n’en existe plus qu’une poignée dans tout le monde sorcier. »
Harry resta silencieux un long moment. Les ruines, les dangers, la lourde responsabilité… tout cela lui semblait écrasant. Et pourtant, en voyant cette vision du passé, il sentit de nouveau ce frisson courir dans ses veines. Une part de lui voulait essayer.
Thargrin referma le premier parchemin et sortit un autre rouleau scellé de cire rouge.
« Quant au sanctuaire Gryffondor, il reste hors de votre portée pour l’instant. Sa localisation exacte est encore voilée par des enchantements d’occultation, il est également incartable. Nul ne peut intervenir tant que son sceau n’a pas été levé. Concentrez vos efforts sur Rycroft. Préparez-vous avec soin. Observez, planifiez chaque geste. La méthode et la prudence seront vos seuls alliés. »
Harry hocha la tête, les yeux fixés sur la maquette mouvante du manoir en ruines. Une tâche immense s’étendait devant lui, écrasante par sa complexité. Et pourtant, au fond de sa poitrine, une lueur d’excitation vibrait déjà. Restaurer un héritage oublié, redonner vie à des pierres anciennes, protéger ce qui devait l’être, c’était plus qu’une corvée bureaucratique : c’était un devoir, et peut-être, un début d’aventure. Il quitta finalement le bureau, un lourd parchemin rempli d’instructions de rénovation roulé sous le bras, une étrange combinaison de crainte et d’excitation au creux de l’estomac ; il inspira profondément avant de se diriger vers son prochain rendez-vous, conscient que rénover ce domaine serait une épreuve en soi.
Notes:
Merci à toutes et à tous d’avoir lu jusqu’ici !
J’espère que ce passage sur les ruines de Rycroft et sa forêt mystérieuse vous a plu ! N’hésitez pas à partager vos impressions, vos théories ou vos passages préférés.
À bientôt pour la suite et d’ici là, prenez soin de vous.
Chapter 11: Le labyrinthe administratif (Maître Ulgrin)
Summary:
Harry découvre le Service de Conservation des Grimoires et, sous la guidance d’Ulgrin, est confronté au poids de ses huit lignées.
Notes:
Salut à tous !
J’espère que vous allez bien et que ce chapitre vous plaira!
TW : Sang (rituel), références à la mort, pressions familiales et héritage lourd.
Bonne lecture à tous et toutes!
(See the end of the chapter for more notes.)
Chapter Text
Les couloirs menant au Service de Conservation des Grimoires semblaient hors du temps. Les murs de pierre sombre, patinés par les siècles, étaient tapissés de hautes étagères où s'alignaient des volumes si anciens que leurs reliures palpitaient presque, comme si elles respiraient encore la poussière des âges. Certains livres murmuraient faiblement en sommeil, d'autres grondaient par instants, rappelant qu'ils avaient été forgés non seulement pour transmettre le savoir mais aussi pour le protéger farouchement.
Harry avançait en silence, guidé par la lumière vacillante de lanternes enchantées suspendues à intervalles réguliers. Elles diffusaient une clarté douce, argentée, qui faisait danser les ombres sur le sol pavé. Le silence n'était pas vide : il était saturé de mémoire, comme si chaque pas réveillait un millier d'ancêtres endormis.
Au bout du couloir, il s'arrête devant une lourde porte de chêne noir, haute de plus de trois mètres. Le bois semblait absorber la lumière, et des runes anciennes pulsaient doucement sous la surface, comme si elles reconnaissaient déjà son approche.
Fixée juste à hauteur des yeux, une plaque en laiton poli portait une inscription gravée avec soin, les lettres émaillées d'un noir profond qui luisait faiblement dans le pénombre :
« Maître Ulgrin, Conservateur des Archives Familiales, Service de Conservation des Grimoires , Département sorcier et demi-humain » (Agréé par le Bureau Central de Certification des Maîtres Gobelin– BCCMG)
Harry inspire profondément. Derrière cette porte l'attendaient les secrets de toutes ses lignées et avec eux, le poids d'un héritage qu'il n'avait jamais demandé mais qu'il ne pouvait plus repousser.
Il leva la main pour frapper. Avant que ses phalanges ne touchent le bois, la porte s'ouvre d'elle-même dans un souffle grave.
Un gobelin apparut. Contrairement aux banquiers guindés de Gringotts, celui-ci portait une longue robe de velours noir, brodée de runes argentées scintillantes comme des filaments lunaires. Ses yeux jaunes, perçants, semblaient sonder l'âme de Harry au-delà de la chaise et du présent.
« Lord Potter », dit-il d'une voix grave et posée. « Vous êtes venu réclamer ce qui vous revient de droit. Ici reposent les grimoires de vos lignées : Potter, Peverell, Gryffondor, Serpentard, Gaunt, Vallenthorne, Aldwych et Rycroft. »
Il marque une pause, comme pour mesurer le poids de ses mots.
« Vous êtes le dernier, de vos lignées, le seul à pouvoir préserver leurs traditions. Sans elles, les lignées disparaîtraient vraiment. »
Harry serre les poings. Il avait toujours su qu'il était seul au monde, mais l'entendre ainsi, formulé avec cette solennité implacable, lui donna l'impression d'être l'ultime rempart entre ces familles et l'oubli.
« Je comprends, répond-il d'une voix basse. Je ne veux pas que leurs mémoires meurent avec moi. »
Un bref éclat traversa les yeux d'Ulgrin, peut-être de respect, peut-être de curiosité. Sans un mot de plus, il convient de signer à Harry d'entrer.
La salle qui s'ouvre devant lui était circulaire, immense, taillée directement dans la roche. Au sol, gravé dans la pierre polie, s'étendait un vaste Cercle des Lignées, constellé de blasons familiaux disposés en une roue complexe. Certains brillaient d'une lumière vive, comme fraîchement nourrie, tandis que d'autres semblaient éteintes, ternis par l'oubli et la mort. Au centre du cercle se dressait un piédestal de marbre noir, sur lequel reposait un stylet d'argent pur. Ulgrin l'approche et le tendit à Harry avec une révérence soignée.
« Chaque lignée réclame une goutte de votre sang », dit-il. « Le cercle reconnaîtra votre héritage et appellera à vous leurs grimoires. »
Harry prit le stylet. Le métal était froid, presque glacial, mais lorsqu'il se référait à sa main dessus, il sentait une vibration sourde, comme le bourdonnement d'un pouvoir très ancien. Il s'agenouilla au centre du cercle. Autour de lui, les blasons gravés dans la pierre semblaient palpiter comme des cœurs, certains vibrants d'une lueur discrète, d'autres ternes et silencieux, mais tous prêts à s'éveiller au contact de son sang. Le silence de la salle était total, mais pas vide. Harry avait l'impression d'entendre les respirations tenues de ceux qui l'avaient précédé. Des voix étouffées, lointaines, comme des souvenirs enfermés dans la roche. Il déglutit, et porte le stylet à son doigt. La pointe argentée tranche la peau avec une facilité glaciale. Une goutte rouge perla, s'alourdit, puis tomba sur la pierre noire. À l'instant où elle touche le sol, le cercle entier s'éclaire d'un feu intérieur. Des runes gravées depuis des millénaires s'embrasèrent dans un entrelacs de lumière, courant d'un blason à l'autre. Le sang de Harry coulait à travers les symboles comme une rivière écarlate.
Ulgrin, debout au seuil du cercle, posa les mains derrière son dos. Ses yeux d'ambre fixaient la scène avec gravité.
« Ainsi commence l'appel des grimoires », dit-il. « Que les lignées se réveillent. »
Le premier à répondre fut le blason Potter. Un éclat argenté jaillit du sol et s'élève dans la salle. L'air vibra comme sous l'impact d'une corne de chasse. Dans une pluie d'étincelles, un volume apparut : reliure de cuir brun frappé d'un cerf aux bois majestueux. Le grimoire Potter descend lentement, porté par un souffle tiède, et se pose devant Harry avec un bruit sourd. Une chaleur bienveillante se répandit dans le cercle, rappelant à Harry l'amour protecteur de ses parents, la loyauté, le courage simple et sincère. Il sent ses muscles se détendre, son souffle s'apaiser.
« La lignée des protecteurs », dit Ulgrin à voix basse. « Ce grimoire contient leurs charmes de défense, leurs serments, leurs chants. Le cœur d'un Potter est toujours lié au cerf blanc. »
Avant même qu'Harry puisse effleurer la couverture, un froid soudain envahit la salle. Le blason Peverell s'embrasa d'une lueur lunaire, oscillant entre l'ombre et la clarté. Une brume épaisse s'élève, parcourue de reflets argentés. Dans ce brouillard se forme une silhouette de livre, qui prend peu à peu de consistance. Le grimoire Peverell apparut, lourd, relié d'un cuir noir veiné de reflets argent. Les lettres de son titre ondulaient comme écrites à la frontière entre vie et mort. Une onde glacée parcourut Harry de la tête aux pieds. Il eut l'impression que le sol s'ouvrait sous lui, que des milliers de générations contemplaient son âme. Ulgrin inclina la tête, respectueux.
« Les Peverell… les Gardiens de la Foi Magique. Leur lignée est plus ancienne que les royaumes. C'est d'eux que nous vient la garde des huit Sabbats, le cycle sacré de la magie. Aucun de leurs héritiers n'a échappé à une formation religieuse. Vous ne ferez pas d'exception, Lord Potter. »
Harry serre les poings. Le poids de cette révélation lui donne presque le vertige. Lui, officier aux rites anciens ? Il n'était pas sûr d'en être capable, mais il savait déjà que refuser serait impossible. Un rugissement soudain balaya ses pensées. Le blason Gryffondor s'embrasa d'un feu ardent. Du cercle jaillirent des flammes dorées qui s'élèvent jusqu'au plafond avant de retomber en gerbes d'étincelles. Dans ce brasier apparut un livre écarlate, marqué de l'écusson du lion rugissant. Le grimoire Gryffondor se pose lourdement sur la pierre. Sa couverture semblait encore brûlante, et l'air sentait la fumée et le fer forgé. Harry sentait une énergie farouche l'envahir, une fierté indomptable, la certitude de ne jamais céder. Ulgrin sourit, presque.
« Courage, bravoure, mais aussi orgueil », dit-il. « Les Gryffondor exigeaient toujours qu'on affronte le feu pour en sortir plus fort. Ce livre contient leurs duels, leurs enchantements flamboyants et leurs serments d'honneur. »
À peine avait-il fini que le cercle s'assombrit brutalement. Une aura verte et phosphorescente se répandit depuis le blason Serpentard. Le sol vibra, et une silhouette reptilienne ondule dans les ombres. Le grimoire Serpentard surgit des ténèbres, silencieux comme un serpent, relié d'un cuir sombre incrusté d'écailles métalliques qui semblaient bouger toutes seules. Un sifflement parcourt la salle. Harry crut entendre un murmure en Fourchelang, subtil, tentateur. Une angoisse glaciale s'insinue en lui, mais aussi une étrange clarté, une logique froide.
« La ruse, la puissance, la volonté de dominer », commente Ulgrin. « Leurs grimoires sont un labyrinthe de savoirs : poisons, rituels de l'ombre, enchantements de séduction. Méfiez-vous, Lord Potter. Même en tant qu'héritier, ces pages cherchent toujours à posséder celui qui les lit. »
Harry détourna le regard, le cœur battant. Son aventure dans la chambre des secrets lui revient en mémoire. Un grondement sourd s'élève ensuite, accompagné de volutes rouges et noires. Le blason Gaunt fissura la pierre comme une cicatrice béante, de ses entrailles jaillit un livre sombre, cerclé de chaînes runiques. Le grimoire Gaunt respirait la fureur, l'oppression. Chaque page semblait battre comme un cœur corrompu. Harry eut la nausée en le voyant. Mais en même temps, il perçut une force brutale, sauvage, qui n'avait rien à envier aux autres lignées.
« La décadence des Gaunt ne doit pas vous aveugler », dit Ulgrin d'une voix grave. « Leurs sortilèges de sang et leurs rituels ancestraux sont parmi les plus anciens de Grande-Bretagne. Le prix, cependant, est toujours élevé. »
Puis, une lumière grise et métallique jaillit du blason Vallenthorne. Des blocs de pierre semblèrent se former dans l'air, s'assembler en une tour invisible, puis s'effondrer en poussière. Quand le nuage se dissipe, un livre robuste, cerclé de fer, gisait sur le sol. Il exhalait une odeur de granit et de forge. Harry le prit entre ses mains, et fut envahi par une impression de solidité, de permanence.
« Les Vallenthorne étaient des bâtisseurs », explique Ulgrin. « Leurs sortes respectent les murailles debout, leurs runes gravées survivent aux siècles. Ce grimoire contient des savoirs pour durer, résister, s'ancrer. »
Un souffle parfumé balaya soudain la salle. Le blason Aldwych s'illumina d'une lueur douce, verte et dorée. Dans l'air flottèrent des pétales translucides, qui s'assemblèrent pour ancien un livre d'ivoire incrusté de fleurs. Harry tendit la main. Une chaleur paisible, printanière, le traversa.
« Les Aldwych apprennent selon le rythme des saisons », dit Ulgrin avec respect. « Leurs enchantements soignent, nourrissent, protègent. Leur mémoire est celle des jardins, des récoltes, des unions. »
Enfin, un cri perçant résonna. Un aigle d'or surgit du blason Rycroft, décrivit une boucle au-dessus d'Harry, puis se transforma en un livre relié de cuir bleu nuit, rehaussé de filigranes dorés. Le grimoire Rycroft pulsait d'une énergie claire, aérienne. Dans le touchant, Harry eut l'impression que ses pensées s'élevaient, plus rapides, plus acérées.
« Les Rycroft étaient des visionnaires, des mages de l'air et de l'altitude », dit Ulgrin. « Leur héritage est celui de la voyance et des serments gravés dans les cieux. »
Lorsque le dernier grimoire se pose devant lui, le cercle entier s'embrasa une dernière fois. La lumière des huit lignées se mêla, formant une aura éclatante autour d'Harry. Les livres palpitaient comme des cœurs, accompagnant son approbation. Harry attendait ce que le rituel s'achève, mais Ulgrin reste immobile, ses yeux d'or fixés sur lui.
« Les grimoires sont à toi, Lord Potter », dit le gobelin d'une voix qui résonna comme un verdict. « Mais ce n'est qu'une moitié de ton héritage. Les sortes et rituels sont écrits, ou certaines choses ne peuvent être confiées à l'encre et au parchemin. »
Il tendit le stylet d'argent encore taché de sang vers Harry.
« Il te reste à accomplir le Rituel du Dernier de la Lignée. »
Le cercle au sol se modifie alors. Les blasons gravés s'animèrent, projetant chacun une lueur vacillante. Certains flamboyaient d'une ardeur farouche, d'autres tremblaient comme une chandelle prête à s'éteindre. Harry comprit que c'était là le reflet des lignées : puissantes, fragiles ou éteintes.
« Lorsque nul héritier direct ne demeure », explique Ulgrin, « la mémoire de la lignée se perd. Alors dans les rares cas où personne ne peut transmettre les traditions, un rituel a été créé pour faire passer cette mémoire au dernier de la lignée. En l'occurrence toi. Ces savoirs ne s'écrivent pas. Ils s'incarnent. Durant ce rituel ils se déposeront dans ton esprit et dans ton cœur, comme une seconde mémoire. Mais sache-le : ce que tu recevras, tu devras l'honorer. Ne pas pratiquer les traditions, c'est les trahir. »
Harry sentit un frisson parcourir son dos. Le gobelin trace alors un nouveau cercle dans l'air, qui s'ouvre comme une porte invisible au centre de la salle. Derrière, il n'y avait pas un couloir, mais une sorte de voile de lumière mouvante, vibrant doucement.
«Entre», dit Ulgrin. « La mémoire de tes lignées t'y assiste. »
Harry franchit le seuil. Immédiatement, il fut enveloppé par une obscurité vivante, traversée d'éclats lumineux comme des étoiles. Devant lui, des silhouettes apparurent : des hommes et des femmes vêtus d'habits anciens, portant des insignes familiaux. Ils n'étaient ni fantômes, ni portraits, mais des échos de mémoire, préservés pour transmettre. La première silhouette qui s'avança portait une longue robe grise brodée de symboles lunaires. Son visage était sévère mais noble, et ses yeux brillaient d'une lueur presque surnaturelle.
« Je suis Cadmus Peverell », dit la voix grave et profonde. « Par le sang, tu es des nôtres. Et parce que tu es le dernier, tu devras porter ce que nous avons porté : la foi de notre peuple. »
Derrière lui, d'autres silhouettes Peverell apparurent, formant un cercle. Des chants sourds s'élèvent, anciens, presque incompréhensibles. Harry sentit leurs voix résonner jusque dans sa poitrine.
« Les Peverell furent désignés comme Gardiens de la Foi Magique », poursuivit Cadmus. « C'est à nous qu'incomba la charge de préserver les rites des huit Sabbats, de guider les sorciers et sorcières dans leurs célébrations de Dame Magie, de maintenir l'équilibre entre la lumière et les ténèbres. »
Les silhouettes se rapprochent. Harry vit des images défiler autour de lui : des processions nocturnes éclairées par des torches, des cercles tracés au sol avec des runes étincelantes, des festins partagés au solstice d'été, des veillées silencieuses aux équinoxes.
Cadmus tendit une principale spectrale vers lui.
« Voici ce que tu dois savoir, héritier : À Samhain, nous honorons les morts, ceux qui veillent dans l'ombre. À Yule, nous invoquons la lumière renaissante. À Imbolc, nous consacrons le repos et le souffle des graines, promesse de vie. À Ostara, nous bénissons le renouveau, l'éveil frémissant de la terre. À Beltane, nous célébrons le feu sacré et les syndicats. À Litha, solstice d'été, nous chantons la gloire du soleil, source de toute énergie. À Lughnasadh, nous partageons sans compter, car Dame Magie ne refuse jamais ses dons. À Mabon, nous honorons la transition, la moisson des efforts, la gratitude des cycles. »
Cadmus s'interrompit. Harry avait l'impression que son esprit débordait déjà, saturé par la densité des souvenirs qui lui étaient transmis. Mais une dernière image s'imposa à lui : un autel circulaire, gravé de runes, devant lequel un Peverell levait les bras au ciel, invoquant Dame Magie au nom de sa lignée.
« Tu es désormais prêtre de Dame Magie », dit simplement Cadmus. « Qu'importe que tu ne l'aies pas choisie : c'est le sang qui l'exige. À chaque Sabbat, tu devras officier. Même seul, même ignoré, tu tiendras la foi. Car si tu cesses, alors les Peverell seront vraiment morts. Tu trouveras tout ce dont tu as besoin pour réaliser les sabbats dans le coffre de notre famille, les livres et artefacts y sont conservés. »
Puis les silhouettes se dissipent, laissant Harry seul dans l'obscurité vibrante. Quand la silhouette de Cadmus Peverell disparut, Harry se retrouva de nouveau dans l'espace obscur parsemé d'étoiles. Le silence vibra quelques instants, comme une attente. Puis une lueur rouge et ou s'embrasa devant lui, éclatante, réchauffant l'air. Un homme immense apparut, vêtu d'une cape écarlate bordée d'or, une épée à la ceinture. Ses cheveux flamboyaient comme une crinière et son regard portait la clarté du feu. Harry le reconnut instinctivement : Godric Gryffondor.
«Héritier, ton sang m'a appelé», dit la voix, à la fois chaleureuse et impérieuse. « Je suis Gryffondor, et nos traditions n'ont jamais reposé sur la peur, mais sur le courage. »
Derrière lui, d'autres figures se dessinèrent, des générations de Gryffondor, toutes marquées par cette aura ardente. Harry ne sentit rien de solide qu'en les voyant.
« Les traditions de ma maison, reprit Godric, ne sont pas écrites dans la pierre, mais dans l'action. Les Gryffondor n'honoraient pas leurs ancêtres par des prières, mais par leurs actes. Cependant, certaines coutumes nous concernent, et tu dois les connaître : Chaque Gryffondor, lors de sa majorité, devait affronter une Épreuve du Courage. Certains chevauchaient des hippogriffes, d'autres traversaient des forêts hantées ou se mesuraient à des énigmes enchantées. Peu importait l'épreuve, tant qu'elle exigeait de la bravoure. Aux funérailles, il était d'usage de déposer sur le cercueil une épée miniature forgée de fer rouge, symbole de la flamme qui ne s'éteint pas. Lors des mariages, la coutume voulait que les époux sautent par-dessus un brasier allumé de leurs propres baguettes, afin de montrer que leur union serait capable de traverser les flammes de la vie. Enfin, chaque Gryffondor avait pour devoir, au moins une fois dans son existence, de prendre la défense d'un faible au péril de sa vie. »
Godric possède une main ardente sur l'épaule de Harry.
« Souviens-toi, Harry. Les Gryffondor ne se traitent pas par leurs victoires, mais par les causes qu'ils défendent. C'est cela, la vraie tradition. »
La vision se dissipe dans une gerbe d'étincelles rouges. L'obscurité reprit sa place, mais cette fois une lueur verte et froide surgit. L'air est devenu lourd, presque oppressant. Une silhouette mince est apparue, drapée d'émeraude et de noir. Ses yeux brillaient d'un éclat venimeux : Salazar Serpentard.
« Enfin », murmura la voix sifflante. « Le sang m'appelle encore, malgré les siècles. »
Les autres figures Serpentard se matérialisèrent : des silhouettes nobles mais inquiétantes, leur port empreint de fierté.
