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Bundle of Joy

Summary:

Quand un sortilège fige Storybrooke et que le temps s’arrête, Emma et Regina se retrouvent seules dans une ville déserte. Plus d’ennemis. Plus de magie. Juste elles… et le vide.

Chapter Text

Chapitre 1.

Regina se leva ce matin là avec plus ou moins de difficultés. Depuis quelques temps, la reine dormait extrêmement mal. L’horloge semblait la narguer, chaque soir et de plus en plus tard, ses chiffres rouges se gravaient dans ses rétines.

La veille, elle avait vu s’afficher 3 h 56 sur son radio-réveil, avant d’enfouir ses yeux sous son bras avec un grognement agacé. Alors, lorsqu’il avait sonné quatre heures plus tard, Regina avait manqué de faire exploser l’appareil contre le mur.

Le soleil était à peine levé.

Les oiseaux ne sifflaient même pas encore dehors lorsqu’elle sortit les pieds de son lit. Regina passa une main sur son visage, usée.

Lorsqu’elle sortit de sa chambre, elle était déjà apprêtée. Parce qu’elle avait une réunion importante, une parmi tant d’autres. Depuis que les royaumes avaient été réunifiés, elle avait l’impression de ne pas avoir une seule seconde à elle.

C’est pour quoi elle ne fut pas vraiment surprise de ne pas tomber sur Henry de si bon matin. Elle ne faisait que le croiser, depuis quelques temps.

Alors que la brune voulut se servir un café, elle cligna des yeux vers la cafetière qui avait refusé de s’enclencher. Elle appuya sur le bouton de mise en marche, une fois, deux fois, trois.

Regina grogna, et se tourna vers l’interrupteur de la pièce qui, lui aussi, s’enclencha dans le vide. Aucune lumière ne s’alluma.

D’un soupir dépité, Regina sortit du manoir. Elle frissonna sous la brume matinale et frotta ses bras sous son trench.

Elle n’avait pas le temps de s’occuper de cette histoire de coupure de courant, pas le temps du tout.

Lorsqu’elle ouvrit le verrou de sa voiture, elle se saisit alors de son portable qu’elle avait fourré dans son sac à main et chercha le numéro de Marco pour l’appeler, histoire de ne pas avoir à jeter l’ensemble du contenu de son congélateur.

Seulement, son téléphone sonna bizarrement. Regina fronça donc les sourcils et vit qu’elle n’avait pas de réseau.

« Parfait, grogna-t-elle, excédée. Je sens que la journée va être longue. »

Excédée, Regina enclencha la clé et s’estima presque chanceuse que son moteur veuille bien coopérer.

Sa voiture démarra ainsi doucement, arpentant les rues de Storybrooke, vides à cette heure. Regina passa ainsi devant le Granny’s encore fermé, la boutique de Gold qui affichait sa pancarte indiquant qu’il avait changé de secteur pour arriver jusqu’à la mairie où, sans surprise, elle arriva la première.

Regina soupira en ouvrant l’entrée de la bâtisse. Elle laissa tomber lourdement son sac sur le bureau et sortit le dossier sur lequel elle travaillait depuis plusieurs semaines. Puis, elle voulut allumer son ordinateur.

Seulement, ce dernier resta lui aussi, indubitablement éteint.

« Non, mais c’est pas vrai ! pesta la brune entre ses dents serrées. »

Si Storybrooke faisait face à une coupure de courant généralisée, elle devait absolument trouver d’où venait le problème. D'un geste, Regina repoussa sa chaise et sortit à l’extérieur. Elle plissa toutefois le regard, perplexe.

La rue était déserte… Et par là, elle entendait : entièrement déserte. Aucun chien n’aboyait derrière une clôture, aucun volet ne claquait et aucune porte ne s’ouvrait. Regina détourna un peu la tête.

L’air semblait lui-même figé, comme si le monde avait soudain cessé de tourner.

Alors, hésitante, Regina engagea le pas et se mit à arpenter les ruelles de la ville. Le Granny’s ouvrait à 9 heures depuis toujours. Or, lorsque Regina poussa la porte pour y entrer, celle-ci resta indubitablement close.

Contrariée, la brune soupira et regarda la bâtisse d’en bas, le regard fixe.

« Qu’est-ce que c’est que ce bazar… murmura-t-elle.
_ Regina ! »

Regina sursauta et se retourna d’un geste. Elle vit au loin Emma, dans la rue, avancer vers elle d’un pas hâtif.

Une fois arrivée à sa hauteur, la sauveuse s’appuya sur ses cuisses, essoufflée.

« Putain… T’es là. »

La brune leva un sourcil en jaugeant Emma d’un air fatigué.

« Pour l’amour du ciel, ton langage, marmonna Regina en secouant la tête. »

Emma releva la tête vers elle, une mèche blonde collée à sa tempe.

« Sérieusement… j’ai cru que j’allais encore tomber sur… je sais pas… rien, continua-t-elle, encore essoufflée.
_ Rien ? répéta Regina en arquant un sourcil.
_ Ouais. Genre… personne. »

La brune croisa les bras, tentant de masquer la pointe d’inquiétude qui venait de lui glacer l’échine.
« Il est à peine neuf heures.
_ Et ça fait deux heures que je cherche quelqu’un. J’ai fait la moitié de la ville. Pas une âme. Pas une voiture, même pas un putain d’oiseau ! »

Regina ouvrit la bouche, puis la referma, interdite. Enfin, elle finit par pouffer en secouant la tête.

« C’est ridicule. À tous les coups il est en vérité 7h et nos montres ont disjonctées. »

Emma leva les yeux au ciel en prenant une grande inspiration.

Elle était revenue à Storybrooke pour la remise des diplômes de Henry qui arrivait en fin de semaine. Le décalage horaire lui filait les pires insomnies de l’univers. Ça, et Hook qui ronflait à côté d’elle toutes les nuits depuis qu’ils étaient rentrés. Sauf que lorsqu’elle s’était levé avant même le sommeil, ce fut dans un lit vide.

Pensant qu’il était parti régler quelque chose sur le Jolly Rogers, Emma s’y était rendu. Seulement, personne ne lui avait répondu. Alors, elle avait arpenté la ville… et n’avait pu que remarquer le calme anormal qui y régnait.

Jusqu’à tomber à son plus grand soulagement sur Regina.

« Peut-être que c’est encore une malédiction, souffla Emma. »

Regina lui jeta un regard en coin avant de secouer négativement la tête.

« On ne peut pas toujours tout expliquer avec des malédictions, marmonna la brune. »

Regina soupira. Elle regarda autour d’elle.
Il fallait admettre que Emma n’avait peut-être pas tord.

Le soleil était levé depuis un moment déjà, et pourtant, la ville semblait encore figée. Personne ne passait dans la rue. Et aucune voiture ne circulait.
Alors, la reine jeta un coup d’oeil vers Emma qui fixa ses yeux dans les siens.

« Très bien, trancha-t-elle. On va vérifier. »

Et, sans attendre, elle se remit en marche, Emma sur ses talons. Leur rythme s’était naturellement synchronisé. Ni l’une ni l’autre ne s’en rendait compte, mais elles marchaient à la même allure, leurs épaules parfois presque jointes dans l’espace étroit des trottoirs.

«  On devrait aller chez Mary Margaret, finit par dire Emma.
_ Et si elle n’est pas là ? demanda Regina sans ralentir. »

Emma soupira.

« Alors on saura que c’est pas juste toi et moi qui sommes de mauvaise humeur ce matin. »

Regina esquissa un très bref sourire, qu’elle effaça aussitôt.
Lorsque la brune arriva jusqu’à la maison des Charming, elle tenta d’ouvrir le portillon, mais celui-ci resta clos.
Alors elle soupira. Emma la dépassa pour faire de même. Rien.

« Snow l’a fait changé la semaine dernière, il faut un bip, lâcha la brune, lasse.
_ Oui, sauf qu’il n’y a aucune électricité nul part depuis que je me suis levée. »

Regina se mordit l’intérieur de la bouche, agacée. Elle rebroussa chemin sans un mot et Emma la suivit, cette fois perplexe.

Au hasard, la brune poussa la porte d’un fleuriste. Mais pas la moindre odeur fraîche ne lui parvint au nez, juste une odeur de poussière stagnante. Elle chercha l’interrupteur par réflexe, appuya… rien.

« Fâcheux, se contenta de dire la reine, embêtée.
_ Fâcheux ? répéta Emma. C’est tout ce que tu as à dire ? Bon sang, chaque fois que je viens dans cette ville, il se passe toujours quelque chose. »

La brune leva les yeux au ciel avant de jeter un regard à Emma, un poil irrité.