« Nous avions des traditions », dit Salazar, « que le monde a souvent déformées. La ruse et l'ambition ne sont pas des vices, mais des forces. Voici ce que tu dois transmettre : Chaque enfant Serpentard recevait à douze ans un serment d'ambition : il devait énoncer un mais pour sa vie, si impossible qu'il paraisse. Renoncer à ce mais, c'était perdre son nom. Plusieurs sont morts sans avoir réussi, mais au moins ils ont essayé. Aux équinoxes, une pierre verte était plongée dans le feu, puis posée sur la terre, puis lavée dans l'eau, avant d'être confiée à l'air, quatre éléments pour équilibrer l'esprit. Lors d'un mariage, les époux Serpentard gravaient dans leurs anneaux un mot secret en fourchelangue, connu d'eux seuls, symbole d'un lien indestructible. Enfin, chaque funérailles exigeait que l'héritier vers une fiole de son propre sang sur le cercueil, montre pour que la lignée continuait. »
Salazar s'approche de son visage si près que Harry en sentit le soufflé glacé.
« N'oublie pas ceci, héritier. L'ambition est une arme. Elle ne t'abandonnera jamais. »
Puis il s'effaça, comme aspiré dans l'ombre. Un grondement sourd emplit alors l'espace. L'air est devenu lourd, presque suffocant. Une silhouette célèbre apparut, vêtue de haillons, mais ses yeux brillaient d'une obsession dévorante : un Gaunt. Derrière lui, des visages plus anciens, tout aussi marqués de duretés et de rancune.
« Nous sommes la branche oubliée », dit-il d'une voix rauque. « Le sang Serpentard a coulé en nous, mais il s'est appauvri, répondu, tordu. Pourtant nos traditions subsistent. »
Harry sentit la douleur de cette lignée, ses folies, mais aussi son entêtement.
« Les Gaunt n'étaient pas aimés », répétait la voix, « mais ils avaient leurs coutumes : Lors des naissances, un serpent vivant était placé dans le berceau, pour symboliser la protection. Nous conservons des pierres runiques gravées, enterrées autour de nos demeures pour repousser les intrus. Chaque génération devait transmettre un chant en fourchelangue, incompréhensible pour les autres, mais porteur de mémoire, de secret essentiel à la survie de la famille. » Dans la pièce silencieuse autrefois un chant résonna se gravant dans la mémoire de Harry.
« Enfin, aux funérailles, il était d'usage de briser la baguette du défunt et d'entrer ses fragments avec lui, pour percer ses secrets. »
La silhouette cracha presque ses mots :
« Honoré-nous malgré notre disgrâce. Sinon, notre nom ne sera plus qu'une malédiction. »
Puis les Gaunt s'effacèrent, laissant derrière eux une sensation de froid américain. Un parfum floral se propage alors dans l'air. Une lueur douce, ivoire et verte, emplit l'obscurité. Une femme vêtue d'une robe claire s'avança, tenant une gerbe de fleurs sauvages. C'était une Aldwych.
« Héritier », dit-elle doucement. « Notre lignée se transmettait la beauté des petits gestes. Nous honorons Dame Magie dans les petites choses, les cycles de la nature, la fleur qui s'ouvre, le vent qui caresse. »
Derrière elle, d'autres femmes et hommes apparurent, portant tous des symboles végétaux.
« Voici nos traditions », continue-t-elle. « Les filles Aldwych portaient toujours des noms de fleurs. C'était notre manière de rappeler que chaque enfant était une graine au sein d'un cycle. Aux mariages, les époux tressaient une couronne de fleurs, pour signifier qu'ils prenaient soin du même jardin. À chaque naissance, un arbre fruitier était planté dans le domaine, et ses fruits offerts lors du premier anniversaire de l'enfant. Aux funérailles, nous déposions sur la tombe une fleur séchée issue du bouquet de mariage du défunt, pour boucler le cycle de sa vie. »
La femme Aldwych s'approche et effleura la joue de Harry comme une caresse de pétale.
« N'oublie pas, héritier : la beauté des choses simples est un luxe, et un devoir envers Dame Magie. »
Les silhouettes disparaissent une à une. Une vibration métallique traverse l'air. Des éclats de pierre et d'acier se mêlèrent pour former une lueur gris-argent. Une silhouette se dessina, robuste, aux épaules larges, tenant un marteau d'ombre et de lumière : c'était un Vallenthorne. Derrière lui, d'autres ancêtres se matérialisèrent, tous semblables à des statues animées.
« Héritier », dit la voix grave, « notre lignée était celle des bâtisseurs. Les murs que nous dressions ne servaient pas seulement à protéger, mais à structurer, à ordonner. Chaque pierre portait un enseignement, chaque tour un message pour l'avenir. Et les alliances que nous battissions étaient solides et durables. »
Les Vallenthorne se rapprochèrent, et Harry sentit la solidité et la permanence qui émanaient d'eux.
« Nos traditions », expliqua la silhouette, « sont simples mais exigeantes : À chaque naissance, on creusait une tranchée cérémonielle autour du foyer familial, symbole de protection et d'ancrage. À l'âge de 17 ans, les héritiers devaient choisir une famille avec qui nouer une alliance et s'occuper des négociations sans aide. Lors des mariages, un mur miniature était construit par les époux, représentant la solidité de leur union. Aux funérailles, la tradition voulait que la famille érige un petit cairn de pierres gravées, pour que le défunt continue de surveiller ses descendants. Chaque Vallenthorne devait inscrire au moins une rune sur la pierre de la maison, un souvenir ou un avertissement pour les générations futures. »
Les Vallenthorne s'effacèrent dans un fracas de pierre, laissant une impression de permanence et de rigueur. Une lumière bleue traverse l'espace, accompagnant le cri d'un aigle. Un souffle d'air frais fit onduler les vêtements de Harry. Devant lui apparaissait un Rycroft, haut et élancé, portant une cape ornée d'or et de bleu nuit. Derrière lui, d'autres silhouettes suivirent, toutes graciles et fières, semblant flotter plutôt que marcher.
« Nous sommes les Rycroft », annonçant la voix claire et musicale. « Nos traditions sont celles des hauteurs, de l'air et de la vision. Nous voyons loin, nous pensons vite, nous agissons avec précision. »
Les figures Rycroft levèrent les bras vers le ciel, et Harry vit des images : des falaises battues par le vent, des tours solitaires, des aigles en vol.
« Nos traditions, » continue la voix, « sont les suivantes : Chaque naissance voyait l'enfant élevé dans un nid symbolique, suspendu et sécurisé, pour lui apprendre l'équilibre et la vigilance. À chaque fête de Sabbat, un vol d'aigles était simulé par métamorphose, rappelant le lien entre ciel et terre, entre magie et vision. Les mariages comprenaient la création d'un mobile d'argent et de filigrane, représentant la famille unie et la fluidité des relations. Enfin, les funérailles imposaient que le cercueil soit placé sur une plateforme élevée, symbole de l'élévation de l'esprit et du regard porté sur le monde. Comme l'aigle les Rycroft privilégiaient la vigilance, alliés et ennemis étaient donc surveillés régulièrement. »
Les Rycroft s'évanouissent dans un souffle d'air pur, laissant à Harry une impression de liberté et de responsabilité. Enfin, une lumière douce et chaleureuse, teintée de brun et de cuivre, se répandit. Une figure familière est apparue, derrière le cerf majestueux des Potter : un ancêtre de la maison Potter. Derrière lui, d'autres silhouettes se formèrent, toutes marquées par le courage, la loyauté et la simplicité d'âme.
« Harry », dit la voix familiale, « nous sommes tes ancêtres. Nos traditions sont simples mais essentielles, et elles te rappellent ce que signifie porter le nom Potter. »
Harry sentit la chaleur du foyer familial l'entourer, les souvenirs de courage et de loyauté s'éveiller.
« Chaque naissance devait être célébrée par la création d'une petite sculpture de cerf, symbole de protection et de vigilance. Lors des mariages, un serment verbal était fait au centre d'un cercle, rappelant le lien entre le couple et les ancêtres. Aux funérailles, une bougie argentée était allumée à la mémoire du défunt, symbole de lumière et de continuité. Enfin, chaque Potter devait au moins une fois dans sa vie protéger une créature faible ou innocente, en souvenir des sacrifices qui ont forgé notre lignée. »
Les silhouettes Potter s'inclinèrent une dernière fois, leurs regards emplis de douceur et de gravité, puis s'effacèrent lentement dans la lumière. Le grand cerf majestueux fait entendre un souffle profond avant de se dissoudre à son tour, comme une brume dissipée par le vent. Le silence qui suivit n'était pas vide, mais vibrant : Harry portait encore en lui l'écho de leurs voix, le poids de leurs gestes, la chaleur de leurs traditions. Il sentait, jusque dans ses veines, cette mémoire ancienne se mêler à la sienne. Un instant, il reste immobile, presque écrasé par la force du rituel. Mais bientôt, il comprit qu'il n'avait plus rien à recevoir ici. Le rituel avait gravé en lui ce qu'il devait emporter ; rester plus longtemps ne ferait qu'alourdir son esprit. Le Cercle des Lignées n'était pas clos, il le sentait, comme une braise encore ardente, mais sa place n'était plus dans cette chambre des ancêtres. Il leva les yeux une dernière fois vers la lueur diffuse qui baignait la salle, puis fit un pas en arrière. La pierre vibra doucement sous ses pieds, comme pour enregistrer son départ. Sans un mot, Harry se détourna et franchit le seuil.
Il franchit le voile de lumière comme on traverse un dernier souffle. La Salle du Dernier de la Lignée s'effaça derrière lui et la salle circulaire lui revint, plus matérielle et plus menaçante à la fois : le Cercle des Lignées ardait toujours, ses runes lançant des éclats qui coulaient sur la pierre comme des veines de feu. Les blasons luisaient encore, animés d'une vie surnaturelle ; les huit grimoires gisaient à la périphérie du piédestal, chacun baigné d'une aura qui lui était propre. Harry retint sa respiration. Les images et les voix qu'il venait de recevoir vibraient encore derrière ses paupières, tissant en lui des réseaux de gestes et de paroles anciennes. Il sentait, au creux de son crâne, des phrases rituelles qui cherchaient leur forme ; il entendait des airs de sabbat, des ordres, des noms. C'était comme si la mémoire s'était installée en lui, non pas comme une bibliothèque calme, mais comme une ville qui s'éveille. Mais en baissant les yeux, il vit les grimoires toujours disposés autour du piédestal, auréolés de leurs propres lueurs. Harry s'approche. Il tendit la main vers le premier, celui des Potter, et aussitôt la chaleur du cuir semble se fondre dans sa peau. Puis il prit celui des Peverell, froid et lourd, mais empli d'une force ancienne. L'un après l'autre, il ramassa les volumes. Quand le dernier rejoignit la pile serrée contre sa poitrine, une onde parcourut la salle circulaire. Le Cercle des blasons s'embrasa d'une lumière fulgurante, puis se calmera aussitôt, comme satisfait. Harry chancela sous le poids, non seulement des livres, mais de ce qu'ils représentaient : huit mémoires, huit héritages, huit devoirs.
Ulgrin se tenait près du piédestal, immobile, le visage fermé. Le gobelin n'afficha ni surprise ni jugement à son retour ; il se contenta d'incliner légèrement la tête, comme si Harry revenait d'un travail bien accompli. Harry éprouva un mélange d'épuisement et d'éveil : le fardeau était réel, mais il n'était pas une condamnation. Il avait désormais des outils, des visages, des voix pour le guider. Il mit les grimoires dans son sac à dos, puis tourna les serres. En quittant la salle circulaire, il jeta un dernier regard en arrière : le Cercle des Lignées flamboyait encore, mais moins furieusement qu'auparavant. Les runes, peu à peu, se muaient en une lueur apaisée, comme une lampe qui l'on diminue pour la nuit. Il sut, sans avoir besoin qu'on le lui dise, que ce feu ne s'éteindrait pas entièrement : il serait là, en veille, prêt à se rallumer si on l'appelait. Dans le couloir, l'air semblait plus ordinaire, et pourtant tout avait changé. Les pas d'Harry résonnaient différemment, pas sur la pierre, mais au fond de lui. Il n'était plus seulement l'enfant qui avait survécu à tant d'histoires ; il était l'héritier qui, désormais, choisirait quelles histoires mériteraient d'être transmises. Et tandis que la porte se refermait doucement derrière lui, il sentit qu'un autre travail, plus long et plus intime encore, venait de commencer.
Notes:
Merci d’avoir pris le temps de lire ce chapitre !
J’espère que vous avez aimé découvrir avec Harry toutes les traditions qu'il devra perpétuer. n'hésitez pas à laisser un commentaire, je suis curieuse de vos ressentis.
À très bientôt pour la suite, et prenez soin de vous!
Chapter 12: Le labyrinthe administratif (Maître Nargul)
Summary:
Harry assiste à un rituel magique pour localiser certain de ses artefacts.
Notes:
Bonjour tous, j'espère que vous allez bien.
J'ai beaucoup avancé sur mes chapitres ce weekend alors j'ai décidé de vous poster les trois derniers chapitres de Gringotts aujourd'hui ! J'espère que ça vous plaira!TW : sang, magie rituelle, malédictions, tension psychologique
Bonne lecture à tous et à toutes.
Chapter Text
Après plusieurs heures d’entretiens, de signatures et de révélations, Harry suivait encore une fois un gobelin au visage impassible. Ses pas résonnaient dans les longs couloirs de marbre poli, éclairés par des globes lumineux fixés aux murs. Chaque couloir paraissait identique au précédent, et Harry se demandait combien de temps il lui aurait fallu pour se repérer sans instruction dans ce labyrinthe.
Ils passèrent devant une série de portes identifiées par des plaques de cuivre soigneusement gravées : « Service d’Évaluation des Dots Magiques », « Bureau des Fiançailles Contractuelles », « Département des Réclamations ». À mesure qu’il avançait, Harry sentait le poids de tout ce qu’il venait d’apprendre peser plus lourdement sur ses épaules. Huit familles, neuf fiancées, la manipulation de Dumbledore. Chaque bureau qu’il visitait lui arrachait une couche d’innocence.
Finalement, son guide s’arrêta devant une grande porte de bois sombre, cerclée de ferrures argentées. Une plaque impeccable y brillait, gravée en lettres claires :
"Maître Nargul, Gardien des Reliques - Service de Traçage, Sécurisation et Activation des Artefacts Héréditaires, Département sorcier et demi-humain "
(Agréé par le Bureau Central de Certification des Maîtres Gobelins– B.C.C.M.G.)
Le gobelin escortant Harry s’inclina légèrement et annonça d’une voix neutre :
« Voici le bureau de Maître Nargul. Entrez seul. »
Harry hocha la tête, inspira profondément, et posa sa main sur la poignée froide de la porte. La porte s’ouvrit lentement, sans un grincement. Une bouffée d’air plus frais et chargé d’odeurs anciennes, cire, parchemin et métal travaillé, lui parvint aussitôt.
La pièce était vaste, mais pas écrasante : un bureau circulaire, tapissé d’étagères en chêne sombre où reposaient des coffrets scellés de runes, des registres reliés de cuir, et des artefacts sous globes de cristal. Des chaînes argentées pendaient au plafond, flottant parfois comme si une brise invisible les agitait. Au centre, derrière un large bureau gravé de symboles mouvants, se tenait un gobelin plus grand que ceux qu’Harry avait rencontrés jusque-là. Sa peau légèrement grisée, ses yeux ambrés et sa posture raide lui donnaient une aura de gardien inflexible. Il leva lentement la tête, posant sur Harry un regard perçant.
« Lord Potter vous voilà enfin venu réclamer ce qui vous appartient. »
La porte se referma derrière Harry dans un léger claquement. Devant lui, Maître Nargul se leva lentement, contournant son bureau. D’un geste mesuré, il déploya une large nappe de cuir sombre sur une table de marbre. Le cuir semblait vivant, parcouru de fines lignes lumineuses qui pulsaient comme des veines. Sur ce support, le gobelin disposa avec un soin cérémonieux plusieurs objets : un bassin d’argent massif, orné de runes gravées en relief, trois pierres translucides, placées en triangle parfait autour du bassin, et un couteau rituel à lame courbe, posé sur un coussin de velours. Il se tourna vers Harry, ses yeux ambrés brillant d’un éclat froid.
« Lord Potter, pour tracer vos reliques, il faut un échange. Votre magie doit être offerte volontairement. Ni baguette, ni formule. Simplement la volonté. Placez votre main au-dessus du bassin. »
Harry, méfiant mais déterminé, s’exécuta. La surface argentée reflétait son visage fatigué, les traits tirés par cette journée éprouvante. Quand il tendit la paume, Nargul effleura le couteau, le souleva, et d’un geste précis entailla à peine la peau de son doigt. Harry grogna de contentement, pour une fois dans cette journée ce n’était pas son sang qu’on prélevait. Une perle de sang tomba dans le bassin, s’éparpillant en éclats écarlates.
« Maintenant, laissez votre magie circuler. Ne résistez pas. »
Un frisson parcourut Harry. C’était comme si on aspirait une partie de lui-même : une chaleur diffuse naquit dans sa poitrine, puis remonta le long de son bras, et une lueur dorée s’échappa de sa main pour se déverser dans le bassin. Le métal vibra d’un son grave, et les pierres disposées autour s’illuminèrent d’un halo bleu. L’air devint plus dense. Des symboles inconnus se mirent à courir le long des murs, comme tracés par une main invisible. Puis, au-dessus du bassin, se matérialisa une carte éthérée, une projection mouvante faite de lumière et d’ombres. Deux points brillèrent presque aussitôt : Le premier, rouge flamboyant, éclata au cœur de la projection. Il prit la forme de l’épée de Gryffondor, éclatante, les rubis de sa garde flamboyant comme des braises. Mais lorsque Maître Nargul prononça une incantation gutturale pour tenter l’invocation, la lame se brouilla, puis se couvrit d’une cage d’or. Des glyphes anciens apparurent : tours stylisées, armoiries, l’image fantomatique d’un château aux mille fenêtres. Poudlard. Les protections de l’école verrouillaient l’épée hors d’atteinte. Le second, plus discret, pulsa comme une braise mourante. Un cercle noir, à peine visible, prit forme avant de se préciser en une bague ternie, craquelée, dont la pierre centrale semblait avaler la lumière. Harry sentit un frisson glacé lui parcourir l’échine. Maître Nargul tenta le rituel de rappel : le bassin s’illumina, les runes s’enflammèrent, mais aussitôt, la projection se brouilla et s’éteignit, ne laissant qu’un écho douloureux dans l’air. Un silence pesant s’abattit. Harry retira sa main, la paume encore picotante.
« Pourquoi ça n’a pas marché ? » demanda-t-il.
Maître Nargul effleura le rebord du bassin, l’air pensif.
« L’épée est au cœur des protections de Poudlard. Vous devriez pouvoir la réclamer quand vous serez de retour dans le château. Quant à la bague, elle est saturée d’une magie noire très ancienne qui a interagi avec l’invocation c’est pourquoi notre rituel a été un échec. »
« Je devrai également aller la chercher moi-même ? »
Un sourire bref, presque cruel, passa sur les lèvres du gobelin.
« Vous le pourriez. Mais sachez-le : cet anneau porte en lui des malédictions dangereuses et semble protégé par de nombreux sorts. Je vous conseille de ne pas vous y rendre si vous tenez à tous vos membres. »
Il rangea lentement le couteau rituel et les pierres, puis fit apparaître un rouleau de parchemin scellé d’un cachet rouge.
« Gringotts dispose de Briseurs de Malédictions. Ils sont formés pour pénétrer les protections, neutraliser les pièges, et extraire les artefacts les plus dangereux. Leur prix est élevé, mais leur efficacité est prouvée. »
Le rouleau se déroula de lui-même sur la table, révélant un contrat aux lignes serrées.
« Signez si vous voulez mandater leur intervention. Sinon la bague restera derrière ses protections jusqu’à ce que vous soyez apte à la récupérer vous-même. »
Harry fixa le rouleau de parchemin étalé devant lui. Les lignes serrées et le sceau rouge de Gringotts semblaient presque briller, comme si la magie contenue dans le contrat vibrait d’elle-même. Il prit la plume noire qu’on lui tendait et traça sa signature. Une brûlure traversa sa main, et au même moment le parchemin s’illumina, le sceau rouge scintilla, puis un léger clic magique retentit dans l’air. Harry sut immédiatement que le contrat avait pris effet.
Maître Nargul se leva lentement, ses yeux ambrés fixant Harry avec une intensité quasi palpable.
« Très bien. Votre volonté est scellée. Les Briseurs de Malédictions interviendront rapidement. Gringotts vous contactera à la minute où la mission sera un succès. »
Sans autre avertissement, le gobelin fit un geste sec de la main. Une lueur bleutée jaillit autour de Harry et, avant qu’il n’ait eu le temps de réagir, un courant magique le poussa vers la sortie. Il sentit ses jambes bouger sans qu’il ne les guide, et un léger vertige le saisit.
« Vous avez terminé tout ce que vous aviez à faire ici. Au revoir, Lord Potter. »
La porte se referma derrière lui avec un claquement lourd, le ramenant dans les corridors de marbre qu’il commençait à bien connaître après tant de services visités.
Chapter 13: Le labyrinthe administratif (Maîtresse Drakmir)
Summary:
Harry visite sa voûte.
Chapter Text
Harry traversa les couloirs familiers de Gringotts jusqu’à une porte sobrement décorée. Une plaque en laiton y était fixée, gravée à l’encre noire :
"Maîtresse Drakmir, Gardienne Principale des Coffres Ancestraux, Service d’Ouverture de Coffres, et de Vérification et Retrait des Fonds Magiques, Département sorcier et demi-humain "
(Agréé par le Bureau Central de Certification des Maîtres Gobelin– B.C.C.M.G.)
Il poussa la porte et entra dans un bureau étrangement vide. Le lieu n’était décoré que d’un large bureau en chêne sombre, des piles de documents soigneusement alignées sur plusieurs étagères et tables secondaires, et quelques globes lumineux fixés aux murs, diffusant une lumière douce et régulière. L’air avait cette odeur caractéristique de cire chaude et de parchemin ancien, qui embaumait les couloirs de Gringotts.
Harry observa la salle avec attention. Aucun gobelin n’était visible, et le silence y était presque total, à l’exception d’un léger froissement de parchemin provenant d’une pile à proximité. La sobriété et l’ordre de l’endroit témoignaient d’une rigueur implacable : ici, rien ne se faisait par hasard, et chaque objet, chaque document semblait soigneusement catalogué et surveillé.
Une voix douce, mais ferme, le fit sursauter légèrement.
« Lord Potter, veuillez me suivre, je vous prie. »
Une gobeline apparut de derrière une pile de documents. Élancée, les yeux perçants, la peau légèrement grisée et le port rigide, elle se présenta comme Maîtresse Drakmir. Ses gestes étaient précis, chaque mouvement mesuré, comme si elle orchestrait une chorégraphie invisible. Elle invita Harry à la suivre avec un geste de la main, il s’exécuta avec empressement.
Harry fut conduit vers les wagonnets souterrains qui servaient à transporter les clients et leurs effets jusqu’aux voûtes profondes de Gringotts. Le véhicule qui se positionna devant eux était simple mais robuste, un mélange de métal poli et de bois sombre, avec des sièges soigneusement aménagés pour supporter le passage de lourdes cargaisons. Les rails brillaient faiblement sous la lumière diffuse des globes enchantés accrochés au plafond de la galerie.
Harry s’installa, tenant fermement la clé de sa voûte, remise par Maître Varnuk plus tôt dans la journée. Le wagonnet démarra en trombe, le glissement des roues sur les rails résonnant dans le tunnel étroit. L’air était légèrement frais et portait cette odeur caractéristique de pierre humide qui régnait dans les profondeurs de Gringotts.
Le wagonnet ralentit à mesure qu’ils approchaient de la voute. Les lourdes portes en métal et bois foncé, renforcées par des runes et des charnières enchantées, se dressaient devant eux. La gobeline qui l’accompagnait, calme et méthodique, brisa le silence :
« Lord Potter, avant d’ouvrir votre voûte, souhaitez-vous ajouter une protection supplémentaire à vos coffres ? »
Harry leva les yeux, surpris par la question. Il pensa immédiatement aux nombreuses tentatives de vol ou de manipulation auxquelles il avait été confronté, notamment celles orchestrées par Dumbledore lui-même, qui avait utilisé son influence pour contrôler certains aspects de son héritage. La prudence semblait donc essentielle.
« Oui, je pense que ce serait prudent. » répondit-il après un moment de réflexion.
La gobeline hocha la tête.
« Très bien. À partir de maintenant, votre signature magique sera nécessaire pour accéder à tous vos coffres. Même vous, détenteur légitime, devrez passer par cette identification pour toute ouverture. Cela empêchera tout accès non autorisé, même en cas de possession de la clé. »
Drakmir fit un mouvement complexe de poignet et la porte se mit à luire d’une lueur violette. Elle guida Harry vers le mécanisme de la porte, le fit apposer sa main sur une pierre qui scanna sa magie.
« Comme convenu, » dit la gobeline, « à partir de maintenant, chaque ouverture nécessitera votre signature magique, veuillez déverrouiller la serrure pour que la protection s’active ».
Harry inséra sa clé dans la serrure principale. Un cliquetis précis et mesuré retentit, et la porte commença à s’ouvrir lentement, révélant une vaste salle remplie de rangées de coffres identiques à ceux qu’il avait vus auparavant, mais regroupés pour son usage exclusif. Chaque coffre portait des gravures familières et distinctives : armoiries, runes de protection et sigles magiques.
« Parfait, » murmura la gobeline. « Vos coffres sont désormais entièrement sécurisés et liés à votre identité magique. Toute personne tentant de les ouvrir sans votre consentement sera automatiquement bloquée. »
Harry acquiesça, sentant une légère satisfaction. C’était une couche supplémentaire de sécurité, et cela lui donnait un contrôle direct sur son héritage. Il savait que, désormais, personne ne pourrait manipuler ses coffres sans sa présence et sa volonté magique.
Harry resta immobile quelques secondes, observant le spectacle silencieux qui s’offrait à lui. La salle circulaire semblait s’étendre bien plus loin que ne le permettait la logique architecturale. Tout autour, enchâssés dans la roche, se trouvaient plusieurs coffres massifs, chacun orné d’un blason différent, gravé ou incrusté de métaux précieux.
Maîtresse Drakmir s’avança d’un pas calme, ses bottes claquant légèrement sur le sol poli. Sa voix, posée et méthodique, rompit le silence.
« Chaque porte correspond à l’une de vos lignées reconnues, Lord Potter. Par exemple, si une famille à un coffre principale et un coffre d’héritier, alors les deux coffres se trouveront derrière la porte portant le blason de la famille en question. »
Harry hocha la tête, encore impressionné par la taille de la pièce.
« Nous commencerons par le coffre principal, c’est pour l’instant celui des Potter, vous pourrez changer ça plus tard si cela ne vous convient pas. » annonça la gobeline, avant de s’arrêter devant une porte de métal poli, ornée d’un cerf en relief. Harry posa sa main sur le sceau, sentant la chaleur familière de la magie répondre à son contact. Un léger frisson parcourut ses doigts, puis les runes gravées autour du blason s’illuminèrent d’un éclat doré. Les verrous s’écartèrent en silence.
À l’intérieur, la lumière des globes se refléta sur des piles de gallions, parfaitement empilées et triées, mais Harry remarqua aussitôt que ce n’était pas tout : de petits coffrets en bois, des carnets reliés de cuir, des bijoux délicatement enveloppés dans de la soie, et même quelques objets personnels s’y mêlaient. Il ouvrit un coffret de chêne, sur lequel était gravé son nom. Dedans, il trouva un petit cadre renfermant le portrait minuscule d’un couple qu’il reconnut instantanément, ses parents, et plusieurs autres cadres de personnes vaguement familières. Il sentit une légère brûlure au creux de la poitrine, un mélange de nostalgie et de surprise.
« Ces objets, ils n’étaient pas mentionnés dans les documents de Maître Varnuk. » murmura-t-il.
Drakmir hocha la tête, son expression demeurant neutre.
« C’est normal. Pour un gobelin, seuls l’or, les pierres précieuses et les artefacts forgés en argent gobelin sont considérés comme ayant une véritable valeur. Les objets sentimentaux, les documents, les bijoux personnels, ne sont pas pris en compte dans nos bilans. »
Harry referma le coffret avec soin, méditant cette réponse. Pour lui, le portrait valait plus que tout l’or qu’il voyait. Pour les gobelins, ce n’était que matière. Ils continuèrent vers la porte suivante, plus ancienne, plus sobre. Son métal noir semblait absorber la lumière.
« Peverell. » annonça la gobeline, presque avec respect. Lorsque Harry posa sa main sur le sceau, un froid vif lui traversa la paume. Le verrou céda dans un chuintement. À l’intérieur, pas de richesses brillantes, mais des livres reliés de cuir sombre, des rouleaux de parchemin, des fioles scellées et un grand volume central, à la couverture craquelée, où l’on pouvait lire en lettres dorées : « Pratiquer le culte de Dame Magie »
Harry caressa le titre du bout des doigts avant de le glisser dans son sac.
« Ce livre n’apparaissait pas non plus dans les registres. »
« Non. Il n’a pas de valeur marchande. Le savoir n’est pas une monnaie. » répondit simplement Drakmir.
Sur un socle voisin reposait un sceptre finement ouvragé. Le bois de chêne blanc, presque translucide sous la lumière dorée, était orné de délicates incrustations d’argent et de bronze courant le long du manche. À son sommet, un fin cerclage d’or achevait l’ensemble avec une élégance sobre et majestueuse.
« Ce sceptre appartenait à Antioch Peverell, si nos archives sont exactes, il a servi à grand nombre de cérémonies religieuses. La plupart des gobelins auraient préféré le fondre pour récupérer le métal, mais Gringotts respecte les dépôts familiaux, quelle que soit leur nature. »
Harry hocha lentement la tête, songeur. Ce sceptre, comme le livre, n’était peut-être pas fait d’or, mais il rayonnait d’un poids symbolique bien plus grand. Le coffre suivant, orné d’un lion rugissant, attira immédiatement son attention. À peine sa main toucha-t-elle la surface qu’une vague de chaleur se propagea dans tout son bras. Les verrous s’ouvrirent en produisant un bruit grave et régulier. À l’intérieur, la lumière fit scintiller des reflets rouges et or : un casque fendu, une dague ornée d’un rubis, plusieurs étendards écarlates, et des parchemins roulés.
« Coffre Gryffondor, » expliqua Drakmir. « Ces objets ont une valeur symbolique importante pour les sorciers, mais très peu d’intérêt pour nous. Ils sont en acier et en tissus, pas en métaux précieux. »
Harry s’agenouilla et effleura la dague. Le métal vibra faiblement sous son toucher, comme s’il reconnaissait la magie du sang qu’il portait.
« Vous classez ça comme des objets de faible valeur ? » demanda-t-il, éberlué.
« Moyenne valeur, précisément. » répondit la gobeline avec un calme presque mécanique. « Peu d’or, aucune pièce d’argent gobelin. »
« Et pourtant, c’est une part de l’histoire. »
« L’histoire se conserve dans la mémoire, pas dans les objets. »
Elle tourna déjà les talons vers le coffre suivant, sans lui laisser le temps de répondre.
Le coffre Rycroft s’ouvrit, à l’intérieur, se trouvait une abondance de documents : actes de propriété, plans de manoirs, correspondances, et actes de ventes.
« Il y a beaucoup de papiers » dit Harry à voix haute.
« Exactement. Ce coffre contient les copies des titres et documents fonciers de cette lignée. »
Harry fit courir ses doigts sur les sceaux de cire rouge. Les noms, les signatures, tout cela lui donnait une impression étrange, celle de toucher des morceaux d’histoire figés dans le temps.
Le coffre Black, plus imposant, recelait quant à lui des objets scellés par des runes de confinement.
« Ces artefacts sont sous contrôle magique. Ils ne doivent pas être manipulés sans autorisation d’un briseur de malédictions. » précisa-t-elle.
Harry acquiesça. Il n’avait aucune envie de réveiller ce que ces reliques pouvaient encore contenir. Peu à peu, ils firent le tour complet de la voûte. À chaque coffre, un fragment de passé revenait à la surface, des souvenirs qui ne lui appartenaient pas vraiment, mais qu’il héritait malgré lui. Et à chaque fois, la même constatation revenait : les gobelins ne mesuraient pas la valeur comme les sorciers. Là où lui voyait un trésor d’émotion et de mémoire, Drakmir voyait des matières, des métaux, des chiffres. Là où il voyait des familles, elle voyait des dépôts. Pourtant, malgré cette froideur apparente, il percevait dans son attitude un respect discret, une rigueur presque sacrée envers la conservation de ces héritages.
Lorsqu’ils revinrent au centre de la salle, les coffres désormais refermés, Maîtresse Drakmir nota quelques symboles sur une tablette de métal enchantée.
« Votre signature magique a été enregistrée pour l’ensemble de la voûte. Désormais, aucun coffre ne pourra être ouvert sans votre présence. Même la clé ne suffira pas. »
Harry observa un instant les parois de pierre, les coffres brillants sous la lumière douce. Tout ce qu’il venait de voir dépassait ce qu’il aurait pu imaginer. Les dossiers de Varnuk réduisaient son héritage à des chiffres, mais ici, il avait entrevu la somme des vies et des souvenirs de ceux qui l’avaient précédé. Il inspira profondément avant de dire :
« Je me disais bien que l’audit semblait incomplet. »
Drakmir releva les yeux de sa tablette.
« Nous ne comptons pas tout, Messire Potter. Nous classons selon ce qui perdure. L’or reste. Pour les objets, cela dépend de celui qui hérite. »
Il hocha lentement la tête.
« Je garderai tout, même ce qui ne vaut rien pour vous. »
Un fin sourire passa sur les lèvres de la gobeline, imperceptible, puis rangea la tablette, et désigna le couloir d’un geste précis.
« La visite est terminée. Souhaitez-vous revenir au bureau pour finaliser la création de votre bourse de retrait ? »
Harry jeta un dernier regard autour de lui. Les coffres refermés semblaient presque veiller sur lui, silencieux et immobiles. Il se sentit étrangement plus ancré, comme si, pour la première fois, il comprenait ce que signifiait réellement le mot “héritier”.
« Oui, retournons au bureau. »
La lourde porte venait de se refermer dans un murmure de pierre et de magie, Harry songeait à tout ce qu’il venait de voir : les trésors, les artefacts, les parchemins scellés par des familles qu’il portait désormais en héritage. Les révélations de la journée lui pesaient encore dans la poitrine, mais la fatigue commençait à lisser ses émotions ; il ne pensait qu’à quitter enfin la fraîcheur des souterrains. Maîtresse Drakmir, devant lui, griffonnait quelques notes rapides sur un petit carnet de métal argenté suspendu à sa ceinture. Ses pas précis résonnaient sur la pierre, ponctués de bruits secs à chaque fois que son stylet raclait la surface du carnet. Ils n’étaient plus qu’à quelques mètres du chariot lorsqu’elle s’arrêta net.
Ses yeux, d’un vert terne mais pénétrant, glissèrent sur les lignes de son registre. Un léger froncement plissa son front.
« Attendez un instant, Lord Potter. »
Harry se figea, surpris. Elle replia son carnet d’un geste sec et le rangea dans la poche intérieure de sa redingote.
« Il me semble que nous avons omis un dernier détail. » dit-elle d’une voix neutre. « Vous devez encore récupérer certains documents personnels déposés dans le coffre numéro six cent quatre-vingt-sept. »
Harry cligna des yeux, pris de court.
« Le coffre 687 ? Celui que j’utilisais depuis ma première année ? »
« Le même. » répondit-elle simplement. « Les lettres déposées à votre nom y sont toujours. Nous n’aurions pas dû quitter la voûte sans les récupérer. »
Sans attendre sa réponse, elle fit demi-tour, ses longues griffes cliquetant doucement contre le manche de son stylet. Harry la suivit, un peu intrigué, tandis qu’ils retraversaient la grande salle circulaire où s’alignaient les coffres familiaux. La gobeline s’arrêta devant une petite porte encastrée dans la paroi de gauche ; elle fit glisser la clé principale dans la serrure, puis inscrivit rapidement quelques runes dans l’air du bout de sa griffe. La porte se déverrouilla dans un souffle feutré. Le coffre 687 apparut, plus modeste que ceux qu’ils venaient de visiter, mais bien entretenu : un compartiment d’or poli, avec une plate-forme centrale et un enchantement lumineux suspendu juste au-dessus, maintenant une température constante. Drakmir leva légèrement le menton.
« Voici. Nous avons conservé les lettres selon la clause d’urgence des coffres d’héritiers mineurs. »
Harry s’approcha, apercevant une pile de lettres soigneusement attachées d’un ruban rouge sombre, posées à côté de quelques gallions dispersés. Il reconnut aussitôt l’écriture familière sur la première enveloppe, et une chaleur étrange monta dans sa poitrine. Il tendit la main pour les saisir, mais la voix de la gobeline le fit s’interrompre :
« Permettez-moi, Messire Potter. Avant que vous ne les preniez, je dois vous informer de leur statut. »
Harry se redressa légèrement.
« Leur statut ? »
« Oui. » répondit-elle en consultant une autre page de son carnet. « Ces documents ne sont pas protégés. »
Il fronça les sourcils.
« Pas protégés ? »
« Pas selon les normes de conservation de Gringotts. » précisa-t-elle. « Les coffres de dépôt standard, comme celui-ci, ne disposent que des enchantements de sécurité, inviolabilité, température stable, dissimulation magique. Mais aucun de ces sortilèges n’empêche la dégradation naturelle du papier, du cuir ou du parchemin. »
Elle leva la tête, le regard fixé sur lui, presque professoral.
« Il n’est pas interdit de stocker des documents ici. Simplement, sans protection spécifique, ils finissent par se détériorer. Dans votre cas, Gringotts n’a pas pu appliquer ces protections, faute d’autorisation. »
Harry la regarda, un peu confus.
« D’autorisation ? Vous voulez dire, la mienne ? »
Un petit hochement de tête.
« Exactement. Aucun gobelin, ni même un enchantement automatique, ne peut altérer le contenu d’un coffre sans l’accord explicite de son détenteur. Tant que vous étiez mineur, nous ne pouvions pas toucher à ces lettres, ni les déplacer, ni lancer le moindre sort dessus. »
Elle marqua une courte pause, ses griffes pianotant sur le bord du coffre.
« Nous avons seulement placé les lettres dans une zone de confinement neutre pour limiter les effets du temps. C’est le maximum que nous pouvions faire. »
Harry tourna les lettres entre ses doigts, observant leur légère patine, les bords un peu jaunis, la texture plus fragile qu’il ne s’y attendait.
« Et maintenant ? » demanda-t-il.
« Maintenant, vous êtes leur détenteur légal et magique. Vous pouvez choisir. Soit vous les emportez avec vous, soit vous signez les formulaires de préservation pour que Gringotts applique les protections adéquates. »
Harry hocha la tête, réfléchissant.
« Je verrai après les avoir lues. » dit-il simplement.
Un mince sourire étira les lèvres fines de la gobeline, à peine perceptible.
« C’est une réponse raisonnable. Mais permettez-moi d’ajouter un détail, pour que les choses soient claires. »
Elle fit glisser une griffe le long du rebord intérieur du coffre ; une fine lueur argentée courut sur la paroi, révélant des symboles gravés qu’Harry n’avait jamais remarqués auparavant.
« Ces lettres ne vous ont été remises que par exception. Sans la clause spécifique au legs, Gringotts n’aurait pas pu les conserver. »
Harry leva un sourcil.
« Pourquoi ça ? »
« Parce que Gringotts n’est pas un bureau de poste. Mais elles sont, juridiquement et magiquement, un héritage. » expliqua-t-elle. « Il était donc strictement interdit de les ouvrir, de les manipuler, ou même de les préserver sans votre autorisation magique. Nous avons dû les isoler et les maintenir sous stase minimale. C’était la seule solution. »
Elle s’interrompit, puis ajouta, en désignant la projection du livre des Peverell qui apparut brièvement dans l’air, suspendue dans un halo doré :
« Voyez cet ouvrage. Huit siècles d’existence. Aucune trace d’usure. Pourquoi ? Parce que ses propriétaires successifs ont pris soin d’autoriser les bons enchantements et les visites de contrôle. C’est ce que nous appelons la discipline patrimoniale. »
La projection s’éteignit. Le silence retomba, ponctué seulement par le faible bourdonnement des runes. Elle écarta une main, laissant le coffre se refermer lentement sous l’effet des runes.
« Vous devez comprendre que si nous avons toléré la présence de documents non protégés, c’est uniquement parce qu’ils étaient le seul moyen de vous transmettre vos legs. Aucun autre canal n’était possible. Sans cela, Gringotts aurait détruit ou transféré les lettres vers la salle des objets sans propriétaire. »
Harry sentit un léger frisson le parcourir.
« Alors je devrais vous remercier. »
« Ce n’était pas de la clémence, Lord Potter. » répondit-elle d’un ton égal. « C’était de la conformité. Nous respectons les volontés des fondateurs et les clauses anciennes. Rien de plus. »
Elle nota quelque chose sur son carnet, puis referma le coffre d’un geste ferme.
« Voilà qui clôt la partie documentaire de votre visite. »
Harry glissa les lettres dans sa pochette de cuir.
« Merci, Maîtresse Drakmir. »
« Ce n’est que notre devoir. » répondit-elle, avec ce détachement professionnel propre aux gobelins de Gringotts. Puis, d’un ton légèrement plus sec :
« Et maintenant, Messire Potter, si vous le voulez bien, retournons au bureau. Il nous reste à traiter l’acquisition de votre bourse de retrait automatique. »
Elle s’écarta pour lui laisser passer, et tous deux reprirent le chemin du chariot, les pas de la gobeline résonnant doucement contre la pierre, réguliers, presque apaisants.
Harry sentait encore dans sa paume la chaleur discrète de la magie des coffres.
De retour dans le bureau de Maîtresse Drakmir, l’atmosphère semblait plus calme, presque feutrée. La gobeline reprit place derrière son bureau, notant quelques symboles sur un parchemin avant de lever les yeux vers Harry. Elle sortit d’un tiroir une petite bourse de cuir noir, fine, sobre, sans aucune broderie ni fermoir visible. Pourtant, la magie qui en émanait était dense, ancienne.
« Modèle de type epsilon, enchantée selon les protocoles gobelins. Elle permettra de retirer des fonds directement depuis n’importe lequel de vos coffres, sans passer par un guichet. »
Harry prit la bourse avec précaution.
« Et elle fonctionne comment ? » demanda-t-il.
Drakmir esquissa un mince sourire.