« Réserve tes remarques désagréables pour quelqu’un d’autre.
_ Quelle heure il est ? l’ignora la blonde, trop stressée pour se battre. »

Regina soupira et jeta un regard à sa montre.

« 10 heures et demi. »

Emma afficha une mine préoccupée. Elle détourna le regard pour observer la rue autour d’elle. Regina le remarqua et soupira d’un air las.

« Emma, tu dramatises.
_ Non, je constate, répliqua la sauveuse d’un ton piquant. »

Regina observa à son tour la ruelle… qui n’émettait aucun bruit. Strictement, aucun bruit.

« C’est peut-être un jour férié dont j’ai oublié l’existence, tenta de se détendre la reine.
_ Ouais… et tout le monde aurait décidé de dormir jusqu’à midi ? lança Emma, sceptique. Même Gold. »

Regina esquissa un sourire sec.

« Si seulement.
_ On pourrait aller au poste de police ? Je veux dire, si qui que ce soit était avec nous, il irait surement là. Et après s’il n’y a personne, on fouillera le reste de la ville.
_ Emma. Je n’ai pas le temps pour tes lubies.
_ Mes lubies ? releva Emma, incrédule. 
_ J’ai une pile pas possible de dossiers à traiter. Depuis que tous les royaumes se sont réunis, j’ai du travail par dessus la tête. Et je n’ose pas imaginer la tête que vont faire les collaborateurs s’ils apprennent que j’ai préféré faire une petite visite guidée de la ville avec toi plutôt que de peaufiner les détails de la prochaine réunion. »

Regina tourna et talons et prit la rue silencieuse, le bruit de ses pas résonnant sur l’asphalte comme dans une ville fantôme. Emma la regarda faire avant de lever les yeux au ciel.

« Regina, tu as remarqué qu’il n’y a pas un seul habitant dehors ? Pas un bruit, pas un gamin qui court, rien ? Ils sont où les gosses qui sont censés aller à l’école ? Et le bus scolaire ?! Réveille-toi, la ville est déserte, tout le monde a disparu ! »

Regina lui répondit uniquement par un soupir fatigué et un geste de la main. De nouveau, elle se retourna pour partir, mais la voix d’Emma l’appela une dernière fois.

« Et tu vas faire comment pour remplir tes dossiers sans électricité ? »

Les pieds de Regina s’arrêtèrent d’un coup. Emma elle, l’observa presque fièrement se retourner vers elle avec un air extrêmement contrarié.

Regina soutint son regard pendant quelques secondes, la mâchoire serrée, comme si elle cherchait une réplique. Mais rien ne vint.

Elle détourna donc les yeux avec exaspération, et tira légèrement sur la manche de sa veste avant de reprendre la marche.

Emma, satisfaite, lui emboîta le pas. Seulement, son sourire s’effaça bien plus rapidement lorsqu’en arrivant au poste du shérif, elle trouvèrent le parking dépourvu des voitures de patrouille.

La blonde entra la première. Le grincement de la charnière de la porte s’étira dans le silence. Ses bottes raisonnèrent sur le carrelage au fil des secondes alors qu’Emma s’avançait avec prudence.

« David ? »

Le hall était impeccable. Les bureaux parfaitement alignés, les chaises rentrées, les dossiers empilés avec soin. Pas de tasse de café à moitié pleine, pas de veste oubliée sur un dossier.

Regina fit le tour du comptoir, ses talons claquant à intervalles réguliers. Elle chercha une fois encore à allumer l’ordinateur. Sans succès.

« Bon. D’accord, soupira-t-elle en postant ses mains sur ses hanches. »

Emma se dirigea vers son le bureau de son père et ouvrit un tiroir. Tout y était : stylos, carnets, clés. Comme si rien n’avait bougé… et pourtant, la pièce ne respirait d’aucune présence humaine.
Elle trouva la radio et l’enclencha. Seulement, celle-ci grésilla dans le vide.