« C’est ce que nous allons sceller maintenant. Tendez la main, s’il vous plaît. »
Harry obéit. La gobeline posa la bourse sur sa paume, puis traça dans l’air quelques runes d’un geste précis. Une lueur ambrée s’alluma autour du cuir, accompagnée d’un grondement magique à peine perceptible. Elle prononça quelques mots dans la langue gutturale des gobelins, rauque et rythmée, et les symboles tracés dans l’air se mirent à luire. Une chaleur douce se diffusa dans la main de Harry, montant jusqu’à son poignet. La bourse sembla respirer, aspirant une infime portion de sa magie avant de se stabiliser.
« Voilà. La liaison est complète. À partir de maintenant, seule votre signature magique peut l’activer. »
Elle releva la tête, le regard brillant d’une lueur experte. « Si quelqu’un d’autre tente de l’utiliser, elle se bloquera. Et s’il insiste, elle se détruira. »
Harry hocha lentement la tête.
« Et pour l’utiliser ? »
« Très simple. Pensez à la somme et au coffre d’origine. Rien de plus. La bourse obéit à la volonté magique, pas aux mots. Si vous ne précisez rien, elle puisera par défaut dans votre coffre principal, celui des Potter. »
Intrigué, Harry essaya. Il ferma les yeux et pensa vingt gallions, coffre Potter.
Un léger frémissement parcourut la bourse. Un tintement discret s’éleva, et lorsqu’il souleva le rabat, vingt gallions parfaitement frappés reposaient à l’intérieur. Il resta un instant silencieux, admiratif malgré lui.
« C’est impressionnant… » murmura-t-il.
Un éclat de satisfaction discret passa dans le regard de la gobeline.
« Ce sont des artefacts créés par les gobelins. Très rares, très stables. Votre modèle est calibré sur votre flux magique : il reconnaît la provenance exacte des fonds. Les retraits sont limités à vingt mille gallions par jour. Si vous souhaitez faire des achats plus importants il faudra venir faire un retrait en personne. »
Harry rangea soigneusement la bourse à sa ceinture.
Il sentait sa magie s’y mêler encore faiblement, comme un écho discret dans le cuir. Une présence, presque vivante, à l’écoute.
« Vous avez désormais accès complet à l’ensemble de vos avoirs, Lord Potter. » dit-elle, consultante une dernière fois son registre. « Toutes les signatures, sceaux et mises à jour sont validés. »
Elle rangea la tablette, puis croisa les mains sur son bureau.
« Et je crois que cela conclut nos démarches pour aujourd’hui. Vous n’avez plus de rendez-vous prévu. »
Harry hocha la tête, visiblement soulagé.
« Très bien. Alors, je suppose que je peux rentrer ? »
Un sourire étira lentement les lèvres fines de la gobeline. Son regard s’amusa d’une lueur ironique.
« Rentrez, oui. Mais pas avant d’être passé au Service de Facturation. »
Harry la fixa, interloqué.
« Le service de facturation ? »
Elle laissa échapper un petit rire, sec et maîtrisé.
« Lord Potter, pensiez-vous sérieusement que toutes les démarches effectuées aujourd’hui, la réactivation des lignées, la sécurisation des coffres, les rituels de traçage et la confection d’une bourse gobeline sur mesure, étaient gratuits ? »
Harry cligna des yeux, presque pris de court.
« Je n’y avais pas vraiment pensé. »
« Peu de sorciers le font. » répondit-elle, d’un ton plus neutre, mais où perçait un certain amusement. « Vous trouverez le service au troisième niveau, couloir Est. Présentez simplement votre sceau d’héritier. Les frais seront débités directement du coffre de votre choix. Ce fut un honneur de traiter avec vous, Lord Potter. »
Harry hocha la tête en signe de respect et se dirigea vers la sortie.
Alors que la lourde porte se refermait derrière lui, il entendit encore la voix de Maîtresse Drakmir, calme et assurée :
« Et n’oubliez pas à Gringotts, tout service a un prix. »
Chapter 14: Le labyrinthe administratif (Maître Krivok)
Summary:
Harry se rend au Service de Facturation de Gringotts.
Notes:
(See the end of the chapter for notes.)
Chapter Text
Harry marcha lentement dans le couloir du troisième niveau. Les murs de pierre polie reflétaient faiblement la lumière des cristaux enchâssés, créant un éclat doré et froid. Au bout du couloir, une porte plus massive que les autres attira son attention. Elle était faite d’un bois sombre, renforcé par des bandes de cuivre gravées de runes de sécurité. Une plaque de laiton y était fixée, polie à l’éclat presque aveuglant, et portait l’inscription suivante :
"Maître Krivok, Collecteur des Honoraires– Service de Facturation et de Régularisation des Prestations, Département sorcier et demi-humain."
(Agréé par le Bureau Central de Certification des Maîtres Gobelin– B.C.C.M.G.)
Harry prit une profonde inspiration, se souvenant de toutes les étapes déjà accomplies et des sommes d’argent et de magie impliquées. Il frappa doucement, et une voix grave, assurée et légèrement métallique répondit :
« Entrez, Lord Potter. »
Il poussa la porte et entra dans une salle spacieuse. L’air était plus sec ici, chargé de l’odeur de parchemin ancien, de cire et de métal poli. De longs comptoirs de pierre noire couvraient la pièce, chacun équipé de tablettes gravées de runes et de petits globes lumineux qui semblaient flotter en lévitation. Derrière le comptoir central se tenait Maître Krivok, droit et impeccable dans son gilet sombre. Ses yeux noirs, perçants et attentifs, s’attachèrent immédiatement à Harry.
« Lord Potter. » dit-il d’une voix grave mais claire, chaque mot pesé et précis. « Je suis Maître Krivok, collecteur des honoraires et responsable de la régularisation des prestations magiques. Asseyez-vous, nous allons procéder au règlement complet des services que vous avez utilisés aujourd’hui. »
Harry s’inclina légèrement avant de s’asseoir sur un siège sobre, en face du comptoir. Krivok déroula un long parchemin qui s’étendait sur presque toute la largeur du comptoir. Les runes gravées le long du bord semblaient pulser doucement, et les chiffres et symboles s’animaient légèrement, se réarrangeant pour montrer les totaux et sous-totaux automatiquement.
« Comme vous le voyez, chaque prestation est calculée selon les tarifs en vigueur et les coefficients gobelins. » commença Krivok en désignant les différentes sections du parchemin. « Extraction et certification de documents, tests de lignées, confirmation des legs et successions, audits de coffres, lecture de testaments, rituels et sécurisation des artefacts, tout est pris en compte. »
Il passa en revue chaque ligne, tandis que Harry lisait attentivement :
Extraction et certification des documents héréditaires |
450 |
Test et confirmation des lignées |
380 |
Confirmation des legs et successions |
520 |
Audit des coffres, nomination gestionnaire, regroupement des coffres |
720 |
Lecture des testaments, dossier Dumbledore, conservation des souvenirs |
610 |
Retrait contrats fiançailles, consultation d’artefacts |
400 |
Rituel de réclamation des lignées, vérification santé, récupération anneaux |
550 |
Consultation propriétés foncières et conseils de reconstruction |
470 |
Retrait des 8 grimoires, rituel du dernier de la lignée |
600 |
Rituel de récupération des artefacts, signature contrat briseurs de malédiction |
750 |
Sécurisation coffres, verrou à empreinte, bourse automatique |
690 |
Émission des factures, calcul taxes, frais certification, primes confidentialité |
310 |
Total : 6 960 Gallions
Harry resta un instant bouche bée, fixant les chiffres. Puis il esquissa un petit sourire et fit remarquer :
« Honnêtement, pour tout ce que j’ai reçu et sécurisé aujourd’hui, ce n’est pas très cher. »
Krivok cligna lentement des yeux, un léger sourire ironique perçant sur son visage.
« Pas cher, Lord Potter ? Permettez-moi de vous apprendre que le salaire moyen d’un sorcier est de cinquante gallions par mois. »
Harry s’immobilisa un instant, laissant la phrase résonner. Il fit rapidement le calcul dans sa tête : ses coffres, ses artefacts, ses grimoires, ses propriétés et la totalité de ses fonds, cela représentait une véritable fortune. Un vertige étrange le parcourut.
« …Je… je suis vraiment… » balbutia-t-il.
« Riche, » conclut Krivok, d’un ton neutre, presque professoral.
Harry hocha la tête, la bouche légèrement entrouverte. La réalité de sa fortune le frappa avec un mélange de surprise et d’émerveillement. Tout ce qu’il avait entrepris aujourd’hui avait un coût, mais comparé à ce qu’il possédait, la somme était presque négligeable.
« Très bien, prélevez le montant dans le coffre Potter, » dit-il d’une voix ferme mais mesurée.
Krivok effectua les gestes rituels, traçant des runes sur le parchemin et activant la bourse magique. La lumière dorée glissa le long de la bourse attachée à Harry, et un léger frisson parcourut sa paume lorsqu’il sentit le flux des gallions transférés. Les runes s’éteignirent lentement, confirmant que le paiement était effectué.
« Facture réglée, Lord Potter. Votre dossier est à jour. » conclut Krivok en lui tendant un reçu, son regard toujours aussi implacable.
Harry resta un moment debout devant le comptoir, le parchemin de sa facture encore chaud dans les mains. Les runes gravées sur le papier luisaient faiblement avant de se stabiliser, signe que le paiement avait été enregistré dans les archives des gobelines. Devant lui, Maître Krivok observait le jeune sorcier avec la même neutralité polie que tout bon fonctionnaire de Gringotts, mais dans son regard perçait une lueur rare quelque chose entre le respect et la curiosité.
Harry rangea soigneusement le document dans la pochette de cuir qu’il avait trouvé dans la chambre de sa tante le matin même. Puis, après un bref silence, il s’inclina légèrement.
« Je vous remercie, Maître Krivok, pour votre aide et pour tout ce que la banque Gringotts a fait aujourd’hui. »
Krivok leva un sourcil, comme surpris qu’un sorcier s’adresse ainsi à lui, puis répondit d’un ton plus solennel :
« Votre gratitude est notée, Messire Potter. Mais vous vous méprenez légèrement. »
Harry cligna des yeux, un peu intrigué.
« Je me méprends ? »
Le gobelin croisa les doigts sur le comptoir, ses ongles effilés brillant à la lumière des globes runiques.
« Ce que vous avez vécu aujourd’hui n’a pas été traité uniquement par Gringotts la banque. Vous avez traité avec la Nation Gobeline elle-même. »
Le jeune sorcier fronça légèrement les sourcils.
« La nation gobeline ? »
« Oui, » confirma Krivok d’un ton calme. « Gringotts n’est qu’une façade commerciale. Mais pour les affaires relevant du sang ancien, des héritages de lignée et des artefacts de pouvoir, c’est l’autorité gobeline qui s’exprime. En ce jour, nous avons reconnu en vous un héritier de huit lignées anciennes. Vous avez obtenu la reconnaissance et les sceaux qui l’accompagnent. Cela va au-delà d’une simple transaction bancaire. »
Harry resta silencieux, mesurant le poids de ces paroles. Une étrange chaleur lui monta à la poitrine : pour la première fois, il sentait que l’on l’avait traité non pas comme un élève, un survivant, ou un instrument, mais comme un égal, un seigneur reconnu.
Krivok reprit, d’un ton presque cérémoniel :
« Les gobelins n’accordent ni confiance ni respect facilement, Lord Potter. Mais au cours de cette journée, vous avez donné votre sang, votre magie et votre parole en toute confiance et sans préjugé. En retour, vous avez obtenu ce que peu d’humains possèdent : notre reconnaissance officielle. »
Harry inclina légèrement la tête.
« Dans ce cas, je vous remercie, au nom de mes familles, je suppose. »
Le coin de la bouche du gobelin se releva dans un mince sourire, presque imperceptible.
« Ce serait approprié, oui. »
« Merci, vraiment. Pour tout. »
« Gringotts et la Nation Gobeline vous saluent, Seigneur Potter. » dit Krivok d’une voix grave, avant de s’incliner légèrement.
Le jeune sorcier répondit par un hochement de tête respectueux, puis se détourna.
La porte se referma derrière lui dans un souffle de pierre et de magie.
Les couloirs étaient calmes. La lumière des cristaux avait pris une teinte plus chaude, tirant vers l’ambre. Les gobelins qu’il croisa sur son chemin semblaient, eux aussi, plus discrets, s’effaçant presque dans les ombres comme s’ils connaissaient la fin de son parcours. Lorsqu’il arriva dans le grand hall de Gringotts, la vaste salle était presque vide. Les comptoirs étaient encore occupés par quelques clients en manteaux de voyage, et les gardiens armés de hallebardes runiques observaient tout mouvement avec la même vigilance impassible. Harry inspira profondément. Le hall lui semblait plus grand, plus solennel qu’à son arrivée. Était-ce parce qu’il le voyait enfin avec d’autres yeux ? Chaque dalle, chaque rune, chaque symbole sur les murs avait désormais un sens. Il savait que sous ses pieds, des milles de tunnels s’étendaient, abritant non seulement les coffres mais l’histoire même du monde magique.
Il franchit les grandes portes de bronze. L’air frais du soir lui frappa le visage. Il leva instinctivement la tête vers le ciel : le soleil venait de disparaître derrière les toits de Londres, laissant place à une lueur orangée qui se reflétait sur les pavés humides du Chemin de Traverse. Les enseignes des boutiques brillaient doucement. Harry resta un moment sur les marches de Gringotts. Il se rendit compte qu’il avait passé toute la journée à l’intérieur du bâtiment. De la première rencontre avec le Maître Archiviste à la dernière signature chez Krivok, il n’avait pas vu la lumière du jour une seule fois.
Il se massa les tempes : la fatigue commençait à le gagner. Pourtant, un sentiment étrange le réchauffait, un mélange d’accomplissement et de clarté nouvelle.
Il avait des réponses.
Il avait des droits.
Et, pour la première fois, il avait le contrôle de sa propre vie.
Harry prit la direction du Chaudron Baveur, puis la ruelle dissimulée qui menait au monde moldu. Il marcha un long moment dans la fraîcheur du soir, sa besace en cuir battant contre sa hanche, la bourse magique à sa ceinture vibrant doucement à chaque pas, avant de secouer sa baguette pour appeler le magicobus.
Lorsqu’il atteignit Privet Drive, la nuit était tombée. Les lampadaires diffusaient une lumière jaunâtre sur les haies parfaitement taillées et les allées impeccables. Le quartier semblait paisible, immobile, comme figé dans sa banalité. La maison des Dursley se découpait dans la pénombre, les volets tirés, la boîte aux lettres vide. Aucun bruit, aucune silhouette derrière les rideaux. Harry fronça les sourcils. C’était rare, presque suspect. D’habitude, Vernon Dursley ne laissait jamais la maison sans que les voisins sachent précisément où il allait et pourquoi. Il sortit sa baguette puis posa la main sur la poignée de la porte d’entrée ; elle s’ouvrit sans résistance.
Le hall était plongé dans la semi-obscurité, l’air sentait le désinfectant et le rôti froid. Sur la table de l’entrée, un papier plié l’attendait, maintenu par un trousseau de clés. Harry le déplia.
L’écriture de tante Pétunia, fine et nerveuse, s’étalait sur la feuille :
Nous sommes partis pour le week-end à Brighton. Ton oncle a obtenu des places pour une conférence. Nous reviendrons dimanche soir. Tu trouveras une liste des choses à faire avant notre retour.
— Pétunia Dursley.
Sous la note principale se trouvait, en effet, une autre feuille soigneusement rédigée :
À faire avant notre retour :
Entrée, vestibule et porche
-Balayer et laver le paillasson jusqu’à ce qu’il n’y ait plus une trace de poussière.
-Essuyer et désinfecter la boîte aux lettres (intérieur et extérieur).
-Polir la sonnette et la poignée de la porte jusqu’à ce qu’elles reflètent votre visage.
-Lessivez le tapis d’entrée et brosser le dessous des plinthes.
-Nettoyer les empreintes sur la vitre de la porte (intérieur et extérieur), sans laisser de traces.
Salon et Bureau
-Enlever toute poussière : étagères, cadres, bibelots. Ouvrir et dépoussiérer chaque livre, pas seulement l’extérieur.
-Aspirer sous chaque meuble et derrière chaque meuble.
-Nettoyer les vitres du salon (intérieur et extérieur). Y COMPRIS la fenêtre au-dessus du buffet.
-Dépoussiérer les stores et les rideaux ; repasser le tissu des rideaux.
-Réorganiser les magazines et les journaux par date.
-Nettoyer la cheminée : sortir les cendres, brosser le manteau et polir l’âtre.
-Vérifier et remettre en ordre tous les stylos, trombones et documents sur le bureau de Vernon ; classer ses courriers refusés dans l’enveloppe prévue.
-Polir les objets en laiton du bureau (porte-stylos, presse-papiers).
-Vider et nettoyer la corbeille du bureau ; remplacer le sachet poubelle.
Cuisine et garde-manger
-Nettoyer le four (intérieur, grilles et porte) jusqu’à ce qu’il soit immaculé. Rincer et sécher parfaitement.
-Dégraisser la hotte et nettoyer le filtre.
-Nettoyer entièrement la cuisinière (brûleurs, cache brûleurs, boutons) ; enlever toute trace de gras.
-Désinfecter l’évier, le dessous de l’évier et trier les produits.
-Laver et ranger chaque plat, casserole et couvercle ; essuyer les placards intérieurs.
-Nettoyer l’intérieur et l’extérieur du réfrigérateur ; jeter ou étiqueter tout aliment périmé.
-Balayer et laver le sol de la cuisine, puis désinfecter le rebord de la fenêtre.
-Laver toutes les chaises et le dessous de la table à manger.
-Ranger le garde-manger par catégorie et écrire des étiquettes propres.
-Nettoyer et détartrer la bouilloire et la cafetière.
-Nettoyer les poignées et interrupteurs (tous).
-Sortir toutes les poubelles (tri conforme) samedi matin avant 9h00.
Chambres
-Faire tous les lits correctement (draps tendus, oreillers alignés) et ranger sous les lits (aucun objet non autorisé).
-Laver et replier toute la literie de rechange ; mettre dans l’armoire étiquetée.
-Ranger les vêtements traînants ; plier (ni boulettes, ni paquets).
-Passer l’aspirateur et traiter toute tache suspecte sur tapis et moquettes avec le détachant.
-Ventiler chaque chambre pendant 20 minutes après nettoyage.
Salle de bains et toilettes
-Nettoyer la douche, la baignoire et le pare-douche (calcaire enlevé, joints brossés).
-Désinfecter et polir lavabo, robinetterie et miroirs (aucune trace de dentifrice).
-Nettoyer et désinfecter les toilettes (intérieur + extérieur + dessous du siège).
-Laver le carrelage (sol et murs) et vérifier l’absence de moisissure.
-Changer les serviettes par des serviettes propres et pliées précisément.
-Vérifier et acheter si nécessaire papier toilette, savon et shampooing (mettre les reçus sur le bureau).
Jardin et extérieur
-Tondre la pelouse (bords inclus) et ramasser toutes les herbes coupées.
-Tailler les haies en lignes droites (symétrie exigée).
-Enlever les mauvaises herbes, balayer la terrasse et laver les dalles.
-Nettoyer gouttières et gouttières latérales (sans débordement).
-Ramasser et jeter tous les mégots ou papiers dans un sac fermé.
-Vérifier que la boîte aux lettres n’a pas de rouille ; huiler la serrure si nécessaire.
-Balayer et ranger l’abri de jardin ; sécuriser les outils (verrouiller).
Sous-sol et garage
-Balayer le sous-sol et le garage
-Classer les outils par taille et par usage ; accrocher clés et scies au mur dans l’ordre alphabétique.
-Vérifier la réserve d’allume-feu et réapprovisionner la boîte de secours.
-Ranger la vieille peinture et fermer les pots.
-Vérifier la chaudière (nettoyage autour) ; noter toute anomalie sur le carnet d’entretien.
Tâches administratives
-Écrire, à la main et sans rature, une lettre d’excuses à la voisine du 12 pour le pot cassé (on sait que c’est à cause de votre bizarrerie).
-Trier les factures et mettre dans trois enveloppes : payer, à vérifier, contester.
– Ne pas utiliser le téléphone, la télévision ou l’ordinateur de Dudley.
Harry leva les yeux au ciel, un sourire ironique aux lèvres.
« Évidemment. » murmura-t-il.
Il replia les papiers et les posa sur le buffet, puis jeta un coup d’œil autour de lui. La maison était silencieuse, presque trop calme. L’absence des Dursley, d’ordinaire si oppressante par contraste, lui semblait soudain offrir une liberté inespérée. Il monta lentement l’escalier, le bois grinçant sous ses pas. Devant la porte de sa petite chambre, il s’arrêta un instant.
Un week-end de répit. Cela lui paraissait presque irréel après la journée qu’il venait de vivre.
Il posa son sac sur le bureau, s’assit, et sortit la bourse magique. La surface de cuir luisait faiblement, et lorsqu’il posa ses doigts dessus, il sentit la connexion immédiate : un lien entre lui et l’ensemble de ses coffres. Il pensa à sa richesse nouvelle, aux artefacts, aux terres, aux noms qu’il portait désormais. Il pensa aussi à la phrase de Krivok : « Vous avez traité avec la Nation Gobeline. » Cela avait une résonance étrange. Comme s’il avait franchi, sans s’en rendre compte, un seuil invisible. Il se laissa tomber en arrière sur le matelas, fixant le plafond. La journée avait été longue, mais une idée lui trottait déjà dans la tête.
La note de Pétunia mentionnait que les Dursley étaient partis pour tout le week-end.