« Ok qu’est-ce qui aurait pu arriver ?
_ Maintenant que les royaumes sont réunifiés, personne n’aurait pu envoyer les habitants ailleurs, trancha Regina.
_ Dans ce cas, c’est nous.
_ Ou la Terre entière.
_ Et c’est moi que tu disais être dramatique ? soupira Emma. Ok d’abord, on doit trouver le moyen de rétablir l’électricité.
_ Non, ce qu’on doit faire en priorité, c’est comprendre, reprit la brune.
_ Ce n’est pas en quelques heures qu’on risque de trouver d’on vient le problème. Et si on ne fait rien, il fera nuit. »

La brune se mordit la lèvre, silencieuse.

« On n’aura rien à manger. Rien à boire. Pas de chauffage, commença à énumérer Emma.
_ Ok d’accord, c’est bon, lâcha Regina en levant les mains devant elle. Je sais où se trouve le générateur, on y va. »

La brune engagea le pas jusqu’à sa voiture, encore garée près de la mairie vide. Dans un silence qui trahissait une espèce d’angoisse grandissante, les deux femmes quittèrent le centre-ville pour suivre la route qui longeait la lisière de la forêt. Au bout de dix minutes, la silhouette familière de l’installation électrique se dessina. Entourée d’une clôture haute barbelés, Regina ignora totalement les transformateurs gris reliés par un enchevêtrement de câbles ainsi que le panneau indiquant « accès interdit - installation électrique ».

Normalement, on entendait le ronflement grave des générateurs avant même de voir le portail. Mais cette fois, rien. Juste le crissement de leurs pas sur le gravier. Regina recula d’un pas et observa le bâtiment. Les lampes de sécurités fixées sur les angles semblaient mortes.

Qu’à cela ne tienne, elle sortit son passe partout et l’utilisa pour ouvrir la porte d’entrée.

En entrant, elles pénétrèrent dans une pièce qui aurait pu faire mourir de trouille un claustrophobe. Emma suivit la brune vers ce qui semblait être la salle de contrôle.

Les écrans étaient éteints, et Regina monta et abaissa les disjoncteurs principaux, sans que ça n’ait aucun effet. Elle fit le tour de la console et toucha un des générateurs qui était glacé.

Et bien sur, aucun technicien aux alentours.

« Par quoi la ville est alimentée ? demanda Emma en observant le matériel.
_ Par un générateur tournant au fioul et un autre au diesel. Il y a aussi une centrale hydroélectrique pas très loin qui utilise le courant d’eau du fleuve qui traverse la ville, mais c’est ici que tout est centralisé. »

Regina soupira. Cette fois, elle paraissait réellement inquiète.

« Il n’y a pas de… boutons de redémarrage ou quelque chose comme ça ?
_ Ils ne fonctionnent pas.
_ Et une clé ?
_ Emma. Ça ne marche pas, siffla la brune. »

L’étau se resserrait doucement autour d’elles.

Voyant que leur présence était rendue inutile, Emma sortit et la brune la suivit, dépitée. Elle ferma le portail du micro-réseau derrière elles et se tourna.

« Bon. On va faire le tour de la ville, proposa la sauveuse. Quartier par quartier. »

Regina hocha lentement la tête, cette fois sans objection.
Elles commencèrent par la rue principale : le Granny’s, l’épicerie, la pharmacie… tout était parfaitement rangé, comme figé en pleine activité.

Sur une table à l’extérieur d’un salon de thé, deux tasses trônaient encore, à moitié pleines, mais froides.

Regina glissa un doigt le long de la porcelaine, le regard fixé sur la surface immobile du café. Elles reprirent la marche, longèrent l’école. Les vélos étaient encore rangés dans le râtelier, cartables accrochés aux porte-manteaux. Le tableau noir affichait une date : mardi. Pas d’effacement, pas de signe de départ organisé.

Aux docks, le vent faisait cliqueter doucement les cordages contre les mats des bateaux. Pas une silhouette sur le quai. Les voiles, pourtant bien enroulées, donnaient l’impression d’attendre un départ qui ne viendrait jamais.

Elles traversèrent ensuite les petites rues résidentielles. Des portes entrouvertes, des téléviseurs éteints, un repas abandonné sur une table de salle à manger.

« Ça n’a aucun sens, souffla Regina. »

Enfin, Emma finit par s’asseoir sur un banc près de là, fatiguée.

« Au moins, maintenant, on sait qu’il n’y a plus que nous dans cette foutue ville. »

La blonde frissonna. Elle leva le visage et vit le soleil décliner dans le ciel. Elles avaient passé la journée à fouiller chaque maison de fond en comble.