Autrement dit, la maison était à lui, pour deux jours entiers. Il tourna la tête vers le couloir sombre, puis un sourire étira ses lèvres.
« Au moins, j’aurai le temps de fouiller un peu… »
Il savait qu’il ne trouverait sans doute rien d’extraordinaire, des papiers administratifs, des factures, peut-être quelques objets cachés, mais une partie de lui voulait vérifier.
Après tout, après avoir découvert aujourd’hui tout ce que Dumbledore lui avait caché, il devait s’assurer de ne laisser passer aucune preuve
Le jeune sorcier se leva, passa une main dans ses cheveux, et se dirigea vers le lit plongé dans la pénombre. Pour la première fois depuis longtemps, la maison paraissait silencieuse, accueillante presque. Harry inspira profondément. Demain, il commencerait sa petite enquête. Ce soir, il avait juste besoin de dormir et de rêver, peut-être, d’un avenir qui lui appartenait enfin.
Notes:
J’espère que ces trois chapitres vous ont plu ! N’hésitez pas à partager votre avis. Le prochain chapitre se déroulera enfin en dehors de Gringotts. J’avais prévu que la visite à la Nation Gobeline soit un peu compliquée, mais apparemment, les gobelins ont décidé que cela devait aussi être interminable. Je vous posterai la suite la semaine prochaine. En attendant, portez-vous bien !
Chapter 15: Les secrets du grenier
Summary:
Harry fouille le numéro 4 Privet Drive à la recherche de preuves.
Notes:
Bonjour, me revoilà avec un nouveau chapitre.
TW : ce chapitre contient des thèmes sensibles, notamment : maltraitance infantile, négligence, abus, contrôle parental toxique, éléments de traumatisme et de colère. Lecture réservée à un public averti.
J’espère que vous apprécierez.
Bonne lecture à toutes et à tous.
(See the end of the chapter for more notes.)
Chapter Text
Le matin s’installa lentement sur Privet Drive.
Une lueur grise filtrait à travers les rideaux mal tirés de la plus petite chambre du numéro 4. Harry ouvrit les yeux, c’était devenu une habitude : se lever avant tout le monde, avant même que la maison ne s’anime. Il lui fallut quelques secondes pour se rappeler qu’il était seul. Pas de pas lourds dans le couloir, pas de voix sèche pour aboyer un ordre. Rien. Les Dursley étaient partis pour le week-end. Et pourtant, son corps, lui, obéissait encore aux réflexes qu’on lui avait imposés depuis des années.
Il se leva mécaniquement, passa une main dans ses cheveux, attrapa un vieux t-shirt dans la commode et descendit dans la cuisine. Sur la table, la liste de corvées l’attendait toujours, la belle écriture droite de tante Pétunia, les lignes serrées, les ordres nets. Sans y penser, il remplit la bouilloire, sortit le seau et les chiffons. Puis il s’arrêta.
L’eau coulait encore dans l’évier quand il posa ses deux mains sur le plan de travail.
La journée précédente lui revint brutalement en mémoire, les bureaux, les signatures, les sceaux gobelins, le poids des anneaux familiaux, et surtout, les mots de Maître Skarveth qui lui avait conseillé de fouiller la maison. Il resta immobile, les yeux perdus dans le vide, avant d’éteindre la bouilloire. Non. Aujourd’hui, il n’avait pas à frotter le sol ni à faire briller les poignées de porte. Aujourd’hui, il allait fouiller cette maison.
Il commença simplement, presque prudemment, comme s’il craignait d’être pris en faute.
Il ouvrit le buffet du salon, les tiroirs, la petite armoire où Pétunia rangeait les papiers ménagers. Rien que des factures, des carnets de courses, des coupons de réduction soigneusement découpés. Il monta ensuite à l’étage, fouilla les placards, la chambre d’amis, le bureau de Vernon. Toujours rien d’important. Plus il avançait, plus il sentait cette impression étouffante de vide calculé. Chaque espace parlait de contrôle. Rien ne dépassait, rien n’était laissé au hasard.
Quand il eut fini les pièces principales, il resta un moment sur le palier, indécis. Il se souvenait vaguement d’une trappe dans le couloir, juste au-dessus de l’escalier. Il l’avait déjà aperçue, sans jamais avoir le droit d’y monter. Les Dursley disaient toujours : « Rien d’intéressant là-haut. Des vieilleries. »
Harry attrapa une chaise, la posa sous la trappe et tira sur la corde. Un vieil escalier escamotable descendit dans un grincement poussiéreux. Une bouffée d’air sec et âcre lui frappa le visage. Il monta lentement, la lampe de poche à la main. Le grenier était bas de plafond, rempli d’objets oubliés : cartons, vieilles valises, décorations de Noël, jouets cassés, piles de journaux. Il éternua, puis se mit à fouiller. Les premiers cartons ne contenaient rien d’intéressant, seulement des albums photo et des bibelots. Mais derrière une malle métallique, coincé entre deux boîtes à chaussures, il aperçut une malle en bois sombre, fermée par une vieille ficelle. Il s’accroupit, le tira vers lui et défit le nœud. À l’intérieur, soigneusement pliée, se trouvait une lettre jaunie, dont l’encre avait légèrement bavé avec le temps. Le sceau brisé représentait un simple « D » tracé à la cire rouge.
Il déplia doucement la feuille. L’écriture était nette, penchée, empreinte d’une bienveillance calculée qu’il connaissait trop bien :
Pétunia,
Je vous confie, par la présente, votre neveu, Harry. Ses parents, James et Lily Potter, ont été assassinés par Lord Voldemort dans des circonstances exceptionnelles. Cet enfant porte désormais, par le sacrifice de sa mère, une protection que vous ne devez ni exposer ni rompre.
Tant qu’il demeurera sous votre toit, cette protection opérera également pour votre foyer et vous préservera de dangers dont vous n’avez pas à connaître la nature. Si, en revanche, vous refusez de le garder, si vous l’exposez ou le confiez à d’autres sans m’en avertir, vous vous placez et votre maison en situation de risque. Les conséquences seraient inévitables et hors de mon contrôle.
Veillez à ce qu’il reste en vie.
Albus Percival Wulfric Brian Dumbledore
Directeur de Poudlard ; Grand Sorcier de l’Ordre de Merlin, Première Classe ; Chef du Magenmagot ; Président de la Confédération Internationale des Sorciers.
Il resta longtemps immobile, la lettre tremblant entre ses doigts. Ses yeux parcouraient machinalement les lignes, mais son esprit, lui, s’était arrêté à une phrase. Une seule.
« Veillez à ce qu’il reste en vie. »
Juste ça. Pas « qu’il soit bien traité », pas « qu’il soit heureux », ni même « qu’il soit en bonne santé ». Non. Juste en vie.
Harry sentit un vide glacé lui tomber dans la poitrine. Ces mots-là pesaient plus lourd que tout le reste. Dumbledore n’avait pas confié un enfant à sa tante, il avait déposé un fardeau, un objet fragile qu’il fallait maintenir fonctionnel, pas un être humain à aimer. Et soudain, tout s’éclairait d’une lumière implacable : les années d’humiliation, les repas sautés, la poussière du placard, les coups, les cris… tout cela n’avait jamais été un accident. C’était permis. Les Dursley savaient. Ils savaient qu’ils pouvaient lui faire n’importe quoi, du moment qu’il ne mourait pas. Cette lettre en était la preuve : une autorisation, signée du plus grand sorcier du siècle, leur garantissant qu’ils n’auraient jamais à rendre de comptes. Dumbledore leur avait offert un sauf-conduit moral, gardez-le en vie et vous serez protégés. Rien d’autre ne comptait. Harry sentit un frisson de dégoût le parcourir. Il revoyait Vernon, les poings serrés, rouge de colère, le regard satisfait après chaque punition. Pétunia, silencieuse, les bras croisés, se contentant de détourner les yeux. Et Dudley, qui riait, sûr qu’aucune réprimande ne viendrait jamais. Tout cela, maintenant, avait un sens terrifiant : ils savaient qu’ils pouvaient. Ils savaient que personne ne viendrait jamais vérifier, jamais les juger.
Ses doigts se crispèrent sur le papier jauni. Le nom « Albus Percival Wulfric Brian Dumbledore » brillait à la fin de la lettre, entouré de titres pompeux, comme une signature d’autorité indiscutable. Grand Sorcier. Chef du Magenmagot. Président de la Confédération Internationale des Sorciers. Autant de sceaux pour rendre l’ordre irrévocable, pour transformer une enfance en contrat.
Harry inspira lentement, le regard fixé sur l’écriture nette et froide. Dumbledore n’avait jamais cherché à le protéger lui. Il avait protégé une arme, une clé, un symbole. Sa vie, sa santé, sa dignité n’avaient jamais eu de valeur, seule son existence comptait. Il sentit la colère monter, brutale, brûlante. Ses mains tremblaient, mais il ne lâcha pas la lettre.
« En vie... juste en vie. » murmura-t-il.
La voix était rauque, pleine d’amertume. Combien de fois avait-il cru que Dumbledore le surveillait, qu’il veillait à distance ? Mais non. Le vieil homme le voulait simplement en vie, fonctionnel pour se présenter devant les regards admiratifs des sorciers qui croyaient qu’il était le sauveur de la lumière.
Harry sentit ses yeux brûler, mais ce n’était pas des larmes. C’était une rage froide, maîtrisée, presque lucide. Puis, machinalement, son regard se posa sur le reste de la malle. Sous un vieux drap gris, un amas de papiers poussiéreux s’étalait pêle-mêle. Il hésita, puis écarta le tissu. Sous une couche de papier sans importance il trouva des dossiers, soigneusement rangés, marqués du sceau de plusieurs hôpitaux moldus. Il y en avait une dizaine, au moins. Certains jaunis par le temps, d’autres plus récents, aux bords froissés. Son nom apparaissait sur chacun d’eux. Il en saisit un au hasard.
“Service pédiatrique — blessure suspecte : contusions multiples, fracture ancienne du radius, absence de cohérence dans la version parentale.”
Un autre :
“Enfant sous-alimenté, signes de carence sévère. Signalement recommandé — refus de suivi médical par le tuteur légal.”
Et encore :
“Brûlures légères sur la main droite. L’enfant prétend avoir touché une plaque chaude en cuisinant pour sa famille. Âge : huit ans.”
Harry sentit son souffle se bloquer. Chaque page, chaque rapport portait une trace de ce qu’il avait vécu. Et surtout, de ce que d’autres avaient vu. Des médecins moldus, des infirmières, des travailleurs sociaux. Il n’avait jamais imaginé à quel point tout cela avait été documenté. Ils avaient su. Quelqu’un, à un moment, avait posé des questions. Mais tout avait disparu, étouffé.
Il s’assit sur une vieille malle, les papiers tremblant dans ses mains.
« Comment… comment ils ont eu ça ? » murmura-t-il.
Les Dursley n’auraient jamais pu mettre la main sur des documents médicaux confidentiels.
Même Vernon, avec ses relations, n’aurait pas eu assez d’influence pour faire disparaître autant de dossiers dans autant d’hôpitaux différents. Et pourtant, tout était là. Regroupé. Archivé comme si on avait voulu s’assurer qu’aucune trace ne s’échappe. Harry fronça les sourcils. Il n’y avait qu’une explication : quelqu’un d’autre avait veillé à ce que ces signalements ne remontent jamais. Quelqu’un qui voulait garder les apparences. Quelqu’un avec du pouvoir. Son esprit retourna à la lettre.
“Tant qu’il demeurera sous votre toit, cette protection opérera également pour votre foyer…”
Un froid le traversa. Et si Dumbledore n’avait pas seulement donné la permission aux Dursley de le maltraiter, mais aussi les moyens de s’en sortir impunis ?
Des charmes d’oubli ? Une interférence magique dans les systèmes moldus ? Harry sentit une colère sourde monter en lui, une rage glacée qui le faisait trembler de la tête aux pieds.
Tout ce qu’il avait enduré, tout ce qu’on lui avait fait, avait été vu, noté, signalé… et effacé.
Comme si sa souffrance n’avait jamais existé. Comme si son corps, ses bleus, ses os brisés, n’étaient qu’une donnée gênante dans le grand plan de Dumbledore.
Et pourtant, au milieu de cette rage, une pensée lui traversa l’esprit. Il relut les dossiers, les annotations griffonnées dans la marge, “enfant craintif mais poli”, “semble espérer que quelqu’un le croie”. Ces mots, écrits à la hâte, portaient une trace d’inquiétude sincère.
Des adultes, quelque part, avaient voulu l’aider. Des inconnus avaient vu ce que les Dursley faisaient et avaient essayé d’agir. Harry sentit sa gorge se serrer. Il avait passé des années à croire que personne ne l’avait jamais vu, jamais cru, jamais voulu le sauver. À sept ans, il avait osé en parler à une institutrice, une seule fois. Elle l’avait regardé avec pitié, lui avait dit qu’elle allait s’assurer qu’il aille bien. Le lendemain, les Dursley avaient reçu un appel. Et lui, avait passé une semaine enfermée dans le placard. Quand il était revenu à l’école l’institutrice avait disparu et personne ne se souvenait d’elle. Depuis ce jour, il n’avait plus jamais cherché d’aide. Il avait cru que tous les adultes étaient aveugles, lâches, ou complices. Mais maintenant… Peut-être que certains avaient essayé. Peut-être que quelqu’un, un jour, avait vu le petit garçon qu’il était et tenté de le sauver, avant qu’une main invisible ne vienne tout effacer. Cette idée le bouleversa plus qu’il ne l’aurait cru. Pas assez pour calmer la colère, non. Mais assez pour lui faire comprendre qu’il y avait eu, malgré tout, de la lumière, même si Dumbledore avait tout fait pour la recouvrir d’ombre.
Il se redressa, lentement. Ses doigts se crispèrent sur les documents, tandis qu’ils les empilaient méticuleusement. Avant de redescendre, il balaya du regard le reste du grenier. Il y avait encore des boîtes, des piles de papiers. Il se mit à fouiller méthodiquement. Il déplaça des cartons remplis de vieux vêtements, des piles de journaux où l’on voyait Vernon posant fièrement devant sa voiture de fonction, des albums photo qu’il n’avait jamais eus le droit d’ouvrir. Il les feuilleta rapidement : Dudley en train de sourire, Pétunia derrière un gâteau, Vernon avec sa cravate du dimanche. Mais pas une seule image de lui. Pas même un coin de photo où il aurait pu apparaître par accident. Il serra les dents, puis continua.
Sous une vieille valise, il découvrit un coffre à jouets cassé, plein de babioles de Dudley, et quelques affaires d’école, un cahier d’orthographe, une raquette brisée, une figurine fondue.
Il fouilla encore, à genoux, éclairant chaque recoin avec sa baguette. Le faisceau de lumière révéla des piles de magazines, une trappe d’aération, un cadre fendu, un vieux parapluie troué. Rien d’important. Rien de magique. Il vérifia les murs, tapota les planches à la recherche d’une cache. Mais non. Le grenier n’avait plus rien à offrir.
Harry finit par se redresser, essoufflé. La poussière lui collait à la peau, sa gorge le brûlait. Il essuya la sueur de son front du revers de la main et observa une dernière fois la pièce. Il rangea soigneusement les dossiers et la lettre dans un sac de toile qu’il avait trouvé sur place.
Chaque document représentait une vérité qu’on avait voulu lui cacher. Et même si, pour l’instant, il n’avait pas les moyens d’obtenir justice, il savait qu’il ne les laisserait plus jamais disparaître. Il descendit lentement l’échelle grinçante du grenier, le sac serré contre lui. Il referma la trappe et replaça la chaise exactement où elle était.
De retour dans la cuisine, il s’assit à la table, la lampe de poche encore allumée à côté de lui.
La lumière du matin filtrait à peine à travers les rideaux. Une lueur pâle glissait sur le carrelage froid, teintée d’un gris terne typique des matins de Privet Drive. Harry poussa un long soupir, encore secoué par ce qu’il avait trouvé. Le sac contenant la lettre de Dumbledore et les dossiers médicaux reposait à ses pieds. Il posa la tête dans ses mains quelques secondes, cherchant à rassembler ses pensées. Il avait passé les deux dernières heures à fouiller cette maison. Il se servit un verre d’eau au robinet, puis s’assit à nouveau, le regard perdu.
Il était encore tôt. Peut-être huit heures, pas plus. Il allait devoir réfléchir à ce qu’il ferait ensuite : retourner à Gringotts, contacter un gobelin pour authentifier les documents, ou simplement dormir un peu…
Un bruit sec le fit sursauter. Quelque chose venait de heurter la fenêtre de la cuisine.
Harry releva la tête, tendit l’oreille. Un second choc, plus insistant, suivi d’un hululement bref. Il se leva, s’approcha, et aperçut un hibou perché sur le rebord extérieur, battant légèrement des ailes pour maintenir son équilibre. Ses plumes sombres luisaient d’humidité et ses yeux ambrés fixaient Harry avec intensité. Autour de sa patte, un rouleau de parchemin scellé d’un ruban rouge frappé du sceau de Gringotts. Harry ouvrit la fenêtre. Le hibou entra d’un battement d’ailes mesuré, se posa sur la table, secoua la tête pour chasser quelques gouttes, puis tendit la patte. Harry détacha le message et déroula le parchemin. L’écriture nette et précise ne laissait aucun doute sur son expéditeur.
À l’attention de Lord Harry James Potter-Peverell-Rycroft-Vallenthorne-Aldwych-Gryffondor-Serpentard-Gaunt, Duc de Casterley et de Malford, Marquis de Fenmarsh, Comte de Godric’s Hollow, Vicomte de Sunningdale et de Little Hangleton, Baron de Wychwood et de Blackmoor
Suite à votre passage à nos services hier, je vous informe que le rituel de purification et de séparation d’essence est désormais prêt. Nos briseurs de malédictions ont sécurisé les artefacts et stabilisé les champs magiques nécessaires.
Votre présence est requise ce jour, à dix heures précises, dans l’aile des rituels majeurs de Gringotts. Le rituel ne saurait être différé ni répété. Veuillez-vous présenter en pleine possession de vos moyens magiques et mentaux.
Sur recommandation de Maître Krivok, la régularisation des coûts sera effectuées ultérieurement auprès du Service de Facturation.
Respectueusement,
Maîtresse Ysildra, Grande prêtresse – Service des Union magique, Purification et Rituels, Département sorcier et demi-humain – Gringotts.
Harry relut la lettre deux fois. À dix heures. Cela lui laissait moins deux heures. Il reposa le parchemin à plat sur la table, les doigts crispés sur le bois. C’était donc aujourd’hui qu’aurait lieu le rituel pour retirer ce qui restait de Voldemort en lui. La veille, Harry n’avait pas eu le temps de réaliser l’horreur de la situation, mais avec un peu de recul il était horrifié. Heureusement les gobelins étaient efficaces et il pourrait être soulagé de se fardeaux dans la journée. Il ressentait un mélange étrange de peur et de soulagement. Peur, parce qu’il savait que ce n’était pas un simple sortilège : on allait extraire de son âme une présence qu’il portait depuis sa première année de vie. Soulagement, parce qu’enfin, il allait pouvoir être seul. Entier. Libre.
Le hibou hulula doucement, comme pour rappeler sa présence. Harry prit un morceau de parchemin vierge et écrivit rapidement :
À l’attention de
Maîtresse Ysildra, Grande prêtresse – Service des Union magique, Purification et Rituels, Département sorcier et demi-humain – Gringotts.
J’ai bien reçu votre message. Je serai présent à l’heure indiquée.
Merci pour votre efficacité.
Respectueusement,
Lord Harry James Potter-Peverell-Rycroft-Vallenthorne-Aldwych-Gryffondor-Serpentard-Gaunt, Duc de Casterley et de Malford, Marquis de Fenmarsh, Comte de Godric’s Hollow, Vicomte de Sunningdale et de Little Hangleton, Baron de Wychwood et de Blackmoor
Harry secoua la tête agacée en signant la lettre avec la longue liste de ses titres. Il roula la note, l’attacha à la patte de l’oiseau. Celui-ci lui donna un léger coup de bec, puis s’envola dans la lumière pâle du matin.
Harry resta un moment debout, les mains appuyées sur le rebord de la fenêtre ouverte.
L’air frais entra dans la pièce, mêlé à l’odeur humide des jardins voisins. Il se sentait vidé, mais déterminé. S’il voulait être à Gringotts pour dix heures, il allait devoir partir maintenant. Il monta rapidement à l’étage, vérifia sa bourse magique, déposa sa lourde pile de grimoire sur son bureau, rangea les documents du grenier dans son sac à dos, puis descendit à nouveau.
Avant de franchir la porte, il jeta un dernier regard vers la cuisine. Tout semblait étrangement paisible, comme si rien ne s’était passé. Et pourtant, tout avait changé. Harry regarda sa montre. Huit heures quarante-cinq. S’il voulait être à Gringotts à dix heures, il n’avait pas une minute à perdre. Il attrapa sa veste, puis sortit dans la fraîcheur matinale. La rue était encore déserte. Il inspira profondément et, après vérification de la rue, leva sa baguette. Un grand BANG retentit, et le Magicobus surgit dans un crissement de pneu, ses lanternes violettes brillant dans la lumière terne du matin.
À 9h30, Harry descendait le long du chemin de traverse en direction de Gringotts. L’endroit semblait étrangement calme à cette heure : seules quelques silhouettes pressées passaient sous les grandes portes. Il entra, le cœur battant. Les vastes lustres de cristal renvoyaient une lumière froide sur les comptoirs impeccables, où des gobelins, stylos de fer en main, griffonnaient dans d’immenses registres. L’un d’eux leva la tête à son approche, les yeux dorés perçants derrière des lunettes cerclées de cuivre.
« Bonjour, » dit Harry poliment. « J’aimerais savoir s’il est possible de voir mon avocat. J’ai des documents à déposer, concernant… des affaires personnelles »
Le gobelin haussa un sourcil, l’air vaguement ironique.
« Votre avocat ? » fit-il d’un ton légèrement traînant.
Il consulta une tablette de pierre gravée de runes, puis ajouta :
« Lord Potter-Peverell-Rycroft-Vallenthorne-Aldwych-Gryffondor-Serpentard-Gaunt, c’est bien cela ? »
« Oui, » confirma Harry en grimaçant l’énonciation du nom de toutes ses lignées. Le gobelin cligna lentement des yeux, puis eut un petit ricanement nasillard.
« Nous n’allons pas déranger un Maître pour cela. C’est précisément notre rôle, à nous les chargés d’accueil, jeune Seigneur. Transmettre, enregistrer, préserver toutes les demandes. »
Il tendit une main fine, griffue.
« Les documents, je vous prie. »
Harry déposa sur le comptoir la lettre de Dumbledore et le dossier médical. Le gobelin les examina rapidement, les fit glisser sur un petit plateau de pierre, et traça un sigle brillant au-dessus : le sceau de réception officielle. Les documents disparurent aussitôt dans un bref éclair vert.
« Ces pièces seront transmises archivées sous la section preuve contextuelle – tutelle illégitime. Souhaitez-vous un reçu ? »
« Oui, s’il vous plaît. »
Le gobelin griffonna quelques lignes sur un parchemin, y apposa un sceau rouge, puis le lui tendit.
« Une autre requête ? »
« J’ai rendez-vous à dix heures pour un rituel, avec Maîtresse Ysildra. »
Le gobelin hocha légèrement la tête, son expression redevenue sérieuse tendit qu’il consultait une tablette de pierre.
« Bien. Vous êtes attendu. Je vais appeler un guide. »
Il frappa deux fois dans ses mains, et un jeune gobelin en tunique grise arriva presque aussitôt.
« Conduisez Lord Potter-Peverell-Rycroft-Vallenthorne-Aldwych-Gryffondor-Serpentard-Gaunt à la salle de rituel treize. »
Le guide s’inclina profondément et invita Harry à le suivre. Le trajet fut rapide, silencieux. Les couloirs de pierre descendaient de plus en plus profondément, baignés d’une lumière verte et dorée. Devant une grande porte gravée de runes mouvantes, le gobelin s’arrêta et annonça d’une voix claire :
« Rituel de séparation d’essence. Sujet : Harry James Potter. Statut : préparé et enregistré. »
La porte s’ouvrit d’elle-même. L’intérieur était vaste, circulaire, illuminé par un réseau de symboles incandescents sur le sol. Maîtresse Ysildra l’attendait, debout au centre, vêtue d’une robe sombre rehaussée d’or.
« Vous êtes ponctuel, » dit-elle simplement. « Approchez. »
Harry avança, la gorge un peu serrée. Tout se passa très vite après cela : une série d’incantations dans une langue qu’il ne connaissait pas, une sensation de brûlure sourde au niveau du front, un écho, presque un cri lointain. Puis tout cessa. Le silence revint. La lumière des runes s’éteignit progressivement. Harry chancela, mais resta debout.
Ysildra s’approcha et le soutint brièvement.
« C’est fait, » dit-elle d’une voix grave. « Le fragment a été scellé. »
Harry hocha la tête, incapable de répondre. Tout était confus : la douleur, la fatigue, la légèreté nouvelle dans son esprit.
« Vous devrez vous présenter à la facturation, » ajouta-t-elle avec un sourire presque ironique. « Formalité habituelle. »
Il retrouva la porte de Maître Krivok, toujours gravée de ses titres dorés. Le gobelin l’accueillit avec un regard satisfait, lui tendant déjà un parchemin soigneusement rédigé.
« Toutes vos opérations a réglées, Lord Potter. Frais du rituel, droits de salle, taxe de stabilisation magique. Le total est raisonnable. »
Il tendit la facture. Harry parcourut les lignes :
Rituel de dissociation magique : 120 galions
Droits de salle rituelle : 15 galions
Frais de certification gobeline : 8 galions
Taxe de stabilisation énergétique : 3 galions
Total : 146 galions.
Harry leva un sourcil.
« Ce n’est pas très cher, pour un rituel qui me libère d’une telle horreur ! »
Le gobelin eut un léger reniflement, visiblement amusé, mais s’efforça de garder son ton protocolaire.
« Naturellement. Les tarifs appliqués sont strictement conformes à la Convention de Tarification Inter-Espèce, ratifiée en 1678 entre la Nation Gobeline, le Ministère de la Magie et le Conseil des Sorciers Européens. Toute opération rituelle concernant un être humain doit, selon l’article trente-deux, être facturée à un taux équitable et non discriminatoire, en fonction du risque magique et du niveau d’énergie impliqué. »
Harry resta un instant silencieux, partagé entre la surprise et une pointe d’admiration.
« Vous avez une convention internationale pour ça ? »
« Évidemment, » répondit Krivok avec un brin d’ironie. « Sans cela, les humains auraient encore tendance à confondre nos services avec des faveurs. »
Harry esquissa un sourire, un peu gêné.
« Eh bien, merci. »
Le gobelin lui tendit une copie du reçu, scellée d’un cachet argenté.
« Votre paiement a été directement débité de votre compte principal. Souhaitez-vous une confirmation notariale ? »
« Non, ça ira. Je vous fais confiance. »
Il rangea la facture avec lenteur et ajouta :
« Transmettez mes remerciements à la nation Gobeline »
Lorsqu’il franchit les grandes portes, la lumière du matin l’éblouit. Il inspira profondément l’air froid de Londres, le cœur encore battant. Il regarda sa montre : moins d’une heure s’était écoulée depuis qu’il avait pénétré dans Gringotts. Une heure à peine, et quelque chose d’immense venait de changer en lui. Il resta un moment immobile sur les marches, observant le flot de passants sorciers, les rires, les appels des boutiques de la Traversée. Harry repensa au jour d’avant. Skarveth, son avocat gobelin, lui avait conseillé d’aller à Sainte-Mangouste pour une évaluation magique complète.
Harry descendit lentement les marches et s’engagea dans la ruelle du Chemin de Traverse.
Puis il s’arrêta. Un problème évident lui sauta au visage : il n’avait aucune idée d’où se trouvait l’hôpital. Il fronça les sourcils, essayant de se souvenir d’une mention, d’un panneau, d’une carte magique, rien. À Poudlard, on lui avait appris à lancer des sorts de désarmement, pas à trouver le service d’urgence sorcier de Londres.
Et puis, il ne pouvait pas demander à n’importe qui. Une simple question à un inconnue dans la rue, et on aurait une émeute, il se souvenait trop bien du tumulte dans le Chaudron Baveur lors de sa première visite, quand tout le monde avait voulu le voir, le toucher, le remercier.
Non. Pas aujourd’hui. Pas après tout ça. Il pensa un instant à Hermione, à Ron, à leurs conseils, mais cela prendrait trop de temps. Il n’avait ni hibou à portée, ni envie d’attendre. Soudain, une idée lui vint. Ou plutôt, un souvenir : de grands yeux verts, un claquement dans l’air, et une voix un peu aiguë.
« Dobby ! » cria-t-il.
Un pop résonna dans l’air et l’elfe apparut, sautillant presque de joie, les yeux brillants d’admiration.
« Harry Potter, monsieur ! Dobby est si heureux de vous voir ! Mais Harry Potter monsieur n’est pas obligé de crier, Dobby écoute toujours pour savoir si Harry Potter monsieur appelle Dobby ! »
L’elfe le fixait avec une telle adoration qu’Harry en eut presque le vertige.
« Salut, Dobby, » murmura-t-il, un peu pris de court. « Comment vas-tu ? »
« Dobby va bien, monsieur, maintenant que Harry Potter va bien ! Dobby a senti la grande douleur s’envoler, la magie se calmer autour de vous. C’était comme si les ombres étaient parties ! »
Harry hocha la tête, un peu ému.
« Oui. C’est fini, je crois. Mais dis-moi, j’ai une question. »
L’elfe se redressa immédiatement, les mains jointes.
« Tout ce que veut Harry Potter, monsieur ! »
« Je me demandais, pourquoi est-ce que tu es enregistré comme mon elfe ? Je n’ai jamais signé de contrat. »
Dobby cligna des yeux, surpris.
« Oh, mais c’est Dobby qui a créé le lien, monsieur. Ce n’est pas vous. »
« Toi ? » demanda Harry perdu
« Oui, monsieur ! Dobby… Dobby avait besoin de magie, vous comprenez ? Les elfes ne peuvent pas vivre longtemps sans la magie d’un sorcier. Et Harry Potter est le plus grand, le plus puissant, le meilleur des sorciers ! Dobby savait que votre magie ne ferait jamais de mal. Alors Dobby s’est lié, tout seul. C’est un petit lien. Un lien de survie, monsieur. Un lien incomplet »
Harry resta silencieux. Le plus grand sorcier ? Il n’en avait jamais voulu, de ce titre. Mais une phrase le heurta au milieu de tout cela : les elfes ne peuvent pas vivre sans la magie d’un sorcier.
« Attends, tu veux dire que si un elfe n’a pas de maître, il meurt ? »
Dobby hocha tristement la tête.
« Oui, monsieur. En quelques mois, la magie d’un elfe s’épuise. Leurs corps ne sont pas faits pour porter leur propre magie sans ancrage humain. Winky, par exemple ! Elle a été congédiée par les Croupton, sa magie faiblit, monsieur, ses forces s’éteignent peu à peu ! »
« Elle est en train de mourir ? » demanda Harry, horrifié.
Le regard de Dobby s’assombrit.
« Oui, monsieur. Winky dépérit. Dobby a essayé de l’aider, mais elle refuse de se lier. Trop fière. Trop triste. Elle croyait encore appartenir à son vieux maître. »
Harry leva la main, le coupant.
« Dobby. Peux-tu l’appeler ? »
« Appeler Winky ? »
« Oui. Demande-lui si elle veut se lier à moi. Si c’est ça ou mourir alors je veux lui offrir ce choix. »
Dobby cligna plusieurs fois des yeux, abasourdi. Ses oreilles frémirent, et son visage s’éclaira d’une émotion sincère.
« Harry Potter veut sauver Winky ? »
« Oui. Si elle le veut aussi. »
L’elfe joignit ses mains, ému jusqu’aux larmes.
« Harry Potter monsieur est un grand sorcier ! »
Harry inspira profondément.
« Appelle-la. Et voyons si elle veut se lier avec moi. »
Dobby hocha vivement la tête et claqua des doigts. Un petit tourbillon de poussière magique se matérialisa, et Winky apparut, chancelante, les yeux rougis par la fatigue.
« Harry Potter ? » murmura-t-elle, surprise et méfiante.
« Bonjour, Winky » dit Harry doucement. « Dobby m’a expliqué. Tu pourrais retrouver toute ta force si tu te liais à un sorcier. »
Winky secoua la tête avec véhémence.
« Non ! Je suis une bonne elfe ! Même si le jeune maître Barty a commis des atrocités, je n’abandonnerai pas ma famille ! Je ne peux pas ! je ne peux pas me lier à toi ! »
Harry sentit son cœur se serrer. Il s’agenouilla doucement, cherchant à la calmer.
« Écoute Winky, tu n’as plus le choix si tu veux survivre. Tu sais ce qui est arrivé à Barty après ton départ ? »la petite elfe fit un signe de dénégation, Harry soupira agacé que personne n’ait pris la peine de la prévenir. « Malheureusement le ministre est allé le voir accompagné d’un Détraqueur qui dans son empressement à punir le fugitif a embrassé Barty. »
À ces mots, Winky éclata en sanglots, son corps tout entier secoué par la tristesse. Harry prit son temps, posant sa main sur son épaule, murmurant des paroles rassurantes, restant à ses côtés, lui laissant le temps de reprendre son souffle.
« Tu n’as aucune obligation. Mais si tu veux vivre, si tu veux retrouver un lien, je t’offre mon aide. »
Après plusieurs minutes, Winky sécha ses larmes, reniflant bruyamment.
« Harry Potter tu es bien plus que ce que Dobby disait, si je me lie, est-ce… est-ce que je serais bien traité ? »
« Oui, » murmura Harry. « Tu n’as pas à servir, juste à te lier pour survivre et récupérer ton énergie. »
Elle resta silencieuse quelques secondes, puis hocha la tête lentement.
« Très bien »
Une lumière douce jaillit entre eux, dorée et chaude, enveloppant Winky. Harry sentit une légère vibration dans sa poitrine, pas douloureuse, mais puissante, ancienne. Une magie ancienne et vivante venait de sceller leurs magies. Le souffle de Winky redevint régulier, son dos se redressa, ses yeux reprirent un éclat nouveau.
« Merci » dit-elle, d’une voix toujours tremblante mais plus assurée. « Je sens déjà un peu plus de force dans mon corps, mais je dois faire quelque chose pour récupérer tout mon pouvoir. »
Harry, un sourire en coin, pensa immédiatement à la longue liste de corvées qu’il connaissait trop bien. Il expliqua son idée aux deux elfes.
« Tu penses que ça ferait l’affaire ? » demanda-t-il.
Elle hocha la tête, un petit sourire aux lèvres, puis dans un claquement de doigts, disparut, prête à accomplir sa tâche. Dobby s’inclina profondément devant Harry, le visage rayonnant.
« Monsieur Harry Potter, Dobby est soulagé ! Il ne restait plus beaucoup de temps à Winky mais grâce à Harry Potter monsieur, elle vivra ! »
Harry resta un moment silencieux après le départ de Winky. Dobby, toujours là, l’observait avec une adoration sans borne, les grandes oreilles légèrement frémissantes. Harry finit par se tourner vers lui :
« Dobby, tu as dit que tu avais créé le lien toi-même. Un lien de survie, c’est ça ? »
L’elfe hocha vigoureusement la tête.
« Oui, Harry Potter monsieur ! Un lien de survie, c’est un lien très faible. Il permet à Dobby de vivre mais la magie est fragile, le corps s’épuise plus vite, et Dobby doit parfois s’éloigner pour se recharger dans les lieux magiques. »
Harry fronça les sourcils, mal à l’aise.
« Donc ce n’est pas un vrai lien, pas complet ? »
« Non, Harry Potter monsieur, » répondit Dobby, baissant un peu la tête. « Un vrai lien c’est quand la magie de l’elfe et celle du sorcier se mêlent, s’équilibrent. L’elfe reçoit la stabilité et la force du maître, et en échange, il veille, protège, et rend service. Mais Dobby n’a pas osé, Harry Potter monsieur, les elfes ne peuvent pas se lier complètement sans l’accord du sorcier. »
Harry resta pensif quelques secondes, regardant les pavés humides à ses pieds. Puis il releva la tête.
« Veux-tu que je t’offre un vrai lien ? Un lien complet ? Pas d’esclavage, pas d’ordres. Juste une promesse mutuelle. »
Les yeux de Dobby s’écarquillèrent, puis se remplirent de larmes.
« Harry Potter, Harry Potter veut un vrai lien avec Dobby ? Oh, monsieur ! C’est plus que ce que Dobby n’a jamais rêvé ! »
« Alors tu veux ? »
« Oui, Harry Potter monsieur ! Dobby le veut, plus que tout ! Harry Potter est le plus grand, le meilleur des sorciers au monde ! Dobby n’a jamais connu un humain comme vous ! »
Harry esquissa un sourire fatigué, l’énergie et la dévotion de l’elfe était bien trop intense pour un samedi matin.
« Alors faisons-le. »
Dobby posa une main minuscule sur celle d’Harry. Une chaleur douce se répandit dans l’air, une lueur dorée entoura leurs mains jointes. Dobby laissa échapper un petit cri d’émotion, ses yeux brillant comme deux perles de cristal.
« Dobby le sent, monsieur ! Dobby est complet ! La magie est forte à nouveau ! Oh, Harry Potter, vous êtes vraiment un grand sorcier. Dobby vous servira avec joie, avec honneur, et avec cœur ! »
Harry sourit doucement.
« Tu n’as pas besoin de promettre de me servir, Dobby. On est partenaires, d’accord ? »
L’elfe hocha la tête, les larmes aux yeux, incapable de parler pendant quelques secondes.
« Oui, Harry Potter monsieur partenaires, » répéta-t-il dans un souffle.
Un silence paisible s’installa. Le vent passa dans la ruelle, soulevant un vieux journal. Puis Harry reprit :
« Bon, maintenant, si tu pouvais m’aider à aller à Sainte-Mangouste, ce serait parfait. »
« Bien sûr, Harry Potter monsieur ! Dobby sait où c’est ! Dobby va vous y emmener tout de suite ! »
Sans un mot de plus, Dobby attrapa le poignet d’Harry et claqua des doigts. Le monde disparut autour d’eux, un souffle magique les enveloppa, les emmenant vers l’hôpital sorcier.
Notes:
Merci d’avoir pris le temps de lire ce chapitre.
J’espère qu’il vous a plu malgré les thèmes sensibles abordés.
À très bientôt pour la suite !
Chapter 16: Sainte-Mangouste
Summary:
Harry découvre à Sainte-Mangouste.
Notes:
Bonjour à toutes et à tous !
Me revoilà avec un nouveau chapitre, j’espère qu’il vous plaira et que vous prendrez plaisir à le lire.TW : violence infantile, maltraitance psychologique et physique, blessures magiques et traumatiques, manipulation mentale, exposition à des créatures dangereuses.
Bonne lecture à toutes et tous.
(See the end of the chapter for more notes.)
Chapter Text
Un plop discret résonna dans un petit hall silencieux.
Harry ouvre les yeux et clignait plusieurs fois, surpris par le contraste avec le chaos qu'il imaginait. Il se trouve dans une vaste salle d'attente circulaire, au plafond haut et lumineux. Le sol, d'un marbre clair, reflétait la lueur tamisée des lampes flottantes. Des fauteuils de velours bordeaux étaient disposés avec symétrie, séparés par des tables basses sur lesquelles brûlaient des chandelles immobiles. Aucune agitation, aucun cri, aucune infirmière courante d'un patient à l'autre, rien. Tout était calme, presque solennel.
« C'est l'hôpital ? » murmura Harry, confus.
Dobby, qui se tenait droit à ses côtés, hocha la tête avec un petit sourire.
« Oui, Harry Potter monsieur, c'est bien Sainte-Mangouste. Mais ici, c'est le salon d'attente des Seigneurs et Dames, pas l'entrée pour les sorciers normaux, monsieur. Les patients importants, les familles anciennes, et ceux sous protection gobeline passent par ici. »
Harry a trouvé une source.
« Un salon spécial pour les grandes lignées ? »
« Oui, Harry Potter monsieur », confirme Dobby, baissant la voix. « C'est la salle des détenteurs d'anneaux de seigneurie et de leur famille. »
Harry soupira doucement.
« J'aurais dû m'en douter qu'il existait quelque chose comme ça. »
Dobby fit quelques pas en avant, s'inclinant légèrement.
« Dobby va prévenir l'accueil que Harry Potter, monsieur est arrivé. »
Harry leva aussitôt la main.
« Non, Dobby. Ne dis pas "Harry Potter". Je ne veux pas qu'ils me fournissent, je ne veux pas de curieux ni de journalistes. Utilisez un autre de mes noms. »
Dobby le regarda, perplexe une seconde, puis hocha vivement la tête.
« Bien sûr, monsieur. Dobby dit que Lord Vallenthorne était présent pour une consultation. »
Le petit elfe s'incline profondément avant de disparaître dans un plop étouffé. Harry se sentait déplacé, assis sur un fauteuil de cuir trop confortable, il observait le reflet déformé de sa silhouette dans une carafe d'eau.
Son badge de visiteur acquis quelques minutes après le retour de Dobby affichait en lettres dorées :
Lord Vallenthorne : Consultation privée – Bilan de santé complet
Dans une aile adjacente, Andromeda Tonks terminait de remplir un dossier de suivi post-rituel. Sa plume magique glissait d'elle-même sur le parchemin, notant des chiffres précis : tension magique, saturation des flux, stabilisation des sceaux de contrôle.
Andromède posa sa plume et s'adossa à son siège, laissant échapper un long soupir. La journée avait été interminable, mais étrangement familière. Ces dernières années, toutes se ressemblaient : patients pressés, familles exigeantes, nobles hypocrites. Elle se frotta les tempes. Trente ans qu'elle travaillait à Sainte-Mangouste. Trente ans depuis qu'elle avait quitté la maison des Black. Elle se souvenait encore du claquement de la porte du manoir, du regard glacé de sa mère, du visage impassible de son père. Et du silence lourd qui avait suivi la rupture magique du lien de sang. Elle avait perdu son nom, son statut, sa famille. Mais pas son esprit.
Un sourire à effleura ses lèvres. La haute société sorcière l'avait reniée pour avoir épousé un né-moldu, pour avoir refusé d'être un pion de plus dans le grand échiquier des alliances. Et maintenant ? Maintenant, ils faisaient la queue pour obtenir un rendez-vous avec Madame Andromeda Tonks, guérisseuse principale du département Diagnostic et de Reconstruction magique, spécialiste des flux d'aura et des malédictions héréditaires.