« On devrait commencer à essayer de trouver un endroit où dormir, suggéra-t-elle.
_ Je te signale que j’habite dans mon manoir depuis plus de trente ans.
_ Et je ne sais pas si tu as remarqué Regina, mais nous sommes en octobre. »

La brune plissa les yeux.

« Les nuits sont extrêmement fraiches et il n’y a plus d’électricité nul part. »

La brune soupira et réfléchit.

« J’ai une cheminée dans mon salon, souleva Emma. Et du bois. »

Regina la fixa quelques secondes, comme si elle pesait chaque mot

« Très bien… mais c’est uniquement parce que je ne tiens pas à mourir de froid dès la première nuit. »

Emma eut un sourire en coin.

« Bien sûr. »

Elles se relevèrent et reprirent la route vers la maison de la blonde. La lumière déclinante enveloppait la ville d’une teinte dorée, presque paisible, en décalage total avec le vide autour d’elles.

Leurs pas résonnaient sur le bitume. Arrivées devant le perron, Emma déverrouilla la porte et la poussa en grand.
« Fais comme chez toi. »

Regina arqua un sourcil en entrant, son regard balayant la pièce. Emma attrapa quelques bûches près de la cheminée, les empila méthodiquement, puis craqua une allumette. La flamme grandit rapidement, répandant une chaleur bienvenue dans la pièce sombre.

Regina resta un instant debout, fixant le feu, avant de retirer son manteau et de le poser sur le dossier d’une chaise.

Alors que la nuit commençait doucement à arriver, Emma sortit de la pièce et ouvrit les placards. Elle en sortit littéralement toutes les bougies qu’elle avait en stock et en alluma quelques unes qu’elle posa un peu partout dans la pièce.

La brune elle, se contentait de fixer les flammes, la tête perdue dans ses pensées.

« On va devoir réfléchir à des détails plus techniques, engagea la sauveuse.
_ Qu’est-ce que tu veux dire ?
_ S’il n’y a pas d’électricité, il n’y a pas de frigo. Ni de congélateur. »

Emma vint s’asseoir sur son canapé en soupirant avant d’étaler ses jambes sur la table basse.

« J’ai bien quelques boites de raviolis qui trainent, mais on risque d’être vite limitée.
_ Des raviolis ? répéta Regina en une grimace.
_ Et des petits pois. »

Regina laissa tomber sa tête dans le vide, dépitée.

« Je refuse de passer ma soirée à manger des légumes en conserve, lâcha Regina, dramatique. »

Emma haussa les épaules.

« Eh bien, Majesté, on n’a qu’à faire une descente au Granny’s demain. On prendra tout ce qui se garde… et peut-être qu’on trouvera un trésor culinaire que t’approuveras.
_ Je doute que Ruby ait des filets mignons planqués dans un placard, marmonna Regina. »

Emma esquissa un sourire.

« On peut toujours rêver. »

La brune, toujours affalée dans le fauteuil, se redressa légèrement pour observer la flamme qui crépitait.

« Et le bois, on en a pour combien de temps ?
_ Quelques jours, répondit Emma. »

Regina soupira. Emma s’éclipsa alors une nouvelle fois et balança une couette sur le sofa, un oreiller et un immense plaid.

« C’est ridicule tu sais ? murmura Regina en se tournant vers elle. Si ça se trouve, demain, tout le monde sera revenu et cette journée ne sera qu’une anecdote amusante qu’on pourra ressortir tous les ans pour Noel.
_ J’espère bien. En attendant, je préfère être préventive. 
_ Et tu compte dire quoi à Hook si on le croise demain matin et qu’il nous voit dormir comme des SDF dans ton salon ?
_ Je lui balancerais qu’on a décidé de devenir les meilleures copines du monde et que pour fêter ça, on s’est faite une soirée pyjama. »

Regina ne put s’empêcher de pouffer devant l’absurdité de la situation. Elle s’écroula sur le canapé en retirant ses chaussures qui tombèrent sur le sol.

« Je crois même que je dois avoir des marshmallow quelque part. 
_ On ferait surtout mieux de dormir, trancha Regina. Plus vite on le fera, plus vite la nuit passera et avec un peu de chance, on sera réveillée avec l’odeur du café. »