L'ironie était délicieuse. Elle était l'une des trois médicomages de sang-pur encore en exercice à Sainte-Mangouste et la seule femme. Toutes les dames nobles du monde sorcier passaient par elle. Elles arrivent, fières et croustillantes, couvertes de bijoux, parlant trop fort pour masquer leurs angoisses. Les mêmes mères qui jadis avaient détourné le regard à son passage s'inclinaient maintenant légèrement en prononçant : « Médicomage Tonks, je vous remercie encore pour votre discrétion. »
Et elles repartaient, apaisées, reconnaissantes, jurant que sa discrétion était un « don ».
En réalité, c'était juste du professionnalisme. Elle savait qu'elles ne suivraient pas seulement pour sa compétence : elles suivraient pour le secret. Andromède ne parlait jamais. Ni des potions de fertilité qu'elle préparait pour certaines, ni des sortilèges de cicatrisation discrets pour d'autres, ni des blessures magiques que l'on préférait ne pas montrer. Elle avait soigné les blessures que d'autres préféraient ignorer, les malédictions héritées, les accidents « domestiques » qu'on dissimulait sous des sortilèges de glamour. Elle savait trop bien que dans ce monde de façade, le silence était une arme. Elle soignait, et elle se taisait.
C'était sa revanche silencieuse : être indispensable à un monde qui l'avait rejetée.
Et pourtant, malgré les années, elle n'avait jamais arrêté d'aimer son métier.
Soigner la magie, réparer ce que d'autres brisaient, redonner un souffle à ceux que la guerre ou la haine avaient marqués, c'était ce qui lui rappelait qu'elle avait eu raison de partir.
Elle relève les yeux vers le parchemin qui arrive en flottant au-dessus de son bureau :
Salon des Seigneurs — Notification d'arrivée : Lord Vallenthorne. Rituel gobelin récent. Priorité élevée.
Elle haussa une source.
Ce nom…Elle le connaît, bien sûr. Une vieille lignée du nord, disparue depuis plus de deux siècles, dont le dernier héritier documenté était tombé sans descendance lors d'un duel de succession. Certains registres mentionnaient un pacte de silence avec Gringotts, d'autres évoquaient une disparition volontaire. Mais jamais elle n'aurait imaginé voir ce nom réapparaître sur un registre actif. Elle plissa légèrement les yeux, intriguée.
Un rituel gobelin, un titre ancien, une réactivation de lignée. Voilà qui ne se produisait pas sans raison. Elle esquissa un sourire fin.
« Lord Vallenthorne, hein ? » murmura-t-elle. « Les morts ont décidément la fâcheuse habitude de revenir parmi nous. »
Un léger rire lui échappa, presque inaudible. La noblesse sorcière avait le don de ressusciter ses fantômes dès qu'une fortune ou un titre refait surface. Elle se leva, ramassa sa baguette, et d'un geste précis, fit léviter une blouse propre sur ses épaules. Ses gestes étaient mesurés, presque élégants. Rien ne trahissait la fatigue, ni la lassitude d'avoir soigné trop de gens qui ne méritaient pas toujours sa patience. Avant de quitter le bureau, elle croisa son propre reflet dans le miroir au cadre d'acajou. Ses traits restaient nobles malgré les années : les pommettes hautes typiques des Black, mais adoucies par une expression plus humaine, plus réelle. Ses yeux, d'un brun profond, avaient gardé cette intelligence tranquille que personne n'avait pu lui voler. Elle songea fugitivement à sa sœur Bellatrix, brillante, mais consommée par la folie, puis à Narcissa, toujours prisonnière de ce monde qu'elle-même avait fui.
Et Andromède se dit qu'elle avait, peut-être, été la seule à avoir vraiment survécue.
Elle attrapa la note flottante devant elle, inspira profondément, redressa les épaules et franchit la porte de son bureau, ses talons claquant doucement sur le sol lustré. Les jeunes guérisseurs qu'elle croisa dans le couloir s'écartèrent avec un respect silencieux. Certains la craignaient, d'autres l'admiraient, mais peu osaient lui parler.
Devant la grande porte du Salon des Seigneurs, elle marque une pause, relisant le parchemin.
Le nom « Vallenthorne », suivi de la mention :
Rituel gobelin – Priorité élevée.
Elle fronce légèrement les sourcils. Les gobelins n'accordaient pas ce type de priorité à la légère, ils effectuaient d'ailleurs rarement des rituels sur des sorciers. Puis, avec cette élégance tranquille qu'elle n'avait jamais perdue, elle posa la main sur la poignée et entra, son pas mesuré résonnant à peine sur le parquet. Elle balaya la pièce du regard, et son attention se fixe aussitôt sur le jeune homme assis au fond du salon. Il se tenait droit, un peu raide, vêtu d'une tenue simple et utilisée. Mais ce n’était pas la tenue qui la troubla. Ses yeux. Des yeux d'un vert trop vif, trop familiers. Elle avait vu ce regard, autrefois, sur un autre visage, plus féminin, plus doux : celui de Lily Potter. Andromède s'arrête net. Un battement de cœur plus tard, elle comprit. Elle savait qui se cachait sous ce titre ancien. Le sang, la magie, la lignée, tout en lui criait Potter. Elle inspire doucement, représente la contenance, et s'avance avec calme.
« Seigneur Vallenthorne ? » dit-elle d'une voix professionnelle, bien qu'un peu plus douce qu'à l'ordinaire.
Harry se leva, mal à l'aise.
« Oui, c'est bien moi. »
« Je suis Andromeda Tonks, médicomage principal du département de diagnostic. Je vais m'occuper de votre examen. »
Elle nota sa nervosité et sa politesse maladroite. Ce garçon n'avait rien d'un noble arrogant. Il semblait en retrait, presque sur la défensive.
« Si vous voulez bien me suivre, nous serons plus à l'aise dans une salle de consultation privée. »
Ils traversèrent un couloir et franchirent une porte d'acajou. La pièce dans laquelle ils entraient était lumineuse et calme, protégée par des runes dorées. Harry s'installa sur la chaise qu'elle lui désigne, tandis qu'Andromeda activait d'un geste discret les barrières de confidentialité. Elle posa son parchemin, leva la tête, et dit simplement :
« Vous savez, je vous ai reconnu. »
Harry la fixa, surprise, prêt à nier, mais elle sourit doucement.
« Ces yeux-là. Je les ai vus trop souvent pour les oublier. »
Elle fit une pause.
« J'étais amie avec vos parents, James et Lily. Par Sirius, surtout. Nous étions jeunes, fous et pleins d'espoir à l'époque. »
Harry sentit sa gorge se serrer, encore quelqu'un qui connaissait ces parents et qui n'avait même pas pris la peine de le contacter.
« Vous les connaissiez ? »
« Oui. Et les revoir à travers vous est… inattendu. »
Son ton se fit plus doux, presque maternel.
« Ne vous inquiétez pas. Ici, votre identité reste confidentielle. J'ai connu trop d'orphelins de guerre pour trahir un secret pareil. »
Andromède leva sa baguette, traçant un léger cercle dans les airs.
Un souffle de magie se condensa au-dessus de son bureau, matérialisant un dossier relié de cuir vert sombre.
« Dossier médical sorcier de Harry James Potter. »
Elle s'attend à un rapport considérable — analyses, suivis, bilans, examens magiques détaillés. Mais lorsqu'elle l'ouvre, ses sourcils se froncèrent. Il n'y avait qu'une poignée de pages. Les dernières étaient datées de 1981 .
Dossier médical sorcier de Harry James Potter
(Document officiel – Département de Santé Magique, Sainte Mangouste)
Nom complet : Potter, Harry James
Date de naissance : 31 juillet 1980
Lieu de naissance : Godric's Hollow
Parents : James Potter & Lily Evans Potter
Statut du sang : Sang-mêlé
Groupe sanguin : O+
Médicomage : Dr. Thaddeus Bramble, Spécialiste en pédiatrie magique
Antécédents médicaux à la naissance
- Consultations prénatales magiques : Bramble, Sainte Mangouste
- Sort de Détection des Malédictions héréditaires : négatif (février 1980)
- Analyse des Flux de Magie fœtaux : réactivité magique normale, premières pulsations détectées à 27 semaines de gestation
- Dépistage d'empreinte magique parasite : aucun artefact ou enchevêtrement trouvé
- Sort de stabilisation de l'essence vitale effectué à 30 semaines (préventif)
- Potion fortifiante prénatale administrée à Lily Potter (mars – juillet 1980)
- Préparation au contact avec la magie sauvage : activée par micro-exposition à des baguettes inactives (dernières semaines)
- Surveillance moldue complémentaire : échographie standard et analyses sanguines par un médecin moldu de confiance
- Accouchement sans complication magique majeure
- Sort de détection des malédictions : négatif
- Sort de vérification des flux magiques : normal
Naissance (31 juillet 1980)
- Accouchement naturel, durée 5h12
- Apgar magique : 9/10
- Premier cri accompagné d'un éclat magique spontané (petite lumière bleuetée autour des mains)
- Aucun signe de malformation magique ou moldue
- Flux magique harmonieux et stable
- Poids : 3,2 kg | Taille : 51 cm
Vaccinations moldues et sorcières
(Suivi recommandé pour l'intégration dans le monde non-magique)
Vaccin |
Date |
Statut |
Observations |
Diphtérie |
Août 1980 |
Administré |
Vaccin moldu |
Tétanos |
Août 1980 |
Administré |
Vaccin moldu |
Poliomyélite |
Août 1980 |
Administré |
Vaccin moldu |
Rougeole |
Août 1981 |
Administré |
Vaccin moldu |
Oreillons |
Août 1981 |
Administré |
Vaccin moldu |
Rubéole |
Août 1981 |
Administré |
Vaccin moldu |
Coqueluche |
Févr. 1981 |
Administré |
Vaccin moldu |
Méningite moldue |
octobre 1981 |
Administré |
Vaccin moldu |
Variole du dragon (Dragonpox) |
Août 1980 |
Administré |
Potion-protectrice administrée |
Fièvre des Marais |
Févr. 1981 |
Administré |
Potion-protectrice administrée |
Grippe du Lutin |
Mai 1981 |
Administré |
Potion-protectrice administrée |
Rouge-flamme |
octobre 1981 |
Administré |
Potion-protectrice administrée |
Morsure magique du Kelpy (prophylaxie) |
octobre 1981 |
Administré |
Potion-protectrice administrée, efficace 10 ans |
Scrofulite |
Janvier 1982 |
En attente |
|
Grippe de Feu |
Juillet 1983 |
En attente |
|
Oreille-de-Crapaud |
Juillet 1984 |
En attente |
|
Rouge Scintillante |
Juillet 1984 |
En attente |
|
Fièvre de Lune |
Janvier 1985 |
En attente |
|
Croupionite |
Janvier 1986 |
En attente |
|
Contrôles médicaux
Observations initiales
« Nourrisson en bonne santé, forte affinité magique détectée dès la naissance. Aucun signe de malédiction ou d'artefact lié.
Prévoir contrôle à 6 mois, 1 an et 2 ans. »
— Dr Thaddeus Bramble
Contrôle des 6 mois (janvier 1981)
- Poids : 6,8 kg | Taille : 66 cm
- Flux magique : augmentation harmonieuse, premières réactions inconscientes à la présence d'objets magiques
- Dentition : deux incisives inférieures apparues
- Observations : bébé vif, bonne préhension, commence à babiller
- Remarques : début de sensibilité aux baguettes (sourires prolongées lors de contacts)
- Conseils : jeux d'éveil magique sécurisés recommandés
Contrôle des 1 an (juillet 1981)
- Poids : 9,1 kg | Taille : 75 cm
- Flux magique : nette intensification, mini-accidents magiques observés (faire flotter un cube en bois, changer la couleur d'une couverture)
- Marche débutante, bonne coordination
- Observations : yeux très réactifs aux sortes lumineux, pas de signe d'hypersensibilité magique
- Vaccination triple rouge (rougeole, oreillons, rubéole) programmée
- Remarques : fort attachement aux parents, vive réactions aux voix connues
Andromeda reste immobile, la main croustillante sur la couverture du dossier.
Rien, pas un mot, pas une note, après la mort de Lily et James. Quatorze ans de vide administratif. Quatorze ans sans surveillance magique. C'était impossible. Ou délibéré. Le silence dans la salle de consultation est devenu presque lourd. Elle abaisse lentement le parchemin, le visage impassible.
« C'est tout ce que Sainte-Mangouste possède sur vous », dit-elle d'une voix égale, presque clinique. « Aucune mise à jour après 1981. Pas de trace de suivi, ni de soins, ni même d'un contrôle magique d'enfance. Vous n'avez consulté aucun médicomage depuis… votre placement ? »
Harry serra la tête.
« Non, madame. J'ai été élevé chez la sœur de ma mère. »
Le regard d'Andromède se figea un instant, imperceptiblement. Mais sa voix ne trahit rien lorsqu'elle répond.
« Pétunia Evans. »
Ce n'était pas une question. Elle répond le dossier avec une lenteur méthodique, le posa bien droit sur le bureau, puis s'assit à nouveau, les doigts croisés. Son visage restait d'une neutralité parfaite, polie, distante. Mais dans la lumière pâle du cabinet, ses yeux brillaient d'un éclat glacé.
« Je vois », dit-elle simplement.
Un silence mesuré suivit, qu'elle brisa d'un ton calme, presque administratif.
« J'avais pourtant formulé une requête officielle, il ya quatorze ans. Lorsque James et Lily sont morts, j'ai adressé à Dumbledore une proposition d'accueil. Conforme au protocole de parenté étendue magique. »
Ses mots étaient précis, tranchants, sans émotion.
« Je lui ai rappelé que, par ma grand-tante, votre arrière-grand-mère, Doréa Potter, née Black, vous faisiez partie de ma famille. Je lui ai offert ma tutelle magique et légale. »
Elle s'interrompt pour ajuster le parchemin.
« Sa réponse fut concise : vous étiez déjà pris en charge par une famille sorcière de confiance, choisie par vos parents eux-mêmes. »
Un léger front de sourcil brisa le masque de calme qui semblait s'imposer à Andromède.
« Une affirmation mensongère, semble-t-il. »
Harry garda le silence. Andromeda reprit, d’un ton professionnel :
« Très bien. Puisque personne n’a jugé bon d’assurer votre suivi médical, nous allons établir une base de référence complète. »
Elle sortit un parchemin vierge et le tapota avec sa baguette.
« Diagnostic intégral, protocole de base, médicomage Tonks. Activation complète. Vous resterez assis, les mains ouvertes sur la table. Le sort analysera votre structure physique, votre flux magique, et les traces d’enchantements persistants. »
Harry acquiesça, nerveux sans trop savoir pourquoi. Andromeda se leva, plaça sa baguette à trente centimètres au-dessus de sa tête, et prononça d’une voix claire et ferme :
« Revelatio Corporis et Animae, Sigillum Veritatis Magicae ! »
Le bout de sa baguette s’illumina d’un éclat blanc bleuté. Des cercles concentriques de lumière se formèrent autour de Harry, montant lentement du sol jusqu’à sa poitrine. Chaque cercle vibrait à une fréquence différente, l’un captant la chair, l’autre la magie, le dernier, plus fin, la trace de l’âme. Le parquet grinça légèrement sous la pression du flux magique. Sur le bureau, la plume enchantée s’activa, traçant d’elle-même les résultats sur le parchemin, ligne après ligne, dans une calligraphie d’un noir parfait. Andromeda, impassible, observait le processus, les lèvres légèrement serrées, concentrée. La salle était silencieuse, hormis le bruissement rapide de la plume. Lorsque les dernières étincelles s’éteignirent, elle fit un signe bref, et la magie se dissipa. Le diagnostic était complet.
Andromeda prit le parchemin et lut sans expression visible, son regard glissant méthodiquement sur chaque section.
Parchemin diagnostique — Sort de Lecture Magique (génération automatique du document)
Patient identifié : Lord Potter-Peverell-Rycroft-Vallenthorne-Aldwych-Gryffondor-Serpentard-Gaunt, Duc de Casterley et de Malford, Marquis de Fenmarsh, Comte de Godric’s Hollow, Vicomte de Sunningdale et de Little Hangleton, Baron de Wychwood et de Blackmoor
Médicomage : Andromeda Tonks.
Méthode : Lecture runique et projection éthérée.
I. Altération physique
Années précedant la première maturation magique
-Membre supérieur
Main droite – métacarpiens (≈ 4 ans)
- Fracture en bois vert (coup porté au membre)
- Séquelles : cal osseux volumineux, légère déformation, mobilité réduite fine
- Traitement recommandé : Potion Skelegrow + sort de réalignement osseux + massage régénérant
Paume droite – brûlure thermique (≈ 8–9 ans)
- Contact avec plaque ou liquide chaud
- Séquelles : dépigmentation, adhérences cutanées, perte tactile fine
- Traitement recommandé : Essence de dictame pure + pommade régénératrice + bandage enchanté d’assouplissement cutané
Avant-bras gauche – lacérations anciennes (≈ 7–8 ans)
- Éraflures probables liées au jardinage ou coups
- Séquelles : cicatrices superficielles
- Traitement recommandé : Pommade calmante de Murtlap + sort de régénération cutanée
Épaule droite – luxation partielle + séquelle capsulaire (≈ 6 ans)
- Traumatisme par traction ou impact
- Séquelles : perte amplitude abduction 10–15%, avulsion musculaire partielle
- Traitement recommandé : Sort de réalignement articulaire + potion régénératrice musculaire + exercices magiques doux
-Membres inférieurs
3e métatarse droit – fracture (≈ 6–7 ans)
- Choc direct (piétinement ou coup)
- Séquelles : consolidation avec angulation mineure, boiterie intermittente
- Traitement recommandé : Pousse-os ciblé + sort de réalignement du pied + bandage magique stabilisant
Mollet droit – ancienne plaie profonde (≈ 5–6 ans)
- Outil tranchant (type faucille)
- Séquelles : cicatrice creuse, inflammation chronique
- Traitement recommandé : Pommade de Murtlap + sort de régénération tissulaire (Episkey Maxima)
Genou gauche – plaie infectée mal refermée (≈ 5–6 ans)
- Plaie ancienne mal cicatrisée
- Séquelles : peau rugueuse et adhérente
- Traitement recommandé : Cataplasme de pus de bubobulb + lotion de dictame
Cheville gauche – entorse ancienne (≈ 6–7 ans)
- Ligaments distendus, instabilité persistante
- Traitement recommandé : Sortilège de ligamento-réparatio + bandage chauffant magique
-Thorax et abdomen
Côtes droites (≈ 4–5 ans)
- Contusion sévère, objet contondant
- Séquelles : calcifications anciennes, douleur profonde
- Traitement recommandé : Potion de renforcement osseux + sortilège de flexibilité thoracique + pommade de dictame
Côtes 6–8 gauche (≈ 5 ans)
- Fractures multiples consolidées anarchiquement
- Séquelles : consolidation inégale, adhérences pleurales possibles
- Traitement recommandé : Sort de remodelage osseux + infusion de mandragore pour assouplir tissus pleuraux + respiration guidée
Thorax / membres supérieurs (≈ 10–11 ans)
- Contusions multiples, marques de cordage/lanières
- Séquelles : compression circulatoire intermittente
- Traitement recommandé : Sort de relaxation tissulaire + pommade régénératrice + exercices circulation magique
Abdomen – éventration partielle superficielle (≈ 7 ans)
- Coup violent / compression
- Séquelles : tissu conjonctif fibreux, sensibilité résiduelle
- Traitement recommandé : Pommade régénératrice elfique + sort de renforcement musculaire + massage des adhérences
-Crâne et visage
Contusions frontales récurrentes (≈ 7–8 ans)
- Traumatismes mineurs répétés
- Séquelles : micro-lésions neuronales, susceptibilité anxiété / dépression
- Traitement recommandé : Potion calmante neuronale + sort de protection psychique + suivi psychomagique
Tempe gauche – cicatrice (≈ 6–7 ans)
- Probable chute contre meuble ou escalier
- Séquelles : légère déformation osseuse
- Traitement recommandé : Sort de restauration crânienne + potion calmante d’Aspidistra
Lèvre inférieure – cicatrice blanche (≈ 7 ans)
- Coupure ancienne mal refermée
- Traitement recommandé : Gel de séné écarlate
Microcicatrices visage / mains (enfance)
- Abrasions répétées (ronces, griffures)
- Traitement recommandé : Potion d’embellissement cutané + bandages régénérants
-Vision et audition
Vision – myopie
- Cause : obscurité prolongée dans le placard
- Séquelles : fatigue visuelle, migraines, mauvaise adaptation à la lumière
- Traitement recommandé : Gouttes oculaires de loutre lunaire + lunettes enchantées + exposition progressive à lumière douce
Oreille droite – déchirure ancienne du cartilage
- Cause : traction violente
- Traitement recommandé : Baume d’oreille de sirène + sort de reconstruction tissulaire douce
-Système musculosquelettique et articulations
Scoliose légère, douleurs dorsales (enfance)
- Cause : couchage prolongé dans espace exigu
- Traitement recommandé : Sort de redressement postural + massage à potion de sauge blanche + exercices magiques d’étirement
Articulations – douleurs diffuses (enfance)
- Cause : humidité, froid prolongé
- Traitement recommandé : Potion chauffante de morve de troll diluée + sort de renforcement articulaire
-Peau
Gerçures profondes mains / doigts (enfance)
- Cause : exposition prolongée au froid et à l’eau
- Traitement recommandé : Crème de mandragore régénérante + bandage enchanté hydratant
-Nutrition et digestion
Carences anciennes (famine)
- Séquelles : fatigue chronique, faiblesse musculaire, sensibilité gastrique
- Traitement recommandé : Potion nutritive complète de St. Mungo + potion calmante digestive à la camomille magique
-Psychique
Hypervigilance, minimisation de la douleur, réaction défensive
- Séquelles : traumatisme émotionnel ancien
- Traitement recommandé : Suivi psychomagique régulier + sortilège de relaxation émotionnelle + séances avec Légilimens thérapeute
Années suivant la première maturation magique
-Membres supérieurs
Main / poignet droit – Quidditch (11 ans)
- Blessure : entorse du poignet (chute), irritation de la gorge (Vif d’or)
- Séquelles : mobilité réduite temporaire, sensibilité locale
- Traitement : Espikey Maxima administré par la médicomage Poppy Pomfresh
Main / bras droit – Quidditch (12 ans)
- Blessure : disparition des os du bras droit
- Séquelles : faiblesse temporaire, limitation de force
- Traitement : prise de pousse-os administrée par la médicomage Poppy Pomfresh
Main / poignet – Troll (11 ans)
- Blessure : contusions et ecchymoses
- Séquelles : douleur locale
- Traitement : baume à l’encens de Murtlap administré par la médicomage Poppy Pomfresh
Avant-bras / mains – (11 ans)
- Blessure : chute dans le filet du Diable (contusions linéaires), multiples coupures
- Séquelles : cicatrices superficielles, sensibilité tissulaire
- Traitement : pommade régénératrice à la poudre de salamandre administrée par la médicomage Poppy Pomfresh
Bras / torse – (11 ans)
- Blessure : brûlure grave
- Séquelles : dépigmentation possible, cicatrice, sensibilité cutanée
- Traitement : pommade régénératrice à la poudre de salamandre administrée par la médicomage Poppy Pomfresh
-Membres inférieurs
Jambes / pieds – Lac (14 ans)
- Blessure : hypothermie sévère
- Séquelles : fatigue, sensibilité musculaire
- Traitement : pimentine administrée par la médicomage Poppy Pomfresh
Jambes / pieds – Labyrinthe (14 ans)
- Blessure : morsure profonde d’acromentule,
- Séquelles : sensibilité musculaire et tissulaire
- Traitement conseillé : pommade régénératrice + bandage magique pour coupures, potion régénératrice de Murtlap pour l’épuisement, repos prolongé supervisé par médicomage.
-Thorax et abdomen
Thorax / abdomen – (11 ans)
- Blessure : Brûlures, contusions multiples, coupures superficielles
- Séquelles : douleur profonde, sensibilité résiduelle
- Traitement : pommade régénératrice administrée par la médicomage Poppy Pomfresh
Thorax / abdomen – Labyrinthe (14 ans)
- Blessure : désorientation magique, morsure profonde d’acromentule, coupure au bras droit, Doloris, épuisement magique, déstabilisation magique (portoloin illégal)
- Séquelles : fatigue extrême, sensibilité musculaire et tissulaire
- Traitement conseillé : pommade régénératrice + bandage magique pour coupures, potion régénératrice de Murtlap pour l’épuisement, repos prolongé supervisé par médicomage.
-Peau
Acromentule (12 ans)
- Blessure : ecchymoses et contusions multiples, morsure légère
- Séquelles : douleur résiduelle
- Traitement conseillé : pommade apaisante + sortilège de cicatrisation mineure.
Polynectar (12 ans)
- Blessure : empoisonnement léger par peau de serpent d’arbre du Cap mal diluée
- Séquelles : malaise passager
- Traitement conseillé : antidote adapté au poison + potion régénératrice légère pour soulager fatigue et nausée.
Chambre des Secrets (12 ans)
- Blessure : ecchymoses et contusions multiples, morsure de Basilic, épuisement magique
- Séquelles : fatigue extrême, sensibilité tissulaire
- Traitement : larmes du phénix Fumseck
Coupe du monde de Quidditch (14 ans)
- Blessure : contusions multiples
- Séquelles : douleur locale, fatigue
- Traitement : baume apaisant administré par Moly Weasley
Dragons / Tournoi (14 ans)
- Blessure : contusions multiples, brûlure légère
- Séquelles : douleur et sensibilité cutanée
- Traitement : pommade régénératrice à la poudre de salamandre administrée par la médicomage Poppy Pomfresh
-Nutrition et digestion
Malnutrition (2–14 ans, récurrent)
- Séquelles : fatigue chronique, faiblesse musculaire, sensibilité gastrique
- Traitement conseillé : potions nutritives complètes de St. Mungo, infusion digestive calmante à la camomille magique, surveillance diététique par médicomage.
-Autres incidents
Exposition aux fantômes (12 ans)
- Blessure : exposition à un froid spectral intense
- Séquelles : risque d’hypothermie locale, stress psychique
- Traitement conseillé : infusion chaude de Pimentine + massage régénérant des extrémités, sortilège de protection contre le froid.
Retourneur de temps / Détraqueurs (13 ans)
- Blessure : exposition à la magie du temps et aux Détraqueurs
- Séquelles : baisse de magie, épuisement
- Traitement : chocolat administré par la médicomage Poppy Pomfresh
Lien avec un artefact magique (14 ans)
- Blessure : altération du noyau magique
- Séquelles : désorientation magique
- Traitement conseillé : potion régénératrice magique + suivi supervisé par médicomage expérimenté.
II. Compulsions / Sorts d’influence
Nœud d’Obéissance
- Statut : active
- Administrée par : Albus Percival Wulfric Brian Dumbledore le 31 octobre 1981 maintenue/retouchée à plusieurs reprises (apparent entretien rituel).
- Effet : orientation vers docilité, inhibition des réactions de colère et de fuite. Réduit la propension à la contestation active.
- Recommandation : démantèlement progressif sous supervision d’un médicomage
Fil de Culpabilité
- Statut : active
- Administrée par : Albus Percival Wulfric Brian Dumbledore le 31 octobre 1981 maintenue/retouchée à plusieurs reprises (apparent entretien rituel).
- Effet : induit sentiment de faute disproportionné, honte auto-activée post-erreur ; facilite acceptation des punitions.
- Recommandation : démantèlement progressif sous supervision d’un médicomage
Voile de Passivité
- Statut : active
- Administrée par : Albus Percival Wulfric Brian Dumbledore le 31 octobre 1981 maintenue/retouchée à plusieurs reprises (apparent entretien rituel).
- Effet : neutralisation partielle des émotions intenses (colère, fierté). Rend le patient plus adaptable à routines abusives.
- Recommandation : démantèlement progressif sous supervision d’un médicomage
Tabou contraignant
- Statut : active
- Administrée par : Albus Percival Wulfric Brian Dumbledore le 31 octobre 1981 maintenue/retouchée à plusieurs reprises (apparent entretien rituel).
- Effet : empêche, sur un plan magique, la divulgation certaine d’informations ciblées.
- Recommandation : démantèlement progressif sous supervision d’un médicomage
Attache de soumission
- Statut : active
- Administrée par : Albus Percival Wulfric Brian Dumbledore le 31 octobre 1981 maintenue/retouchée à plusieurs reprises (apparent entretien rituel).
- Effet : baisse des réactions défensives.
- Recommandation : démantèlement progressif sous supervision d’un médicomage
Brume d’oubli ciblée
- Statut : active
- Administrée par : Albus Percival Wulfric Brian Dumbledore le 31 octobre 1981 maintenue/retouchée à plusieurs reprises (apparent entretien rituel).
- Effet : effacement partiel des détails d’événements traumatiques ; préserve les faits essentiels mais trouble les éléments circonstanciels.
- Recommandation : démantèlement progressif sous supervision d’un médicomage
Nœud d’endurance
- Statut : active
- Administrée par : Albus Percival Wulfric Brian Dumbledore le 31 octobre 1981 maintenue/retouchée à plusieurs reprises (apparent entretien rituel).
- Effet : augmente tolérance physique à la douleur apparente (permet survie malgré abus) au prix de détérioration interne (stress physiologique accru).
- Recommandation : démantèlement progressif sous supervision d’un médicomage
Filet d’isolement
- Statut : active
- Administrée par : Albus Percival Wulfric Brian Dumbledore le 31 octobre 1981 maintenue/retouchée à plusieurs reprises (apparent entretien rituel).
- Effet : favorise comportements qui isolent socialement le sujet (suspicion envers interlocuteurs, repli).
- Recommandation : démantèlement progressif sous supervision d’un médicomage
Malédiction de drain dirigé du noyau magique
- Statut : actif
- Administré par : Albus Percival Wulfric Brian Dumbledore le 1er novembre 1981
- Effet : drain ciblé sur le noyau magique, altération de la concentration et des capacités autonomes
- Recommandation : suivi par médicomage spécialisé pour contre-sortilèges de réactivation du noyau magique
Potion de loyauté inconditionnelle à Albus Percival Wulfric Brian Dumbledore
- Statut : active
- Administrée par : Albus Percival Wulfric Brian Dumbledore le 1er septembre 1991
- Effet : obéissance totale et automatique aux directives de Dumbledore
- Recommandation : contre-potions de libération éthique sous supervision d’un médicomage
Potion d’obéissance inébranlable à Albus Percival Wulfric Brian Dumbledore
- Statut : active
- Administrée par : Albus Percival Wulfric Brian Dumbledore le 1er septembre 1991
- Effet : inhibition complète des refus et résistance
- Recommandation : retrait progressif avec protocole psychomagique pour éviter traumatisme
Potion de diminution de l’intellect
- Statut : active
- Administrée par : Albus Percival Wulfric Brian Dumbledore le 1er septembre 1991
- Effet : réduction temporaire des capacités analytiques et de raisonnement critique
- Recommandation : stimulation cognitive progressive avec potions régénératrices et suivi d’un psychomage
Malédiction d’interruption de concentration
- Statut : active
- Administrée par : Albus Percival Wulfric Brian Dumbledore le 1er septembre 1991
- Effet : perturbation intermittente de l’attention et de la mémoire de travail
- Recommandation : sorts de stabilisation mentale + contre-malédiction graduelle
Malédiction de liens des magies familial
- Statut : active
- Administrée par : Albus Percival Wulfric Brian Dumbledore le 1er septembre 1991
- Effet : restriction et canalisation forcée des pouvoirs familiaux
- Recommandation : supervision d’un médicomage pour dissolution progressive et récupération des aptitudes naturelles
Malédiction d’entrave de la créature
- Statut : active
- Administrée par : Albus Percival Wulfric Brian Dumbledore le 31 octobre 1981
- Effet : entrave et dissimulation d’un héritage de créature
- Recommandation : supervision d’un médicomage pour dissolution progressive et récupération des aptitudes naturelles
Remarques générales sur les compulsions
- Plusieurs sortilèges montrent signature identitaire concordante.
- Ces contraintes sont non létales mais profondément altérantes de la volonté et de la mémoire : elles facilitent la pérennité du système d’abus.
- Danger clinique : levée trop rapide peut provoquer dissociation, panique, ou débordement émotionnel massif, protocole progressif requis.
III. Entraves / Verrous magiques à la puissance
Sceau de Limitation
- Localisation : noyau magique central (sternum / plexus).
- Effet chiffré : réduction d’accès au potentiel à ≈ 42% (estimation runique).
- Cadre légal : maintenu illégalement au-delà de 11 ans.
- Recommandation : levée progressive en milieux protégés.
Sceau de Gouvernance administrative
- Description : verrou sémantique imposant hiérarchie de tutelle (lien avec documents administratifs scellés).
- Effet : empêche la réclamation immédiate d’autorisation extérieure sans document spécifique.
VI. Glamour et altération visuelle
- Type : Glamour stabilisé (rituel externe).
- Effet : altération subtile de traits (texture cutanée, coloration, accentuation commune, atténuation magnétique).
- But probable : choix d’une apparence définie, masquer éléments d’héritage ; outil de neutralisation sociale.
- Remarque : levée progressive recommandée (risques psychologiques et magiques).
V. Héritage de créature — Résurgence vélane (synthèse technique)
- Nature : héritage Vélane double (issues des deux branches, maternelle et paternelle).
- Pureté estimée : ≈ 84 % (équivalent en intensité à un Vélane de sang pur sur des aspects spécifiques).
- Manifestations : aura magnétique élevée, potentialité de charme non volontaire, résilience physique accrue.
- Conséquence : potentiel social et magique majeur.
- Recommandation : encadrement juridique, suivi médicomagique spécialisé.
Andromeda inspira profondément, laissant sa baguette flotter légèrement au-dessus de la table. Son corps était tendu, sa magie bouillonnait en elle comme un torrent qu’elle retenait à grand-peine. Elle masqua son agitation derrière son masque d’Occlumens, consciente de l’importance de rester impassible devant Harry. Elle lui tendit le parchemin et lui laissa le temps de lire. Harry fixa le parchemin qui flottait devant lui, ses yeux parcourant les lignes avec un mélange de colère et de consternation. Il ne pensait pas que Dumbledore pouvait tomber plus bas dans son estime mais chaque ligne qu’il lisait lui prouvait le contraire.
« J’ai besoin d’une copie de mon dossier médical. Je dois la donner aux gobelins à Gringotts, ils doivent voir ce qui a été fait, ce qu’on m’a infligé. »
Andromeda acquiesça, son expression toujours glaciale, ses traits impassibles sous le masque d’Occlumens. Elle fit apparaître un second parchemin et un sort de duplication médicale s’activa, imprimant automatiquement toutes les informations essentielles sur le nouveau document.
« Voici votre copie, » dit-elle d’une voix mesurée. « Elle contient toutes les observations et traitements recommandés. Vous pourrez la remettre en toute sécurité. »
Elle marqua un temps, laissant son regard argenté analyser Harry avec une précision clinique.
« Quant aux soins, » reprit-elle enfin, « ils seront progressifs. Trop de traitements d’un coup pourraient être dangereux, tant physiquement que magiquement. Nous allons procéder par étapes : d’abord les fractures et contusions majeures, ensuite les cicatrices anciennes et malédictions, puis les ajustements psychomagiques. Chaque séance prendra plusieurs heures, et il faudra plusieurs jours pour compléter le protocole. »
Harry hocha la tête, comprenant que ce n’était pas un simple traitement rapide. Mais il se sentit soulagé que quelqu’un prenne enfin sa souffrance au sérieux, et que sa magie et son corps commencent enfin à être libérés de toutes ces contraintes.
« Je suis médicomage et psychomage, » expliqua-t-elle calmement, sa voix tranchante mais neutre, « je pourrai traiter la plupart de vos blessures physiques et psychiques. Mais pour votre héritage vélane, je ne suis pas habilitée. Il faudra consulter un spécialiste agréé pour ce type de puissance. »
Elle fit glisser ses mains au-dessus du parchemin diagnostique qui flottait maintenant entre eux, ses doigts effleurant l’air et la magie se matérialisant sous forme de runes argentées et d’éclats lumineux. Les indications des soins à appliquer s’étaient automatiquement inscrites, chaque potion, pommade et sort apparaissant avec précision selon les fractures, brûlures, contusions et malédictions listées. Andromeda fit signe à Harry de s’installer sur la table de consultation, recouverte d’un drap blanc étincelant et enchanté pour isoler les énergies magiques. Elle posa ses mains avec précision sur ses épaules, laissant sa magie s’étendre comme un flux léger mais ferme, touchant chaque point douloureux.
Andromeda leva sa baguette et prononça à voix basse, avec une précision chirurgicale :
“Corpus Sanare et Vinculum Laxare”
Une aura dorée et bleutée enveloppa Harry. Ses muscles, noués depuis des années par l’abus et la tension constante, semblèrent se détendre sous une chaleur douce mais vivace. Il sentit ses articulations reprendre leur amplitude naturelle, ses fractures anciennes se réaligner lentement, et la douleur résiduelle s’atténuer, presque comme si elle n’avait jamais existé.
« Nous commençons par les fractures et luxations anciennes, » expliqua-t-elle d’une voix calme mais autoritaire, tandis qu’elle agita sa baguette au-dessus du bras droit de Harry.
Un éclat bleuâtre parcourut l’os du poignet et de la main, un léger grésillement accompagnant la régénération osseuse. La douleur de Harry diminua presque instantanément, remplacée par une sensation de chaleur et de tension magique légère.
« Maintenant les cicatrices et brûlures de la main et de l’avant-bras, » continua-t-elle. Des gouttes de pommade régénératrice elfique apparurent sur la peau de Harry, absorbées par un sort de pénétration rapide qui atténua les adhérences et restaura la pigmentation. Andromeda se concentra ensuite sur les membres inférieurs. Chaque articulation ankylosée, chaque entorse ancienne, chaque inflammation fut traitée par une combinaison de sortilèges de réalignement et de bandages chauffants enchantés. Harry sentit ses muscles se détendre, ses jambes retrouver une souplesse qu’il n’avait jamais connue.
« Le thorax et l’abdomen viendront après, » dit-elle, parcourant mentalement les contusions et adhérences pleurales. Elle fit apparaître une infusion de mandragore et une petite fiole de potion régénératrice de Murtlap, qu’elle combina à un sort de flexibilité thoracique. Harry inspira profondément alors que la magie agissait, soulageant les points de compression et assouplissant les tissus cicatriciels.Puis elle se concentra sur les compulsions et sorts d’influence. Elle traça un cercle complexe autour de lui et murmura :
“Oblivio Vinculae et Mens Libera”
Harry sentit un souffle dans son esprit, comme si des chaînes invisibles étaient doucement brisées. La lourdeur mentale, la culpabilité automatique, l’inhibition des émotions, tout cela commençait à se relâcher. Ses pensées redevenaient les siennes. Pour la première fois depuis des années, il ressentit qu’il pouvait réagir normalement, choisir ses émotions.
Andromeda passa ensuite au Voile de Passivité. Elle concentra sa magie sur la zone du plexus et du cœur, murmurant des mots précis :
“Sentire et Agere”
Une chaleur douce envahit sa poitrine. La lourdeur qui étouffait sa colère et sa fierté disparut partiellement. Il sentit ses réactions émotionnelles s’ouvrir, sa vigilance naturelle se réactiver. L’ancienne sensation de repli et de peur face au monde commençait à fondre.
Puis, avec un geste précis de la main, elle attaqua les limitations sur son noyau magique. Chaque micro-incantation détachait un nœud à la fois, déverrouillant progressivement l’accès à sa puissance naturelle, tout en évitant de provoquer une surcharge. Harry sentit une circulation magique plus libre, son aura vibrant de façon régulière, moins étouffée par les contraintes artificielles.
Enfin, elle traita les séquelles psychiques : la Brume d’Oubli ciblée, qui effaçait ses souvenirs traumatiques, commença à se dissiper sous sa magie. Harry retrouva une clarté sur ses souvenirs, y compris les détails des abus, mais cette fois, il pouvait les affronter sans l’étouffement émotionnel qui l’avait toujours paralysé.
« C'est tout pour aujourd'hui », déclare Andromeda, retirant sa baguette et laissant le parchemin diagnostiquer flotter à ses côtés. « Le protocole complet nécessitera plusieurs jours. Chaque séance travaillera sur un groupe spécifique de blessures et de contraintes. Nous avancerons lentement mais efficacement. »
Harry s'assit sur le bord de la table, massant ses bras encore engourdis par le sortilège, un mélange d'épuisement et de soulagement traversant son corps. Pour la première fois depuis longtemps, il sentait que quelqu'un prenait réellement soin de lui.
« Merci », murmura-t-il, la médicomage ne montre aucune émotion. Elle se contente d'un signe de tête, déjà concentrée sur la planification des prochains traitements. Andromeda sortit plusieurs fioles d'une petite armoire enchantée, chacune étiquetée avec soin et soigneusement alignée sur la table. Elle les présente à Harry d'un geste précis, toujours avec son expression froide, maîtrisée, comme une Black :
« Voici plusieurs potions nutritives pour rattraper les carences anciennes, et les vaccins magiques que tu n'as jamais reçus », annonce-t-elle d'une voix neutre. » Il faudra les prendre sur plusieurs jours, chacun selon le protocole indiqué sur les fioles. Cela permettra à ton corps de récupérer progressivement ce que tu as perdu. »
Harry prit les fioles tandis qu'Andromeda lui expliquait comment les prendre, Harry l'écoutait avec un mélange de curiosité et de soulagement. Pour la première fois depuis longtemps, quelqu'un semblait réellement veiller à son bien-être, sans arrière-pensée. Andromeda fit un dernier geste de baguette, et les fioles s'envolèrent légèrement pour se ranger dans un petit sac qu'elle tendit à Harry.
« Retiens bien les doses et le calendrier. Nous continuerons les soins demain. »
Sans plus de mots, elle se détourna et fit un signe poli : « Tu peux partir. »
Harry quitta la salle de consultation privée, important le sac de potions. Il respire profondément, profitant de cette sensation de liberté et de contrôle sur son corps. Une fois dans le couloir, il murmura :
« Dobby ! »
En un instant, l'elfe apparaît dans un petit pop, sautillant d'excitation.
« Maître Harry ! » s'exclama Dobby. « Où allons-nous ? »
« Chemin de Traverse », répondit Harry avec un petit sourire. « J'ai envie d'une glace. »
Dobby hocha vigoureusement la tête, attrapa Harry par le poignet avec un petit sourire espiègle, et en un clin d'œil, ils disparurent du hall de St Mangouste, laissant derrière eux les murs silencieux et la magie réparatrice d'Andromeda.
Notes:
J’espère que ce chapitre vous a plu !
Merci d’avoir suivi Harry et Andromeda dans ce moment intense.
À très bientôt pour la suite de l’aventure.
Arc4203 on Chapter 11 Mon 29 Sep 2025 10:16PM UTC
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Oryyna on Chapter 11 Tue 30 Sep 2025 07:01AM UTC
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